Quels rôles ont nos sens dans notre choix de matériel et notre manière d’écouter la musique?

La retranscription musicale et sonore, technique, acoustique, prise de son, installations, évènements, ...
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Message non lu 11 oct. 2017, 21:35

Il ne s’agit ici pas d’entamer une énième polémique sur les tests, mais d’aller bien au de la, et essayer de comprendre un peu ce que nos sens nous forgent comme référence et peuvent nous conduire à quelques erreurs de compréhension/interprétation du message musical, et surtout comment évoluer au milieu de toutes ces confusions et avis.

Cela fait maintenant plusieurs années que je m’amuse à lire des articles ici et là pour comprendre ou entrevoir les différentes phénomènes qui conduisent à des débats relativement houleux et bien souvent inutiles. Donc je relate ici que ce que j’ai lu et quelques fois essayé et chacun peut apporter son lot de résultat, de compréhension…

Je mets par côté la technique car en hifi ou ailleurs il y a des minima à respecter, des connaissances à avoir et à défaut d’être un expert il faut s’en remettre à plusieurs facteurs déterminants qui peuvent être :
- l’avis d’experts et de professionnels
- la lecture de revue
- l’avis sur des forums
- notre propre écoute et expérience aussi minime soit elle

Et le paramètre relativement important, qui est d’accepter que nous sommes faillible et que nous devons faire évoluer nos connaissances afin d’apprécier au mieux les écoutes.

Les textes entre guillemets sont des recopies de textes trouvées sur le net.

1- L’éducation des sens - l’écoute

Est ce que nous entendons la musique qu’avec les oreilles, la réponse est oui, est ce que nous l’apprécions qu’avec un seul sens la réponse est non. Il existe bon nombre d’exemples qui font appel à nos différents sens dans l’appréciation et tous les jours nos acquis se font par différents sens. En cuisinant, on fait appel à l’odorat, à la vue et bien sur au goût, les œnologues pour découvrir tel ou tel cru se servent d’au minimum 3 des 5 sens, la vue, l’odorat et le goût, chacun à des degrés d’implication différents, Au fil des années, notre cerveau enregistre ces références et s’en sert au quotidien dans l’appréciation de ce que nous percevons. En fonction de nos passions, de notre métier ces références vont évoluer, vont s’affiner et être de plus en plus critique et détaillée.

Pour se convaincre du mélange des sens et de nos références d’acquis, certains donnent des exemples par le jeu comme une invitation à boire de la limonade dans un toilette qui n’a jamais servi et peu tente l’expérience car la vue de ce liquide jaune renvoie à des acquis qui ne sont pas « comestible » une fois dans ce récipient peu propice à la dégustation. D’autres exemples sont également donnés à propos de souvenirs ou l’un d’eux est capable de nous projeter en un lieu, nous faire sentir les odeurs particulières ou encore nous faire ressentir les émotions au point d’en avoir la chair de poule.

Il nous faut donc accepter deux constats :
1- chacun de nos sens se voit épauler par d’autres pour établir des références, à nous des les éduquer
2- les références musicales, dans notre cas, ne vont pas être les mêmes pour tous en fonction de notre éducation musicale (solfège, pratique d’un instrument, concert de musique,…)

La neuro science permettent d’y voir un peu plus clair. Il est reconnu que la pratique de la musique (pour ne parler que de cela) très jeune et sur le long terme permet d’avoir d’énormes références qui sont donc stockées dans le cerveau. L’écoute d’un morceau de musique va donc faire appelle à cette mémoire. Pour un « non musicien » le travail est différent car il doit décrypter le message, l’analyser et l’assimiler. Au bout du compte, il lui faudra plus de temps et persévérance pour discerner le message. Il y a toujours des exceptions mais qui ne peuvent définir la règle générale.

Le bruit :

Difficile de parler musique et des sens sans aborder le problème du bruit. Vouloir apprécier la musique dans un environnement bruyant est une chose quasi impossible. Le danger pour ceux qui pratiquent l’écoute au casque est de monter le volume sonore afin de couvrir le bruit ambiant, le résultat est que l’auditeur se soumet à un niveau trop élevé. Un test simple a faire est de repérer le niveau sonore quand il y a du bruit et d’écouter au même niveau quand vous êtes chez vous au calme. Pour bien faire ne pas dépasser les 72db serait une bonne chose.

Ce phénomène assez catastrophique de nos jours est donc le bruit permanent auquel nous sommes soumis: «  Ce fond sonore permanent agit directement sur le comportement des enfants qui se répercute également à l’école car en réalité ils entendent mais n’écoutent plus. Ceci a pour conséquence une diminution de leur sensibilité et de leur aptitude auditive, de plus grandes difficultés à fixer leur attention et à rester concentrer longtemps. »

Le bruit d’une façon général cause nombres de problèmes qui sont maintenant reconnus, comme un effet favorable aux accidents du travail, des troubles cardiovasculaires, des troubles du sommeil, du stress, baisse des performances cognitives, etc.

L’écoute : améliorer son attention :

Cela peut sembler étrange, mais écouter s’apprend, s’exerce et tout le monde en est capable.

« D'après la définition du dictionnaire le Petit Robert, écouter c'est « s'appliquer à entendre, diriger son attention vers (des bruits, des paroles,...). »
Écouter est donc très différent de l'acte d'entendre. Entendre, comme nous l'avons vu auparavant, est naturel et non réfléchi, alors qu'écouter est une volonté personnelle et réfléchie. L'écoute est donc une compétence que nous pouvons développer et travailler à l'école et dans notre vie quotidienne, c’est ce qu’on appelle l’attention auditive.
Écouter est un acte très difficile, contrairement à entendre, qui est habituel à tout être dont le système auditif est intact; écouter, et surtout écouter sans le support de l'image, devient un acte tout à fait antinaturel. »

On s’aperçoit déjà, qu’une personne habituée à entendre et à laquelle on voudrait faire comparer deux appareils ne va pas forcément être en mesure d’apporter un jugement fiable. L’appréciation d’une écoute devient donc entièrement relative en fonction de la personne et de son « bagage musical ». Sans avoir suivi l’instruction du solfège, tout le monde peut apprendre à écouter.

Personnellement, une discussion avec un chef d’orchestre m’a plus apporté que toutes les discussions techniques que j’ai pu avoir, cet enseignement n’était pas musical mais plus général à la musique pour forger l’habitude d’écoute.

« Vers l’écoute analytique
Lorsqu’on veut faire une écoute analytique d’une œuvre, c’est qu’on veut la comprendre, chercher ce qui la caractérise, ce qui la compose.
L’analyse d’une œuvre demande beaucoup de concentration, mais également des pré-requis. En effet, personne ne peut se lancer dans une analyse approfondie d’une œuvre s’il n’a pas quelques connaissances. Avant d’étudier une œuvre, il est indispensable de travailler de manière isolée sur les éléments qui la composent. Il est important que l’enfant développe le plus tôt possible des aptitudes d’attention en comparant, en classant, en reconnaissant, et en identifiant des sons, mais également à soutenir cette attention , pour qu’il puisse, plus tard, se diriger vers une écoute analytique.
En stage filé, j’ai donc travaillé sur le timbre et la hauteur des sons ainsi que leur localisation dans l’espace, et sur le paysage sonore pour préparer les enfants à cette écoute analytique.
Ces activités ont pour objectifs :
- d’appréhender certains paramètres (hauteur, timbre),
- de discriminer des sons,
- de développer la mémoire auditive,
- de développer et d’affiner la perception auditive,
- de reconnaître des bruits de son environnement proche. »

Cette expérience est réalisé avec des enfants de maternelle, pour information.

L’éducation musicale est donc un point important et pourrait être comparé à un entraînement musculaire : plus on s'entraîne, plus on arrive à faire des choses précises et appropriées. Et les spécialistes du cerveau affirment que même sans prédisposition génétiques pour la musique (ce qui reste encore très nébuleux et à démontrer ) la pratique musicale suffit à modifier le fonctionnement d’un cerveau.

Et cerise sur le gâteau « De plus, l’éducation musicale permet l’acquisition de compétences transversales quand elle est reliée à d’autres disciplines. Les activités musicales apparaissent être un moyen intéressant pour développer des compétences spatio-temporelles, des compétences de concentration, de repérage, de mémoire et de logique entre autre. »


2- L’oreille absolue / relative…

Selon des recherches avoir l’oreille absolue n’est pas le fait de tout le monde, voir cas rare et est plus due à une éducation précoce de la musique et à des exercices fréquents de la musique, si bien que ces personnes sont capables de donner les notes jouées. Il est aussi apparu que des personnes non professionnelles musicalement ont également l’oreille absolue, mais elles sont plus difficile à cerner car ne connaissant pas « le langage » il leur est difficile de communiquer. Ensuite l’oreille relative qui ne reconnaît pas la note, mais a la perception tonale des notes, et ensuite ceux qui n’ont ni l’une ni l’autre.

En quoi cela va t’il différé pour chacun de nous.
- sur la perception générale de la musique et de son ressenti émotionnel
- sur le travail de notre cerveau à appréhender la musical,
- sur l’attachement à tel ou tel détails qui vont s’avérer important pour l’un et banal pour l’autre
- le respect des timbres
- l’analyse du message
- ou la globalité du message musical

la liste pourrait surement être plus longue.

3-Les appréciations lors d’écoute

Je préfère employé le mot appréciation ou découverte plutôt que le mot test, car au final on va bien apprécier la musique.

L’écoute est un moment difficile car pour un budget déterminé il va falloir se constituer un ensemble de restitution « fiable ». Et il faut dépasser à ce moment nos acquis sinon le choix va se porter vers une retranscription que l’on aime qui nous convient et sans plus.

Pourquoi est ce difficile ?

Des recherches ont porté sur le principe d’écoute et le résultat a montré plusieurs points interessants :

- le fait de vouloir se concentrer d’une façon inhabituelle peut fausser notre jugement
- notre état de santé ou moral fait varier notre perception
- des facteurs extérieurs comme des odeurs, des situations de mal à l’aise vont également altérer notre jugement
- bruits ambiants
- présence non voulue d’une personne
- …
-
Réunir des conditions optimales dans un auditorium n’est donc pas une chose facile à mettre en oeuvre et qui influe énormément sur notre jugement.

Pourquoi faudrait il se laisser "dépasser" ?

Cela peut paraitre étrange, mais si vous vous rendez dans un auditorium c’est bien pour acquérir un système de reproduction fidèle aux voix et instruments, et à défaut de références il va bien falloir donner un peu de votre confiance au professionnel. A chacun de juger dans quelle mesure vous voulez le faire, mais c’est aussi un élément clef pour progresser et découvrir un rendu plus fidèle.

Trouver ce que l’on cherche, quel est le manque, d’ou vient il et comment le cerner. Celles ou ceux qui sont habitués à l’écoute analytique ne se poseront surement pas ce genre de question et son tellement habitués à se concentrer que ce type d’écoute est devenu naturelle donc ils iront directement à l’essentiel sans aucun doute.

4- Expériences vécues

J’en cite deux pour illustrer l’attention, la concentration et référence musical.

- « analyse » d’un morceau de musique. Un morceau se joue, on est deux à écouter et il y des détails que l’un entend alors que l’autre ne les entends pas. on se repasse et repasse le disque, la ou on n’entendait rien on entend mais pas tout le temps. Puis on prend le temps de décortiquer le morceau et ensuite tout devient naturel pour nous deux.
- j’assiste à une répétition d’enfants qui jouent du violon, violoncelle. Je ferme les yeux pour « apprécier » mais je m’aperçois qu’en ouvrant les yeux je n’ai pas la même « scène 3D » que les yeux fermés, elle est plus large, plus respectueuse quelque part. Je me concentre sur un instrument et je peux entendre ce que je joue l’enfant (instrument, position de la main…), tout comme dans un brouhaha on va être capable de cerner une discussion en fixant les personnes, il faut bien sur que ce soit dans notre champ auditif.

5- Conclusions

Que peut on conclure ?

Qu’au delà de la technique, de la mise en oeuvre on arrive à quelque chose d’impalpable, de non mesurable, qui commence à s’expliquer plus scientifiquement « qu’ésoteriquement »  qui concilie découverte, attention, apprentissage, pratique et savoir faire. On peut toujours dire c’est évident, mais personne ne le prouvait scientifiquement auparavant d’ou les énormes polémiques…

Ceux qui sont amateurs passionnés, experts ne se poseront peut être pas autant de question, et de par leurs expériences vont aller directement au but recherché, car il s’agit bien de recherche musicale poussée à différents degrés dont il s’agit.

Pour le néophyte, l’amateur tout se joue au fil du temps. Ce que j’écoute aujourd’hui n’est plus ce que j’écoutais il y a 30 ans pourtant le morceau ne change pas, ce que je perçois aujourd’hui en terme de détail m’était quelque peu inaudible il y a également 30 ans, j’exagère volontairement mais c’est l’idée.

C’est ce qui fait que nous progressons dans nos choix de matériel pour accéder toujours plus loin vers une retranscription idéale et ce qui en même temps choque d’autres personnes qui ne pratique pas l’écoute de la même manière.

Apprécier au mieux la musique va donc nous obliger à une excellente pratique, à une concentration générale et je dirais un état d’esprit général identique à chaque écoute. S’éduquer pour faire abstraction des autres sens n’est pas chose facile et permis à toutes et tous, cela doit se travailler mais n’est pas gagner du premier coup.

A vos réflexions, questions, résultats …
Candide-2
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Message non lu 13 oct. 2017, 01:16

Très difficile de reprendre après une intervention aussi construite et réfléchie.

Effectivement le rapport à la musique varie fortement suivant les individus et ceci impacte les ecoutes de materiel Hi-Fi dans un but évaluatif.

Mais la musique n'est elle pas bien plus que le son? Dans la musique, Il y a l intention des musiciens, auteur et interprète, leurs émotions, leurs états spirituels et ceux qu ils communiquent à l auditeur, il y a la structure musicale que l on analyse avec ses moyens et le son n est que le médium physique de cette communication dans une grande mesure intuitive (pour moi). La musique est produite par l activité humaine, le son a une réalité indépendante de nous.

Or un systeme Hi-Fi n est il pas seulement un dispositif destiné à fabriquer un événement sonore reproduisant (ou nous permettant de reconstituer) autant que faire se peut un autre événement sonore enregistré et conditionné à cette fin?

On peut contester cette idée, mais jouons un instant avec.

Dans ce cas l idéal serait atteint si l événement sonore et sa reproduction étaient pleinement conformes et cette définition serait à la limite indépendante du fait qu il y ait un auditeur ou non. Bien entendu des ecoutes comparatives pourraient fournir plus d informations

Bien entendu l idéal ne sera jamais atteint (on ne reconstituera pas l opéra Bastille dans 30m2) mais on pourrait envisager de caractériser d un point de vue physique la déviation à cet idéal.

J ai du mal à renoncer au matérialisme de la rationalité technique quand je pense qu il pourrait suffire comme dans le phénomène purement physique de la reproduction du son tandis que je sais devoir l abandonner dans toute consideration esthétique ou spirituelle ou si la situation est trop compliquée (comprendre totalement l activité du cerveau est hors de portée de nos moyens présents d investigation et pour un moment.).

Je conçois que ce réductionnisme soit perturbant et qu il construise un monde plus décevant.
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Message non lu 13 oct. 2017, 01:56

J'aimerais plus tard entamer une deuxième partie sur ce qu'était au départ la musique et disons plus simplement le rythme, car il semble bien qu'avant la parole, avant le chant, avant les instruments le rythme soit la première chose et pourquoi un rythme provoque autant d'envie.

Des essais montrent que le cerveau réagit différemment en fonction des rythmes et un chant africain peut provoquer les mêmes sensations/réaction qu'une œuvre de Beethoven...

Viendrait effectivement ensuite la construction d'un album, d'une œuvre, la reproduction qui au final et en fonction du manque, peut être quelque part assez subjective, je me suis vu écouter de la musique depuis mon téléphone (écouteur de base) et avoir l'impression d'écouter devant les enceintes colonnes....quand la mémoire nous joue des tours :)
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Message non lu 14 oct. 2017, 22:31

Ce sujet n'attire pas les foules, juste un seul retour :)

Pourtant, cela me semble bien important comme sujet au moment de choisir son matériel, de définir quel câble ,quelle connexion va être le mieux d'un point de vu sonore...

Par analogie à la conduite de voiture, je dirais que même en ayant son permis de conduire depuis de très nombreuses années et parcourant bons nombres de kilomètres, des que vous ferez un stage de conduite sportive, vous vous apercevrez de tout ce que vous pouvez gagner en terme de savoir faire et de sécurité et qu'une fois vos défauts corrigés le plaisir de conduire en toute sécurité sera immense.

Bon, c'est comme vous voulez :)
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Message non lu 15 oct. 2017, 12:15

Ca n intéresse pas les foules car beaucoup préfèrent rester sur une théorie naïve de l écoute (et d à peu près tout sauf du materiel Hi-Fi) et surtout ne pas trop réfléchir là dessus. Je caricature un peu, il y a des variantes.

La seule justification vraiment cohérente de cette attitude (dans ses variantes les plus nuancées) est le pragmatisme dont Xavier est un excellent représentant. L' aspect des théories de l ecoute qui intéressera sera la mise en évidence de biais qu il s agira d évacuer a coût moindre.

Il faudra être beaucoup plus raffiné dans l appréhension de la musique car, si le vrai est l utile, qu est ce que le beau?

Des qu on sort de la Hi-Fi au sens strict, qu on aborde des questions esthétiques ou scientifiques ou autres, le pragmatisme comme tout empirisme est en difficulté. Si on prend un point de vue philosophique, les empirismes sont à peu près intenables, mais c est socialement une attitude assez legitime d évacuer ce point de vue.

Si on souhaite se cantonner strictement à la Hi-Fi , et c est assez naturel vu que le present forum est consacré à la Hi-Fi, on n a pas à se confronter aux idées dérangeantes que c est notre cerveau qui fait l ecoute (ton intervention developpe une forme sophistiquée et radicalement non objectiviste de cette idée) et qu une chaîne Hi-Fi émet du son et non de la musique.

On peut donc tout simplement faire le choix d'ignorer.
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noodlefr
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Message non lu 15 oct. 2017, 14:53

Bonjour,

Effectivement notre écoute est dépendante de notre corps et l'expérience d'écoute est "intime".
Mais nous appartenons à la même espèce avec (+/-) le même outillage corporel.
On peut gagner AMHA,
- sur l'appareil auditif en éduquant effectivement ce sens ou au moins en ne le détruisant pas (casque trop fort etc...)
- sur le cerveau de 2 façons :
1/ par la culture musicale (solfège, histoire, pratique personnelle instrumentale, concerts...)
2/ par la culture "audiophile" : savoir écouter différents appareils en y détectant les points forts/faibles afin de sortir du "tout se vaut".

Mais c'est à chacun de décider de son investissement dans ces différentes voies.
Et dans tout cela il y a une dimension à ne pas oublier, celle d'un loisir (audiophilie) au service d'un plaisir (l'écoute de la musique).
Je connais peu d'audiophiles dont le but est de se constituer un système permettant de reproduire le plus fidèlement possible des bruits de portière de voiture... on écoute tous de la musique, mais chacun avec ses références et expériences personnelles différentes.
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Message non lu 15 oct. 2017, 15:35

jean luc a écrit :
13 oct. 2017, 01:56
Des essais montrent que le cerveau réagit différemment en fonction des rythmes et un chant africain peut provoquer les mêmes sensations/réaction qu'une œuvre de Beethoven
Oui, alors merci mais chez moi et je ne suis pas le seul, ce n'est pas le cas loin s'en faut.
Faudrait songer à pondérer la portée obligatoire/universelle de ce genre d'affirmation à laquelle plus personne de censé ne croit...
Beethoven je ne sais pas mais définitivement et pardon pour la déception : le Dixit Dominus de Haendel ou la Messe en Si de Bach ne produisent pas les mêmes sensations que les chants en question.
Un N. Poussin n'est pas un étron sur un mur, et un Solfège réf 20 n'est pas une chinoiserie à 50 balles...
Tout peut être aimé/tout peu faire vibrer, ça ne se discute pas. Mais relativiser pour le plaisir de relativiser, et déhierarchiser systématiquement, inutile on n'y crois plus.
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Message non lu 15 oct. 2017, 16:18

omega a écrit :
15 oct. 2017, 15:35
jean luc a écrit :
13 oct. 2017, 01:56
Des essais montrent que le cerveau réagit différemment en fonction des rythmes et un chant africain peut provoquer les mêmes sensations/réaction qu'une œuvre de Beethoven
Oui, alors merci mais chez moi et je ne suis pas le seul, ce n'est pas le cas loin s'en faut.
Faudrait songer à pondérer la portée obligatoire/universelle de ce genre d'affirmation à laquelle plus personne de censé ne croit...
Beethoven je ne sais pas mais définitivement et pardon pour la déception : le Dixit Dominus de Haendel ou la Messe en Si de Bach ne produisent pas les mêmes sensations que les chants en question.
Un N. Poussin n'est pas un étron sur un mur, et un Solfège réf 20 n'est pas une chinoiserie à 50 balles...
Tout peut être aimé/tout peu faire vibrer, ça ne se discute pas. Mais relativiser pour le plaisir de relativiser, et déhierarchiser systématiquement, inutile on n'y crois plus.

hello....

juste pour dire que c'est exactement là qu'intervient , à mon avis, la notion : "d'éducation à la musique " dont parlait jean luc .

perso , je me méfie de mes sens.... et j aurai plutôt tendance à apprécier tout cela de manière instinctive ( attention j'ai pas dit émotive :grad: )
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Message non lu 15 oct. 2017, 16:23

Attention aux biais culturels !!!
La musique de Beethoven ou Mozart etc... sont des œuvres européennes/occidentales, que ne sont pas les chants africains en question.

Je ne sais pas si on doit/peut utiliser le terme hiérarchie qui sous entendrait une supériorité de notre culture sur la culture africaine, ce dont je doute très fortement au vu ce que notre culture est en train de faire à notre éco-système. Si nous continuons comme ça, nos descendants n'auront d'ailleurs plus franchement le loisir de ce genre de débat, tout occupés qu'ils seront à survivre dans un environnement (re ?) devenu fort hostile. Les géo-catastrophes majeures sont devant nous et les coupables de nos générations laisseront aux innocents des suivantes un bien triste héritage.

Je ne suis pas africain mais peut être qu'un africain (de naissance/culture) réagira à ces rythmes de façon comparable à ce qu'un européen ressentira à l'écoute de Bach etc... (Bach par ce que si on parle rythme/tempo.... on ne peut faire l'impasse sur lui).

Il est d'ailleurs très intéressant, enrichissant, heureux, salutaire etc... de constater que les 2 cultures se sont retrouvées dans une forme plus actuelle de musique qu'est le jazz.
J'aime le jazz et j'aime la musique baroque, Oméga, parce que sous une forme différente (encore que parfois...) j'y retrouve de grandes similitudes en terme d'émotions et la même écoute avant tout jubilatoire.
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Message non lu 15 oct. 2017, 18:30

omega a écrit :
15 oct. 2017, 15:35
Oui, alors merci mais chez moi et je ne suis pas le seul, ce n'est pas le cas loin s'en faut.
Faudrait songer à pondérer la portée obligatoire/universelle de ce genre d'affirmation à laquelle plus personne de censé ne croit...
Beethoven je ne sais pas mais définitivement et pardon pour la déception : le Dixit Dominus de Haendel ou la Messe en Si de Bach ne produisent pas les mêmes sensations que les chants en question.
Oui cela peut paraitre étrange, et difficile à vérifier. Simplement, il s'agit de deux articles que j'ai lu et que je trouve intéressant non pas dans le jugement d'une œuvre, mais dans la relation que fait la musique en fonction de notre culture, lieu de vie. C'est à approfondir, c'est pour cela que c'est dans les "projets" :)
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Message non lu 15 oct. 2017, 18:46

Candide-2 a écrit :
15 oct. 2017, 12:15
Ca n intéresse pas les foules car beaucoup préfèrent rester sur une théorie naïve de l écoute (et d à peu près tout sauf du materiel Hi-Fi) et surtout ne pas trop réfléchir là dessus. Je caricature un peu, il y a des variantes.

La seule justification vraiment cohérente de cette attitude (dans ses variantes les plus nuancées) est le pragmatisme dont Xavier est un excellent représentant. L' aspect des théories de l ecoute qui intéressera sera la mise en évidence de biais qu il s agira d évacuer a coût moindre.

Il faudra être beaucoup plus raffiné dans l appréhension de la musique car, si le vrai est l utile, qu est ce que le beau?

Des qu on sort de la Hi-Fi au sens strict, qu on aborde des questions esthétiques ou scientifiques ou autres, le pragmatisme comme tout empirisme est en difficulté. Si on prend un point de vue philosophique, les empirismes sont à peu près intenables, mais c est socialement une attitude assez legitime d évacuer ce point de vue.

Si on souhaite se cantonner strictement à la Hi-Fi , et c est assez naturel vu que le present forum est consacré à la Hi-Fi, on n a pas à se confronter aux idées dérangeantes que c est notre cerveau qui fait l ecoute (ton intervention developpe une forme sophistiquée et radicalement non objectiviste de cette idée) et qu une chaîne Hi-Fi émet du son et non de la musique.

On peut donc tout simplement faire le choix d'ignorer.
Comment dire...il ne s'agit pas de philosopher, de séparer le matériel de nos oreilles, de notre cerveau...mais le noeud central qui commande tout ce que nous faisons est bien l'endroit ou tout est stocké c'est à dire le cerveau, il n'y a pas le matériel, une logique hifi et le cerveau qui serait dans un coin, il n'y a la aucun doute à avoir, car même ce que nous pouvons ressentir en terme de vibrations par les os est retransmis à celui-ci. Donc je dirais que prendre le temps de nous éduquer, c'est pour mieux apprécier, avoir plus de références, plus de bases et avoir plus de plaisir à écouter la musique, cela n'engage que moi bien "entendu" :)
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Message non lu 15 oct. 2017, 20:24

noodlefr a écrit :
15 oct. 2017, 16:23

Il est d'ailleurs très intéressant, enrichissant, heureux, salutaire etc... de constater que les 2 cultures se sont retrouvées dans une forme plus actuelle de musique qu'est le jazz.
J'aime le jazz et j'aime la musique baroque, Oméga, parce que sous une forme différente (encore que parfois...) j'y retrouve de grandes similitudes en terme d'émotions et la même écoute avant tout jubilatoire.
Salut Noodle,
pour réconcilier Bach et l'Afrique, un petit album:

Lambarena Bach to Africa
Hugues De Courson (Interprète) CD album Paru le 22 septembre 2008
lambarena.JPG
Rencontre entre les pièces de Bach et la musique traditionnelle du Gabon, Lambarena - Back to Africa a été réalisé en hommage au docteur Albert Schweitzer (réputé pour ses travaux sur Bach et pour sa léproserie fondée à Lambaréné, au Gabon) par deux grands maîtres de la musique, Hughes de Courson et Pierre Akendengue.

jean
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Message non lu 15 oct. 2017, 20:27

Ok jean merci je vais chercher ça et je te dirai !
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Message non lu 15 oct. 2017, 20:29

il y aussi une chanteuse Africaine qui a repris le boléro de ravel rien qu'avec des chants...

https://www.youtube.com/watch?v=SqjqvkAXXD8
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