Où va la presse Hifi en France ?

Les news d'Enceintes et Musiques: le site, le forum, les évènements
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Philippe MULLER
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Message non lu 02 sept. 2013, 18:52

Je me borne à faire part de ce que je ressens et que d'autres avaient déjà prévu bien avant moi.

Je n'ai pas de leçons à donner, ce n'est même pas nécessaire car, pour moi, le mot fidélité est à prendre au strict premier degré. Partant de là, pas besoin d'explications, c'est de la logique pure.

Passavant: projet reporté pour cause de trop plein d'activité en musique classique où les enregistrements se passent généralement à huis clos.
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Xavier - E&M
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Message non lu 02 sept. 2013, 19:01

Philippe MULLER a écrit :... Evidemment, tout cela m'échappe, surtout si on parle de progrès "imperceptibles" du rendu musical. C'est bien là que réside le problème: le progrès devient en effet de plus en plus difficile à entendre voire inaudible parce que nous arrivons au maximum des possibilités de la stéréo traditionnelle écoutée dans une pièce à vivre normale. C'est tout de même elle qui masque le plus et je vous invite à quantifier en pourcentage la part réelle de la réverbération dans le message perçu pour comprendre qu'un poil de pour cent de gagné sur la source finit par faire pâle figure face aux dizaines de pour cents de distorsion acoustique. ...


Les progrès sont souvent à la limite du perceptible d'une évolution à l'autre, mais par les effets de cumuls (évolutions successives chez un même appareil ou fabricant, et phénomène de "gains qualitatifs associés" par le choix des divers maillons d'un système dont les qualités s'ajoutent, on arrive assez facilement à de vraies différences qualitatives bien audibles.
Démonstration dans n'importe quel salon de Hifi, ou chez n'importe quel revendeur. Les appareils sont loin de tous se ressembler, et on peut constituer une infinité de rendus et de niveaux qualitatifs à partir des appareils actuellement disponibles.
C'est bien là que le rôle des rédacteurs et critiques dans les revues sont attendus, dans l'aide à ces choix qualitatifs, comme d'ailleurs c'est le rôle des magasins de proposer des systèmes cohérents et de qualité à partir des appareils disponibles sur le marché.

Pour ce qui est des salles d'écoute des particuliers en général, elles ne sont pas souvent réellement catastrophiques, surtout les pièces à vivres meublées, dans une certaine mesure bien entendu.
Refuserait-on d'entendre une vraie guitare ou un vrai piano dans une salle domestique au motif que la salle apporte sa coloration ? même chose en écoute musicale domestique à partir d'un système de retranscription. L'influence (certaine) du local d'écoute, et son imperfection (son absence de neutralité) ne doivent pas empêcher d'agir (écouter de la musique et choisir des systèmes d'écoute performants); et même si la salle d'écoute agit sur la retranscription et les sons proposés à l'oreille des auditeurs, ça n'empêche pas de bénéficier des différences qualitatives de bien des matériels, et d'agir pour opérer des choix qualitatifs qui portent des résultats sur la qualité de la musique restituée.
(je baisse pas les bras ... ;) )
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Xavier - E&M
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Message non lu 02 sept. 2013, 19:08

Philippe MULLER a écrit :Passavant: projet reporté pour cause de trop plein d'activité en musique classique où les enregistrements se passent généralement à huis clos.


C'est une bonne, et une mauvaise nouvelle ...
Très bonne nouvelle pour l'activité d'enregistrements de musique classique. Des prises de son de premier ordre, c'est ce dont nous manquons le plus. Nos beaux systèmes d'écoute ne peuvent pas rattraper des enregistrements non ou mal optimisés.
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MICHEL
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Message non lu 02 sept. 2013, 19:16

OK Monsieur Muller, j'ai compris vos propos; le monde pro fait peu d'effort pour améliorer la qualité des enregistrements et de l'édition, sauf quelques exceptions comme Passavant, j'y ajouterais aussi Stockfish.de, à mon avis. Mon propos lui se résume à ce qui se passe à partir de la galette, l'axiome étant, celui ci est de la qualité qu'a choisi l'éditeur, et, si l'on ne garde que les enregistrements que j'estime de qualité, on ( je ) vais réduire ma discothèque à un seul rayon, à mon avis ( il en va d'ailleurs de même pour les DVD/BR etc...): me suis trompé ?
Hifi: Drive CEC sur plots CRIOS/ EmmLabs NS1 sur plots NSE > Toslink Lifatec, DAC MA1 sur plots CRIOS, Ampli Godlmund 390, enceintes Apertura Variation SE, caisson Velodyne DD18, Meuble CENTAURE, tous câbles Stendahl Cables.
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Pascal Pebret
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Message non lu 02 sept. 2013, 19:23

Bouaahhhhhhh, snifff...........
Une explication pédagogique et cohérente sur les principes de bases de la reproduction acoustique aurait été d'une grande utilité pour un bon nombre d'entre nous.
Ce n'est que partie remise, ce sera donc pour une prochaine fois !
Transport Mark Levinson 37 + Aurender N10 + DAC Meitner MA3 + processeur Trinnov ST2 + préampli The Gryphon Bel Canto + Ampli S100 + enceintes P.E. Leon Intégrale + caisson Velodyne DD18 - Câbles modul Legato Referenza Superiore et HP Stendhal et autres.
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Philippe MULLER
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Message non lu 02 sept. 2013, 19:26

Xavier, je disais la même chose que vous aussi...

... il y a longtemps, très longtemps puis j'ai changé de point de vue.

Je ne suis pas là pour polémiquer mais, puisqu'on me permet de m'exprimer... j'en profite.

Je dis simplement que quand nous serons en mesure de reproduire la guitare que nous venons d'écouter en vrai chez nous (ou ailleurs) en croyant que c'est elle ou une autre, mais en tous cas une vraie guitare que nous réécoutons, alors nous pourrons parler de fidélité ou d'approche réelle de la fidélité. Pour le moment, j'assiste plus souvent à des démos audiophiles qu'à des écoutes réalistes.

La question est de savoir jusqu'à quel point on peut s'approcher de la réalité. Pour y répondre, il faut commencer par le commencement et ne jamais tirer de conclusions hâtives.
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Philippe MULLER
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Message non lu 02 sept. 2013, 19:52

Premier test:

Bandez les yeux d'un ami que vous faites entrer dans une pièce dans laquelle vous diffusez de la musique; demandez-lui s'il est présence d'enceintes ou de l'instrument (commençons par un instrument avant d'envisager tout un orchestre).

Cela ne demande pas de matériels de mesure hors de prix.

Partant de là, on se posera les vraies questions sur la valeur des progrès réalisés par les équipements.
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Philippe MULLER
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Message non lu 03 sept. 2013, 12:50

Petit mode d'emploi s'agissant de la philosophie sonore de Passavant, histoire de mieux comprendre le sens de mes interventions:

Je fais un distinguo très net entre Musique et Haute-Fidélité, pour moi l'un et l'autre ne sont pas automatiquement liés; la notion de musicalité d'une chaîne m'étant totalement étrangère, je ne comprends pas ce que cela signifie et ne chercherai jamais à le faire.

"Reproduction": la haute-fidélité consiste à imiter de façon aussi parfaite que possible le son des instruments de musique comme elle doit le faire pour n'importe quel son réel: sifflet à roulette, marteau-piqueur, brame du cerf... En ce sens elle n'est pas subjective mais objective (reproduire, c'est refaire à l'identique). La Haute-Fidélité n'a donc aucune rôle à jouer sur la musique elle-même; il faudra m'expliquer un jour comment qualifier la musicalité d'un marteau-piqueur, à moins qu'on s'interdise d'en reproduire sur sa propre chaîne. Que penser de la musique concrète et de sa reproduction ? Un son fidèle est-il nécessairement agréable?

Que la Haute-Fidélité ajoute au plaisir d'écouter de la musique chez soi en apportant la sensation que les musiciens sont présents est un plus certain pour qui est sensible à la vérité sonore ou à la beauté des sons réels mais cela ne change rien au contenu artistique. Pour les sons irréels fabriqués en studio, musicaux ou pas (rock, variété, sons amplifiés, chanteurs placés devant un micro avec ajout d'effets, bruitages...), la Haute-Fidélité apporte un surcroit de qualité et de plaisir mais ce n'est plus de la fidélité puisque ces sons ne peuvent presque jamais être comparés à des sons existant en l'état. Il y a donc musique et musique, son et son ... Haute-Fidélité et Audiophilie.

Chacun est libre d'adhérer ou non à cette philosophie héritée de temps anciens mais, je préviens que je n'entrerai plus dans des discussions sans fin sur le sens des mots, d'autres que vous m'en ayant ôté l'envie pour très longtemps.
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Lionel
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Message non lu 07 sept. 2013, 20:47

Bonsoir,

J'avais fait un édito sur ce sujet en décembre 2005 que je duplique ici :

OBJECTIF ou SUBJECTIF ?

Eh bien voilà ! l'année 2005 touche à sa fin et les fêtes de fin d'année sont propices ou prétextes à s'offrir un équipement de qualité. Vous êtes nombreux à consulter ce site amateur, notamment par le biais du forum sur le choix de votre futur matériel.
Le forum - cette fabuleuse source d'échanges, de points de vue et d'expériences personnelles -, est un vecteur de communication extraordinaire et précieux qui permet de servir de support à tous ceux qui se sentent perdus voir dépassés par le flot de nouvelles technologies, ou d'appareils disponibles sur le marché.

Par ailleurs, vous êtes beaucoup à vous interroger sur les notions d'objectivité et de subjectivité musicales ; ces notions qui animent et déchaînent parfois les passions.

La notion d'objectivité repose sur des critères et des caractéristiques musicales qui peuvent se vérifier facilement et que tout à chacun pourra entendre : par exemple, grave proéminent, aigu en retrait, voies projetées en avant, etc....

La notion de subjectivité repose essentiellement sur l'appréciation individuelle de chaque audiophile ou mélomane par rapport à la sonorité qu'il recherche, son degré d'exigence, et surtout à la crédibilité qu'il accorde à la restitution musicale qui lui est proposée.

Fort de ces deux définitions, chacun perçoit la musique de façon différente, et aucun système audio ni aucun constructeur ne peut prétendre aujourd'hui proposer LA vérité sonore.

C'est pour cette raison qu'il est recommandé, après les premiers conseils d'usage, de prendre le temps de découvrir à travers des tests d'écoutes les systèmes ou éléments que vous convoitez d'acquérir.


Lionel SCHMITT
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Philippe MULLER
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Message non lu 08 sept. 2013, 18:52

Voilà deux avis qui se suivent et se contredisent totalement.

Personnellement, je ne comprends pas cette insistance à vouloir associer haute-fidélité et musique; la haute-fidélité est un label de qualité qui s'applique à la reproduction la plus exacte possible de sons existants (ex: un klaxon, une porte qui claque, un violon...). La reproduction de sons artificiels, même musicaux est du domaine de l'audiophilie, pas de la haute-fidélité.

La haute-fidélité sonore est un concept réaliste car définissable.
La haute-fidélité musicale est un concept étrange.

Ne mélangez pas mélomane et audiophile, l'un peut être également l'autre mais ils ne s'appliquent pas aux mêmes centres d'intérêt. On peut être mélomane et écouter des 78 tours sur un phono et un audiophile qui écoute des bruits de la nature ou des sons totalement artificiels.
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Lionel
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Message non lu 08 sept. 2013, 21:00

Bonsoir Philippe,

Je ne serais pas aussi tranché quant à l'opposition des deux définitions. En effet, l'audiophile écoute avant tout la qualité de reproduction, et le mélomane appréciera la façon sont exécutés les ''partitions''. Mais les deux sont-ils incompatibles ? je crois qu'ils sont complémentaires. En ce qui me concerne, par exemple, lorsque je teste un produit, je juge aussi la qualité d'interprétation. Parmi les nombreux amateurs qui me sollicitent, une bonne partie d'entre eux met l'accent sur la qualité d'exécution, et parmi eux des musiciens d'origine classique.

Pour rebondir sur '' la presse'', je pense que nos chers scripteurs ont veillé pour partie à diviser les deux publics, en racontant un peu n'importe quoi.

Musicalement

Lionel SCHMITT
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Thierry.G
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Message non lu 09 sept. 2013, 01:21

Je te suis sur ce que tu viens de dire, on ne cesse de nier ce fait, on va jusqu'à s'en plaindre dans un édito de Diapason cet été, pourtant l'un des mieux placé sur ce sujet. Qu'importe, lorsqu'on sait où l'on veut aller, sans laisser les points de vue des autres diriger nos choix. Il faut apprendre à assumer des goûts des points de vues, les exposer sans les imposer, les nourrir sans en faire une indigestion.

La partition est magistrale, l’exécution admirable, la reproduction formidable, et le plaisir sera, inoubliable :ugeek:
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Lionel
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Message non lu 09 sept. 2013, 12:24

Bonjour Thierry,

J'aime bien ta conclusion; elle résume fort bien ce qu'il m'arrive de penser lorsque je finalise un banc d'essai. Avec ta permission, et le cas échéant, je souhaiterais réutiliser cette phrase.

Musicalement

Lionel
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Message non lu 09 sept. 2013, 12:48

avec plaisir :geek:
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MICHEL
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Message non lu 09 sept. 2013, 15:36

Bonjour, je reviens sur le mode d'emploi de Philippe Muller, que je comprend tout à fait de son point de vue. Je vais essayer de répondre à ses questions, cette fois ci du côté de l'utilisateur non professionnel, tel que l'est Philippe Muller, ce qui représente certainement la majorité d'entre nous, sauf erreur de ma part.

« la haute-fidélité consiste à imiter de façon aussi parfaite que possible le son des instruments de musique comme elle doit le faire pour n'importe quel son réel: sifflet à roulette, marteau-piqueur, brame du cerf... «

Tout à fait d’accord ; la haute fidélité, c’est la fidélité la plus haute possible à un instant T de la technologie : il y a donc bien un delta avec la fidélité au sens littéral du terme, c'est à dire conforme, identique à l'objet étudié.

« En ce sens elle n'est pas subjective mais objective (reproduire, c'est refaire à l'identique). »

C’est là où je ne suis pas d’accord sur le plan de la compréhension, non pas pour être obsessionnel de la linguistique, mais bien pour comprendre : je m’explique .

L’objectivité, en tant qu’elle s’adresse a un objet, se doit de poser les caractéristiques reproductibles de ce objet, et pour ce qui nous intéresse, les caractéristiques de la reproduction sonore via un appareil électronique, versus l’original ( limitons nous aux instruments non amplifiés , percussions, instruments à cordes, à vent, bruits du quotidien etc…).

Pour poser un avis objectif, il convient donc de pouvoir aussi parfaitement que possible caractériser l’original, et de comparer le produit de la chaine d’amplification jusqu’au sortir des HP. Pour se faire, on s’appuis à défaut d’avoir l’original constamment à disposition, sur la mémoire auditive, dont on dit qu’elle est si volatile…

Or, pour pouvoir comparer objectivement, il est impératif de s’extraire de ce que qui connote la mémoire auditive ( les circonstances émotionnelles très certainement, mais entre autres ) et donc passe par la prise de distance du sujet vis à vis de lui-même pour se rapprocher de l’écoute analytique et non musicale. Les quelques cas de la littérature à propos de l’amusie ont montré que la mémoire musicale est nettement plus complexe que la mémoire des mots par exemple, et que celle-ci se rapproche de la mémoire acquise à propos d’un langage...

Savoir s’extraire de ce qui nous constitue, à savoir, les affects, les émotions, n’est pas une mince affaire, et la reproductibilité est très faible. Compte tenu du fait entre outre, que les mesures ne sont absolument pas capables de décrire très précisément ce qui caractérise une émission sonore, elle en est tout autant incapable s’agissant du système de reproduction sonore.

Tenter donc d’être objectif s’agissant de ce qui nous intéresse sous entend une expérience solide, s’agissant de l’objet écouté, d’une éducation auditive reposant sur de longues années d’écoutes différenciées ( et le mot est important à mon avis ), et d’une capacité à s’extraire de tout ce qui peut brouiller sur le plan cognitif, le message sonore, ce qui ne sous entend pas nécessairement une audition parfaite.

Vous serez je pense assez d’accord avec moi que l’on aurait affaire à un sacré bonhomme, comme j’en ai assez peu rencontré, et dont le jugement serait corroboré par des tests en aveugle suffisamment réitérés. Vous l’avez fait, vous l’avez signalé ; je vous crois donc.

Alors, pour le vulgum pecus que nous sommes, il ne reste bien plus que le subjectif pour définir ce que l’on entend, car l’objectivité et la subjectivité s’excluent mutuellement, par définition, et que nous n’avons pas toutes les possibilités, ni l’apprentissage pour se faire.
C’est en ce sens que je dis que notre écoute est subjective, et tant mieux, car elle colle à notre vécu, pour autant qu’on le comprenne.... et là, bien souvent, c'est là que le bât blesse. Bref, l’objectivité qui vous étreint, est bien loin de nous 

« La Haute-Fidélité n'a donc aucune rôle à jouer sur la musique elle-même »

Elle ne le devrait pas en effet, si le système de reproduction était parfait ; mais est ce bien le cas, et justement, là où il existe le delta entre l’entendu et l’exacte reproduction de l’objet, n’est ce pas à cet endroit que se glisse la mémoire auditive avec son lot de coloration mémorielle ?

« il faudra m'expliquer un jour comment qualifier la musicalité d'un marteau-piqueur, à moins qu'on s'interdise d'en reproduire sur sa propre chaîne. »

La musicalité n’est pas un critère objectif, mais bien une évaluation de l’harmonie musicale en fonction de critères sociaux-culturels personnels, sûrement pas en fonction de critères objectifs descriptifs et comparatifs. De ce point de vue, la musicalité d’un système ne se décrète pas, elle s’éprouve au gré de ce qui nous émotionne.

« Que penser de la musique concrète et de sa reproduction ? »

Simple à mon avis : il est illusoire de vouloir avoir chez soi, un orchestre ou pire un opéra ; un trio de jazz est déjà difficile, et puis, quelle expérience avons-nous de cela, et quand bien même, qui a collé l’orchestre symphonique de Vienne dans son salon ?


« Un son fidèle est-il nécessairement agréable? «

Certes non !!! Qu’il y a-t-il d’harmonieux à écouter un camion, une disqueuse ? « La Folia de Spagna – Harmonia Mundi «
Sans aller jusque là, certaines interprétations de free jazz épouvantent mes oreilles de par ce que j’estime être des dissonances ou des accords qui n’entrent pas dans ma culture ; je pense que bien d’autres ont des avis diamétralement opposé, et tant mieux.
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Patrick
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Message non lu 09 sept. 2013, 21:51

Haute Fidélité retente actuellement une percée, une ouverture vers le net, avec sa revue en ligne "e haute fidélité" (numéro hors série sur les DAC). De l'info et du contenu en ligne, payant, il faut du courage, mais c'est bien une voie possible, si elle est bien menée (notamment là encore du coté de la communication).

La percée sur le net n'est pas complètement concluante, me semble-t-il. Maquette un peu limite, redite des articles publiés précédemment. Mais on peut comprendre un tâtonnement. Je ne suis pas sûr que l'expérience net de la revue sera prolongée. Il est dommage que les articles qui existaient précédemment (2008-2009) aient été supprimés pour la plupart -semble-t-il pour des questions diplomatiques- (ils étaient intéressants, notamment des interviews).

J'ai acheté le N°1 version électronique et je dois dire ne pas avoir été enthousiasmé : pas pratique à l'usage. Soit-dit en passant, il devait y avoir un tirage au sort au 30/7 pour gagner une électronique Coda et autres lots. Visiblement ce tirage au sort est passé à l'as !

Pour en revenir à la question posée en entrée de ce fil par Xavier, la réponse n'est pas évidente. La revue HFidelité est rachetée par un distributeur, SPI est géré par un journaliste un peu âgé. Le modèle de la presse écrite française semble introuvable. Les sites internet tel On-top sont biens, mais il me semble qu'il faudrait un portail d'accueil commun...

A mon avis, l'avenir de la hifi est aujourd'hui aux forums tel que celui-ci, on l'on croise des professionnels pondérés, expérimentés, et plein de bons conseils. Ainsi que des amateurs éclairés...

Sur un sujet développé par Philippe plus haut, je pense que la hifi n'a pas forcément vocation à reproduire un ensemble de sons de la façon la plus neutre possible. Il existe des signatures sonores différentes (aussi bien pour les instruments que pour le matériel). L'important est de trouver chaussure à son pied. Je suis par exemple très satisfait de mon lecteur fabriqué en 2004 et qui possède une signature assez typée... Je n'aime pas du tout la signature sonore de certaines marques, dont certaines réputées. La hifi à mon avis est très proche de la gastronomie : un art basé sur le subjectif.
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Xavier - E&M
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Message non lu 10 sept. 2013, 12:01

Bonjour

Merci, Patrick, pour ce retour sur le magazine Web de la revue Haute Fidélité.
On pourrait en retenir: wait and see, rien d'enthousiasmant pour le moment, pour le fond des articles.

Pour le magazine Haute Fidélité, sa recapitalisation par un distributeur est pour le moins, disons, curieuse, à cause du mélange des genres que cette procédure induit.
Et quid de l'intérêt des autres annonceurs du même secteur à mettre des sous dans de la com chez Haute Fidélité ? et pour le lecteur, à se poser la question de la partialité des articles et bancs d'essai des produits de ce distributeur ?
On sait bien que tout est bon à prendre pour sauver la revue, mais justement, "tout" ne fait pas forcément l'affaire coté autres annonceurs, comme coté lecteurs.
Un édito clair là dessus serait apprécié.

Pour Stéréo Prestige, l'âge du journaliste n'est pas forcément un inconvénient, surtout si cet "âge" est concomitant d'une sacrée expérience et d'un savoir faire quasi inégalé. Juste, peut-être, une question sur l'avenir de cette revue. La question se pose avec toute entreprise reposant principalement sur les épaules d'une personne, quel que soit son âge.
Pour cette revue, la question, le souhait, outre les doléances formulées plus avant (plus de précisions sur les limites et sur les typologies de restitution des appareils) serait une ouverture vers le net, une publication conjointe qui aurait l'avantage d'ouvrir tant des possibilité de financement nouveaux (des exemples existent dans des domaines connexes) que des développements d'articles, des actualisations, et surtout un archivage accessible des articles et bancs d'essai déjà réalisés.
Une participation financière des lecteurs serait envisageable, et reste du domaine du possible, surtout si la qualité rédactionnelle et critique est au rendez vous.
On peut envisager la possibilité de ce modèle: dans le domaine de la musique à télécharger ou à streamer, Qobuz a su mettre en place un modèle viable où l'usager accepte de payer pour de la vraie qualité, dans un secteur où la pratique généralisée était le gratuit. Les revues papier fonctionnent comme ça aussi (elles sont payantes).
On peut raisonnablement penser que c'est possible sur le net, qu'on peut accepter de payer pour un contenu tangible, dès que l'on ne nous vend pas du vent, que les revues précédentes restent consultables, et que des services soient réellement rendus (dont celui d'une information pertinente, actualisée, intransigeante et experte).

Les sites comme On-Top sont bien, tout comme Cinenow dans un autre genre, mais ce sont des sites d'information de l'existence des produits, sans bancs d'essai ou articles de fond. C'est une source de news, pas forcément de compréhension, de formation, d'étude critique d'un matériel ou de pratiques d'écoutes.

Les forums sont des plateformes d'échanges, de vraies auberges espagnoles avec leurs vrais plaisirs, échanges apports et partages, mais aussi parfois (souvent) ce sont des boites de Pandore, avec de vrais conflits et agressions verbales, et régulièrement l'apparition de lignes éditoriales sectaires et partiales, des "coteries" stigmatisantes, surtout dès que des tailles critiques sont atteintes (pour des forums plus restreints comme celui-ci, le maintient de la cordialité est plus aisé).
Le modèle "gratuit" des forums freine aussi l'expression d'une activité qui réclame du temps (et des compétences) pour la rédaction d'articles de fond. Pour moi (avis perso) la présence conjointe des forums, et des revues (papier et net) est complémentaire, et souhaitable, même si bien évidemment je milite pour la participation des professionnels et des experts dans les forums.
Mais je sais que la forme même des forums est difficile pour l'expression de ces professionnels et experts, ou pour les articles de fond, parce que, notamment, les auteurs sont interpelés de manière peu amène par des personnes n'ayant pas tout à fait la même légitimité de fond pour porter leurs jugements parfois assassins, et/ou techniquement out.

Il faut des forums qui "protègent" ces compétences, je n'en ai pas beaucoup vu parmi les grands forums de la Hifi, qui sont quasiment désertés par les professionnels constructeurs, journalistes, et autres. (ainsi que par les revendeurs qui viennent juste partager leurs expériences sans compter "vendre" leur boutique, je connais quelques bons confrères dans ce cas, qui, après des participations très actives durant plusieurs années, ont abandonné toute idée d'échange sérieux sur les appareils sur les grands forums HiFi, et beaucoup d'autres confrères qui s'en tiennent depuis toujours à distance de sécurité).
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MICHEL
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Message non lu 10 sept. 2013, 12:24

PS en passant: dernier CD reçu ( Tori Amos ); je vais pouvoir faire l'exact test critique du ST200...
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Message non lu 10 sept. 2013, 12:38

Patrick a écrit :... Sur un sujet développé par Philippe plus haut, je pense que la hifi n'a pas forcément vocation à reproduire un ensemble de sons de la façon la plus neutre possible. Il existe des signatures sonores différentes (aussi bien pour les instruments que pour le matériel). L'important est de trouver chaussure à son pied. Je suis par exemple très satisfait de mon lecteur fabriqué en 2004 et qui possède une signature assez typée... Je n'aime pas du tout la signature sonore de certaines marques, dont certaines réputées. La hifi à mon avis est très proche de la gastronomie : un art basé sur le subjectif.


Je ne suis pas tout à fait d'accord. Pour un simple problème de définition, même si sur le fond, je comprends bien le message transmis.

La Hi-Fi, c'est, par principe, la Haute Fidélité, c'est à dire la recherche de la fidélité maximale à la musique (au contenu du fichier musical).
C'est:
-parce que les appareils sont loin d'être parfaits (et de plus, la perfection absolue n'est pas possible: un système ou un appareil de retranscription (une enceinte, cas le plus typique) est de manière inévitable un choix, un compromis entre une infinité de possibles, parmi tous les usages, les propositions techniques et les caractéristiques de restitution possibles, tous légitimes. Une enceinte par exemple, inévitablement, privilégie un type de retranscription -directivité, niveau sonore, alimentation, distance d'écoute, ...), ces éléments sont objectifs (ils sont une réalité),

-et parce que nos critères d'appréciation, les aspects de retranscription que nous privilégions sont des aspects subjectifs, variables selon les personnes, variables dans le temps pour une même personne, variables selon les critères choisis ou privilégiés, ...,

que l'usage de la Hifi (Haute Fidélité) est riche d'infinies variétés et d'une infinité de possibles.
La retranscription musicale peut être vécue de 2 manières:
-par le plaisir et l'émotion recherchés par la fidélité la plus aboutie possible à la musique "naturelle" (les instruments acoustiques, les sons et bruits, ...) et au contenu musical des fichiers proposés,
-le plaisir et l'émotion suscités au corps, aux oreilles et à l'esprit, indépendamment de l'idée de fidélité.

Si on recherche la fidélité, on ne cherche pas d'autre signature sonore que le son naturel enregistré.
Si on recherche le plaisir musical pas forcément corrélé à la fidélité, on peut s'accommoder d'un certain nombre de choses.
Dans les faits, on est forcés de s'accommoder dans les 2 cas, car la fidélité parfaite à la retranscription des sons naturels n'existe pas. On pondère donc, on choisit ses compromis personnels, même dans la recherche la plus ultime possible de la haute fidélité.

La gastronomie n'est pas l'art de la fidélité. C'est l'art du plaisir, des accommodations, des accentuations, plus proche de la pratique d'écoute musicales ne cherchant pas la stricte fidélité. On ne cherche pas la nature stricte des ingrédients naturels du départ, on attend autre chose. Ce n'est pas la simple transmission ou retranscription du naturel du départ, c'est la sublimation des ingrédients.
La musique, elle, peut s'assimiler à de la gastronomie (faire une oeuvre avec des notes et des instruments de base); la retranscription musicale, elle, est une oeuvre technique dont le but, dans le cas de la fidélité, est de s'effacer totalement, pour ne laisser transparaitre que la musique originelle.

Les 2 pratiques (recherche de la plus grande fidélité, ou recherche du plaisir de l'écoute musicale ne passant pas forcément par la fidélité) sont tout aussi légitimes l'une que l'autre. Juste qu'il ne faut pas les confondre: les matériels, les associations, et les contraintes et inconvénients ne sont pas les mêmes.
Par exemple, dès qu'on s'éloigne de la fidélité, la transformation faite du signal musical est systématique. Le fait de privilégier tel type de restitution se fait de manière définitive et fixe, comme un maquillage indélébile et définitif. On perd alors obligatoirement et définitivement le naturel, les variations les subtilités et les spécificités de chaque enregistrement. Au profit (c'est en tout cas à souhaiter) en général d'un confort général, y compris sur les mauvais enregistrements, mais en dénaturant et en déqualifiant les bons enregistrements.
C'est un choix. La non fidélité profite en général aux mauvais enregistrements (au enregistrements compressés en dynamique, généralement la musique électro, pop, variété, ...) qu'elle rend plus "physiques", corporels, alors que la fidélité préserve le naturel et les variations de chaque enregistrement, mais disant des enregistrements compressés ce qu'ils sont: fadeur et absence de naturel.
Patrick
Audiophile
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Enregistré le : 23 août 2013, 10:16

Message non lu 10 sept. 2013, 14:26

La presse écrite ne peut plus guère évoluer car elle est désormais trop concurrencée par le net.

Reproduction des sons de façon objective ? Il faut essayer de s'en approcher, mais même les instruments de musique de grande qualité possèdent des propriétés qui les associent à une certaine signature sonore. De plus, la perception des sons est différente selon les individus, les âges, voire selon les pays. Dès lors, on retrouve logiquement des produits hifi de grande qualité, reproduisant de près la réalité mais n'étant pas son reflet exact.

C'est là ou interviennent des experts comme toi, conseillant des audiophiles, vers tel ou tel produit répondant à leur sensibilité. La presse écrite ou non, mais aussi les avis publiés sur les forums, ont forcément leur rôle à jouer dans cette histoire. Les fabricants et les distributeurs ne sont pas forcément les personnes les plus aptes à communiquer sur ce sujet, trop impliqués auprès de leurs "bébés"...
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