Bonjour à tous,
Je vous livre la suite de mes péripéties audiophiles. Bonne lecture, je suis toujours un peu long, mais come on dit plus c’est long, plus c’est….long
Hier après midi, donc, j’ai eu l’honneur d’accueilli chez moi Gilles et Eric les créateurs de Diptyque Audio, pour une démonstration.
Pour l’occasion Ils sont arrivés avec 2 paires de panneaux isodynamiques. A savoir, le premier modèle de leur gamme ; le DP77 afin de le faire découvrir à un ami qui s’était joint à nous pour la démo, et bien entendu les DP160 que je convoitais pour moi-même. Pour info le chiffre derrière DP, c’est la taille
Je suis une bille car j’étais tellement pris dans l’enthousiasme de la démo que je n’ai même pas pensé à faire de photos, désolé
. Il vous faudra aller sur leur site pour les découvrir.
Avant toute chose, même si je l’ai déjà dit, je tiens à souligner l’incroyable gentillesse de ces garçons passionnés et talentueux, Ils restent très à l'écoute et ouvert, c’est un vrai plaisir d’échanger avec eux.
Dans le vif du sujet.
Pour nos tests on avait plusieurs électroniques : un ensemble Ayre ampli AX7e + DAC QB9, un ampli de puissance Bel Canto 2x200W sous 4ohms en classe D, un petit intégré Exposure qu'on a rapidement utilisé en pré-amplification sur le Bel Canto Evo 200, et mon dac Bel Canto E.one 1.5 utilisé tour à tour en DAC pure et en DAC/préampli sur le Bel Canto Evo. Gilles et Eric, ont aussi apporté des paravents diffracteurs de leur fabrication, composés de médium rainuré sur l’avant et de mousse acoustique à l’arrière de 1,60m x 0,80m environ.
On a passé notre après midi à jouer avec tous ces éléments
Ces enceintes sont particulièrement sensibles au placement et même si on obtient très vite de bons résultats, ça vaut le coup de creuse la question. Eric dispose avec soin les panneaux dans la pièce avec un écartement d'environ 2,50 m, tweeter (à ruban) vers l'intérieur. Ensuite il pointe à l’aide d’un laser la zone d’écoute qui se trouve à environ 3,5m. Ce pincement relativement léger a pour effet d’avoir une bonne mise en phase des panneaux et d’effacer les enceintes au profit de la musique. L’éloignement par rapport au mur du fond chez moi était parfait à partir d’1,30m, en dessous on ne profitait pas autant de la scène sonore profonde et étendue. Si on les rapproche du mur on arrive a gagner, si c’est encore possible, un peu sur la précision et la présence du bas du spectre. A mon avis le choix de l’amplification est plus utile dans ce cas particulier. C’est important de passer du temps sur le placement car la nature des murs joue beaucoup sur le résultat. S’ils sont lisses ou « souples » le son perdra un peu de précision, en revanche s’ils sont durs et structurés genre pierres apparentes, on gagne sur tous les points. Dans mon cas, avec du placo lisse, l’usage des diffracteurs a été très utile, placés légèrement de côté par rapport aux enceintes, ils ont « éclatés » les haut-médiums et les aigus pour donner plus de précision, une assise plus marquée et des basses plus présentes, ouahhh quelles basses! D’après Gilles, je peux encore gagner en travaillant sur ma pièce afin d’éliminer des ondes stationnaires et mater un peu de brillance. Il s’agit de mon salon, ce n’est pas une pièce dédiée, le travail devra donc rester WAF mais c’est un autre (vaste) sujet.
Comme je le disais, ces enceintes sont très transparentes et chaque changement même subtil peut avoir une incidence sur l’écoute. A chaque changement d’électronique on avait de nouvelles sensations, c’est passionnant.
Alors ça donne quoi à l'écoute ?
Je ne vais pas donner ici mon avis sur les DP77 qui sont étonnantes de musicalité et très pertinentes pour une écoute dans une pièce plus modeste que la mienne, mais que nous n’avons pas écouté suffisamment pour faire un CR précis. Je préfère vous traduire mon ressenti sur les DP160 qui ont eu toute mon attention et pour cause…
Pour ceux qui ont suivi, venant de l’électrostatique hybride, et malgré plusieurs tentatives pour m’en éloigner, mes différentes écoutes m’avaient ramené vers les panneaux pour diverses raisons mais particulièrement pour la scène sonore, la présence et la qualité des voix.
En comparaison avec mes références Martin Logan ; Aerius mais aussi les ESL 11a écoutées récemment, je peux dire que je trouve les DP160 plus fines, beaucoup plus cohérentes sur la restitution de l’ensemble du spectre mais surtout sur le placement des instruments. La taille des musiciens est mieux respectée comme leur "encrage" dans l’espace. J'ai fait le test à plusieurs reprises. Si on bouge dans la pièce les musiciens restent bien à leur place, on se déplace devant la scène, elle ne se déplace pas avec nous (chai pas si j’su clair ?
) On peut écouter de la musique à plusieurs sans aucune frustration de ne pas être au bon sweet spot. Cette scène est devant nous, on est dans une écoute très « live » et expressive, pleine de détails. Les timbres sont à tomber par terre. Les voix bien entendu comme sur les Martin Logan sont géniales, on a la chanteuse la, devant nous, mais les pianos, les cordes, semblent mieux restitués sur l’ensemble des notes. Le morceau The big Idea sur l’album du même nom de Nataniel Townsley démarre sur un solo de batterie excellent je vous le conseil. Les timbre sont justes, chaque tom sonne parfaitement et quand la basse puis l’orgue entrent en scène c’est jouissif… je m’égare
Ce qui est plaisant aussi c’est qu’on n’a pas à forcer l’attention pour identifier chaque instrument chaque note, tout est clair, limpide, naturel mais sans effet loupe.
C’est toujours aussi rapide, vif et dynamique dans le haut du spectre que les ML mais les basses sont mieux définies car il n’y a pas la transition de technologie. Je n'ai d’ailleurs pas ressenti le manque de basse que je craignais, dès lors qu'il y avait du courant derrière (Evo à minima).
Au final je leur trouve énormément de qualités musicales, un potentiel incroyable, quelques contraintes liés au positionnement mais rien de bien gênant pour moi, et en plus ma femme les trouve belles ! Elles sont même customisables!! En effet on peut en choisir la couleur de la grille et du bois qui soutient le filtre ainsi que le tweeter et rajouter des pointes sous le cadre, c'est top.
Si, il y a un défaut !
Elles exigent des électroniques de haut vol car elles sont sans concessions sur les imperfections qui seront immanquablement révélés. On a d’ailleurs pas mal échangé avec Gilles et Eric sur le type d'amplification qui pourrait faire bien fonctionner ces jolies. Et grâce à nos propres constatations sur cette écoute, on a ouvert pas mal de pistes. Déjà il faut obligatoirement un ampli de puissance "important" pour restituer la dynamique, poser de belles basses et avoir une "image" cohérente et bien définie. Dès qu’on mettait l’ampli de puissance dans l’équation, tout devenait évident... D’autre part, on a compris qu'il fallait avoir un ampli sans contre-réaction pour éviter l'effet "antenne" lié à cette technologie, Gilles m’a expliqué mais je ne saurais pas vous donner plus de précisions... En revanche on l’a constaté à l’écoute. C'est l'ampli Ayre qui s'est le mieux comporté d'un point de vue musicalité sur tous nos tests et, justement, l’absence de contre réaction est l'un des points fort de cette marque. Cqfd.
Ils sont restés 4h mais ça m’a semblé encore trop court tellement on s’est régalé!
Ah oui... à l'issue des tests, j'ai validé ma commande, réception dans un mois, ça va être long, très long…
La suite ? Trouver l’ampli qui va bien, car mon Krell KAV 300i est malheureusement déclaré inapte pour faire marcher les DP160.
Diptyque - B. Audio