Où va la presse Hifi en France ?

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Philippe MULLER
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Message non lu 10 sept. 2013, 15:57

La haute-fidélité ne consiste pas à reproduire ce qu'un auditeur unique entend mais le son produit par l'élément sonore lui-même. Cela revient au même mais concerne tous les auditeurs.

Les écoutes comparatives que nous menions en public au Palais des Congrès (quand j'étais chez Cabasse) démontraient qu'on pouvait abuser près de 300 personnes à la fois, assises à des places différentes et n'étant pas censées entendre de la même façon. Plus personne ne sait faire ça et pourtant, on démontre bien mieux les choses quand on compare instantanément copie et original. Après, on peut discuter.

N'importe qui peut vérifier la fidélité de son installation en enregistrant des bruits aussi divers que variés, pas nécessairement de la musique. Cela demande de la patience et un certain savoir-faire (sans oublier un matériel au-dessus de tout soupçons).
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Xavier - E&M
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Message non lu 10 sept. 2013, 16:20

Philippe le sait (et le dit) fort bien. La fidélité n'a pas à voir avec la problématique de l'auditeur et de sa variabilité (ou de ses aspirations).
Le système de retranscription est un vecteur, qui doit être le plus neutre possible dans le cas de la Haute Fidélité (au sens strict du terme).
Le système doit retranscrire une musique et des sons les plus justes et fidèles possible, en dehors de la problématique de l'auditeur. La guitare, la voix, la formation symphonique ou l'acoustique de telle salle de concert préexistent à l'auditeur, et doivent être reconstitués tels que, dans la mesure des possibles techniques et contextuels.
Les sensibilités et aptitudes personnelles de l'auditeur jouent seulement après.

Comme je l'ai évoqué, la fidélité n'existe pas, et de manière absolue, ne peut exister, ou alors peut seulement être approchée, dans des conditions bien définies.
On peut ainsi, pour plus d'efficacité, circonscrire les utilisations, coté fabricant comme coté utilisateur, à une utilisation précise, ce qui est d'ailleurs souhaitable, et limite les compromis obligatoires.
Une sorte de spécialisation, permettant d'être plus efficace dans un contexte précis, qu'un savoir-faire général multiforme.

Je m'explique par une image:
Existe-t-il une voiture parfaite ? peut-elle même exister ?
Réponse: Non ! inutile de développer Thèse-Antithèse-Charentaises, la réponse est inscrite dans la nature même de la problématique.
Car
-coté utilisateurs, il existe une infinité d'usages et de conditions d'utilisations des voitures.
-et coté constructeurs, rien de parfait pour l'heure, et de plus certains critères qualitatifs sont contradictoires, et nécessitent des choix, et des compromis.
par exemple: résistance/poids/faible consommation ? ville ou tout terrain ? sportive 2 places ou familiale ? transport de matériaux ou grande autonomie ? Comme indiqué, des compromis sont à trouver, coté constructeur comme coté utilisateurs, en toute légitimité quels que soient les choix engagés. On peut choisir une voiture spécialisée, ou plus généraliste, avec tout un tas (une infinité) de compromis possibles.

Idem pour les enceintes:
Existe-t-il une enceinte parfaite ? peut-elle même exister ?
Réponse: Non !
Car
-coté utilisateurs, il existe une infinité d'usages et de conditions d'utilisations des enceintes.
-et coté constructeurs, rien de parfait pour l'heure, et de plus certains critères qualitatifs sont contradictoires, et nécessitent des choix, et des compromis.
par exemple: directivité ? salle réverbérante, nécessitant d'augmenter la directivité (réduire la dispersion latérale des sons), ou salle amortie avec nécessité de largeur de position d'auditeurs ? volume d'utilisation fort ou faible (taille de la salle)? distance d'écoute proche (monitor) ou lointaine (grande salle d'écoute) ? plutôt privilégier le volume sonore, ou la lisibilité du signal sonore à volume normal ? quel niveau normal ? quel budget ? quelle amplification est associée ? quel type de musiques privilégiées (faut-il plutôt de la fidélité, ou des "corrections, compensations et adaptations" aux enregistrements écoutés), ...

C'est là:
-que les constructeurs peuvent (devraient ?) préciser les conditions d'utilisation qui ont été visées, les usages, les associations de matériels (besoins en alimentation, ...) privilégiés,
-que les revendeurs peuvent préciser les richesse ou pauvreté des utilisations et des associations envisagées, évaluer les niveaux de compromis entre tous les impératifs et souhaits, et aussi ouvrir (informer) sur tous les possibles en matière d'écoute domestique,
-que les utilisateurs doivent préciser les usages et pratiques des écoutes musicales, pour que la réponse apportée conjointement par le fabricant, le revendeur et l'utilisateur soit la plus pertinente possible.

Rien ni personne (constructeurs, revendeurs, utilisateurs) ne peut prétendre à l'universalité (ou à la perfection); il est nécessaire et indispensable de travailler la cohérence entre l'utilisation et le cadre de l'écoute musicale et les matériels mis en oeuvre dans ce sens. Ce sera obligatoirement un ensemble de compromis. Tout l'art consiste à faire en sorte que le résultat soit le plus conforme possible à l'usage et aux aspirations de l'utilisateur, dans ses conditions propres et personnelles d'utilisation.

Sur nombre de ces points, les revues -papier comme internet, par les articles de fond, et les bancs d'essai des matériels, ont aussi des informations précieuses à transmettre.
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MICHEL
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Message non lu 10 sept. 2013, 16:54

Je confirme vos propos Monsieur Muller; pouvoir comparer en vitesse original et enregistrement; mais pour nous, pas facile...
Pour ma part, je dispose d'un petit avantage, si je puis dire, à savoir un enregistrement Cd d'un ensemble auquel j'ai pu assister aux répétitions ( Laurent Bouzobza, Christophe Beau, et d'autres dont j'ai oublié le nom, désolé ) qui ont eut lieu chez un ami mélomane dans notre campagne. J'ai eut aussi plusieurs Fraçois payet labonne qui a répété dans mon salon, et qui m'a gratifié d'un de ses CD; enfin, j'ai eut le plaisir de connaitre Françoise Renard, altiste, qui aussi a répété dans mon salon et je possède un Cd de ses enregistrements: ça n'est pas de l'immédiateté, mais au moins, j'ai entendu leur instrument de très près, ce qui me permet d'être un peu plus attentif que sur d'autres CD. J'ai assisté d'ailleurs à l'un de leur enregistrement sur FIP à Paris, dans un hôtel ( superbe coupole en verre teinté ); Astor Piazzolla , Tempo di tango; http://olivier.manoury.free.fr/tempofr.html.
Bref tout ça pour dire qu'à part aller au concert et avoir l'enregistrement du dit concert; pas glop du tout...
Hifi: Drive CEC sur plots CRIOS/ EmmLabs NS1 sur plots NSE > Toslink Lifatec, DAC MA1 sur plots CRIOS, Ampli Godlmund 390, enceintes Apertura Variation SE, caisson Velodyne DD18, Meuble CENTAURE, tous câbles Stendahl Cables.
HC: Oppo 93 plots CRIOS, ampli HC Marantz SR5007, voie centrale et Ar milieu: Apertura, voies AR JMR. voies LFE: 2 caissons Cabasse Thor.
Projo: JVC iDLA1. Salle traitée acoustiquement.
Thierry.G
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Message non lu 10 sept. 2013, 17:05

AAAAAIIIIIEEEUUUUU !!!!!
Michel faut prévenir avant de mettre des liens pareils ! ça fait mal aux noeils ! :lol:
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MICHEL
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Message non lu 10 sept. 2013, 17:39

Normal avec un préampli du diable comme le tien !!! :-)) ( toujours rien reçu ??? )
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Pascal Pebret
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Message non lu 10 sept. 2013, 18:02

Et ben, devinez pourquoi il me paraissait très intéressant de pouvoir visiter les studios Passavant ????!!!!!!.....
Exactement pour cela :
MICHEL a écrit :aller au concert et avoir (*) l'enregistrement du dit concert

(*) mais surtout de pouvoir écouter l’enregistrement sur place et de pouvoir comparer nos sensations !
Transport Mark Levinson 37 + Aurender N10 + DAC Meitner MA3 + processeur Trinnov ST2 + préampli The Gryphon Bel Canto + Ampli S100 + enceintes P.E. Leon Intégrale + caisson Velodyne DD18 - Câbles modul Legato Referenza Superiore et HP Stendhal et autres.
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Xavier - E&M
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Message non lu 10 sept. 2013, 18:18

Comme ça, tu pourras visualiser en direct la bosse dans le bas médium, avant l'enregistrement.


8-)
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MICHEL
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Message non lu 10 sept. 2013, 19:04

Ah ! je ne savais pas que la ceinture abdominale de notre Pascalou était surnommée "bas médium"; j'en apprend tous les jours ici...
Hifi: Drive CEC sur plots CRIOS/ EmmLabs NS1 sur plots NSE > Toslink Lifatec, DAC MA1 sur plots CRIOS, Ampli Godlmund 390, enceintes Apertura Variation SE, caisson Velodyne DD18, Meuble CENTAURE, tous câbles Stendahl Cables.
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Thierry.G
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Message non lu 10 sept. 2013, 19:29

Moi je pensai que la visite passavant était tombée à l'eau et s'était noyée ...
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Xavier - E&M
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Message non lu 10 sept. 2013, 19:30

La ceinture ? le périphérique, la francilienne quasi. Faut ça, au moins ...

N'empêche, la musique vivante, (et les sons naturels, comme indiqué par Philippe), y a que ça de vrai à se mettre à l'oreille pour avoir un minimum de bagages pour évaluer les matériels.
Comment évaluer un système de restitution, ou un maillon, quand on n'a qu'une vague idée de la manière dont les instrument sont sensés sonner ? Voir qu'on ne les a jamais vraiment entendus en direct et de près (les prises micro des enregistrements sont bien plus proches que la position des spectateurs les plus proches).
Un confrère m'a raconté qu'un client critiquait la très bonne restitution d'un violon sur un système d'écoute, pas normale ni fidèle à son goût. Renseignement pris, la personne (le client) a fini par convenir que ses évaluations étaient faites à partir d'autres écoutes de systèmes de retranscription, et qu'il n'avait, tout bien réfléchi, jamais entendu de violon en vrai.

On voit ici une des illustrations de ce qu'on rencontre souvent en salle d'écoute: des personnes (visiteurs, clients) qui pensent évaluer et chercher de la fidélité, alors qu'ils ne cherchent bien souvent, de manière inconsciente, que ce qu'ils ont déjà, mais en mieux.
Je peux régulièrement constater que les personnes en quête de meilleur système, même déclarant chercher plus de fidélité, sont inconsciemment très attachés à certains défauts ou approximations de leur système actuel, et de ce qu'ils entendent ordinairement en auditoriums ou chez des amis; et que si on leur propose quelque chose de plus fidèle, corrigeant une partie de ces défauts, ça ne vas plus du tout.
Il faut alors, en tant que revendeur, ou fabricant, ou personne "conseillère" et prescriptrice, faire prendre conscience de ce phénomène psychologique puissant (le repère référent du visiteur n'est souvent pas le son "mieux", plus qualitatif, mais le son le plus "connu", l'habituel), et faire toucher de l'oreille ce que la restitution plus fidèle et plus qualitative fait gagner, qui normalement doit supplanter, une fois que ces apports qualitatifs sont rendus conscients et palpables, les défauts d'alors précédemment pris pour la norme et la qualité.
Raison pour laquelle, pour les écoutes, tant les miennes que celles des visiteurs, je fais aussi écouter des musiques inconnues, qui permettent de juger hors des références des morceaux connus.
L'écoute à l'aide de morceaux connus mettent plus en exergue les différences, mais en les montrant comme des manques parfois même s'il s'agit de gains qualitatifs. Là encore, la diversité de procédure (utilisation de morceaux musicaux connus et inconnus) est un élément d'efficacité dans l'évaluation.

On m'avait parlé de la même chose à propos du design des voitures: peu de voitures révolutionnaires pour le design, pour des voitures prévues pour des grands marchés. Un vendeur m'avait dit, à propos d'une nouvelle carrosserie d'un nouveau modèle de Renaud Espace (je n'avais aucun projet d'acquisition, juste un échange sur le design) que j'aimais moyennement: "c'est normal, c'est trop nouveau, vous n'y êtes pas encore habitué. Quand vous en aurez vu quelques dans la rue, vous la considérerez autrement". Ca a été le cas.

Il y a un nécessaire désapprentissage des mauvaises références à faire parfois pour les évaluations, et ça concerne bien aussi le son.
La référence, en matière de fidélité, reste les sons acoustiques, musicaux et autres (voix, ...). La confrontation régulière, la fréquentation de ces sons naturels est indispensable au jugement, à l'évaluation et à l'expertise de la fidélité, et à l'évaluation de nombre de critères qualitatifs des appareils de retranscription.
Patrick
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Message non lu 14 sept. 2013, 13:49

C'est là:
-que les constructeurs peuvent (devraient ?) préciser les conditions d'utilisation qui ont été visées, les usages, les associations de matériels (besoins en alimentation, ...) privilégiés,
[...]

Sur nombre de ces points, les revues -papier comme internet, par les articles de fond, et les bancs d'essai des matériels, ont aussi des informations précieuses à transmettre.


Je partage cet avis. La haute fidélité ne peut fonctionner qu'avec des intermédiaires qui exercent une fonction de passerelle entre le consommateur-audiophile et le fabricant, sachant que les retours du premier peuvent intéresser le second. Simplement, le rôle de la presse écrite tend à diminuer dans ce schéma. Je doute soit-dit en passant de l'influence des écrits du pourtant très expérimenté Jean Hiraga (ses papiers sont trop touffus) ; l'heure est soit à des écrits de synthèse si possible argumentés, soit à une expertise de mise en oeuvre et de conseil reconnue (par des clients satisfaits sur le long terme) en auditorium ou autre approche similaire (optimisation à domicile).
Modifié en dernier par Patrick le 14 sept. 2013, 14:00, modifié 1 fois.
Patrick
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Message non lu 14 sept. 2013, 13:58

Là ou pourrait agir la presse écrite (avec un peu d'imagination et de moyens), c'est organiser des écoutes comparatives sur un sujet donné (cables, enceintes, amplificateurs) en faisant participer des personnes ciblées (ses lecteurs ou abonnés). Cela aurait un sens dans la mesure ou l'audiophile ne peut pas accéder facilement à des systèmes dans de bonnes conditions d'écoute, et puis il faut un encadrement pour que cela puisse fonctionner... Cela pourrait ensuite avoir un impact positif sur les ventes de la revue et la sortir de sa routine.

Ma sympathique voisine est bien une testeuse semi-professionnelle de produits alimentaires... devant produire des avis argumentés à l'issue de chaque test. Je reconnais cependant que tester un système hifi est plus compliqué que de tester des yaourts.
Patrick
Audiophile
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Message non lu 14 sept. 2013, 14:15

Par ailleurs, Lionel fait remarquer un peu plus haut sur ce fil avoir constaté que l'audiophile amateur a du mal à communiquer ses impressions par écrit.

Il me semble que l'amateur s'exprimant sur le net, quel que soit le domaine ou le sujet, doit privilégier des messages courts, clairs, synthétiques et si possible argumentés produisant non pas une vérité mais ses impressions en dix ou quinze lignes, même erronées. Etant responsable d'un forum sur un tout autre sujet (qui a mis à mal la presse écrite du secteur en question), j'en sais quelque chose... Et il vaut mieux vingt contributeurs produisant dix lignes sur un sujet que trois cent (les échanges tournent à la foire d'empoigne).

Le croisement d'une dizaine d'avis de ce type est ensuite intéressant pour le néophyte, ou l'amateur éclairé, et permet de dégager une tendance. Le professionnel peut apporter un éclairage complémentaire à cet ensemble d'avis. On constate d'une façon générale que cet accès gratuit du net fait fuir ou effraie les professionnels, dont certains ne supportent pas de plus d'être contredits, ou remis en question dans leurs prérogatives.
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Lionel
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Message non lu 15 sept. 2013, 00:58

Bonjour Patrick,

Pour avoir animé pendant 8 ans le forum audiophile, j'ai pu me faire une idée de différentes vecteurs de communication. Pour ma part, ayant sollicité de nombreux audiophiles pour venir enrichir tout ou partie de mes comptes rendus, j'ai constaté que peu d'entre eux ont été jusqu'au bout de la démarche souhaitée (même pour quelques lignes).

Quant aux autres témoignages du genre : " moi, j'ai cet appareil et j'en suis content '' , je ne pense pas que cela éclaire la lanterne des novices, ou apporte une contribution quelconque donnant envie de découvrir l'appareil ou le système dans son ensemble. Je suis donc assez mitigé lorsque vous évoquez le nombre de contributions.

En revanche, il m'est arrivé sur ce forum d'avoir croisé quelques personnages " trapus '' ou tout au moins passionnés, qui avaient des choses à dire, et qui m'ont même appris des choses - comme quoi.... J'ai appris par la suite, qu'ils avaient quitté ce forum ou qu'ils en ont été purement et simplement radiés - le fameux Clodomire étant chargé de procéder à un nivellement par le bas.

Lionel SCHMITT
Audiophilefr.com
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Xavier - E&M
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Message non lu 15 sept. 2013, 16:04

Bonjour

Pas simple, ces compte-rendus d'écoutes dans les revues et les forums. Les problématiques, et plus encore les pistes pour les aborder, sont multiples, et complexes.
Professionnels ou pas ? niveau d'expertise des testeurs (amateurs néophytes, amateurs éclairés, professionnels ?) type de compte rendu ? ...
Il me semble que quoi que l'on fasse ou choisisse (professionnels ou particuliers, CR courts ou longs, précision des systèmes d'écoute ou pas, ...), on risque toujours de buter sur des écueils tant que les testeurs ne sont pas expérimentés et compétents.
Multiplier les CR, courts ou longs, ne permet pas de s'abstraire d'erreurs de diagnostique, d'association de matériels, de manque d'expérience, et/ou de recul par rapport au système d'écoute référence du testeur, de goûts personnels, ...
Les avis trop courts (j'ai bien aimé/pas aimé cette écoute) sont pour moi juste une sorte de sondage, dont l'utilisation même statistique n'est pas très efficace. Les éléments circonstanciés de ces affections/rejets, sur les aspects matériels et effets à l'écoute me semblent, eux, utiles.

Pour ma part, les compte rendus qui me semblent pertinents (= aptes à définir les typologies et comportements des matériels) viennent de personnes:
-qui sont compétentes, sur de multiples points de vue et critères: grande expérience des écoutes (permettant de ne pas tomber dans les multiples chausse-trappes qui interfèrent dans les écoutes et les diagnostiques d'écoutes), capacité de diagnostique juste, connaissance large des matériels du marché,
-dont j'ai pu, au fil de la lecture de nombreux comptes-rendus, et mieux encore des rencontres et écoutes partagées, définir les centres d'intérêts et points d'attention sur la retranscription, et constater que nous avons à minima quelques points d'intérêt convergents,
-qui connaissent la musique vivante, et du coup savent quoi attendre, exiger même, d'une retranscription musicale et sonore réussie,
-qui sont capables de faire état de tous ces éléments, de manière explicite, suffisamment de manière à pouvoir aussi pondérer leurs avis. Ce qui ne peut se faire avec des avis trop succincts.

Et je n'oublie pas
-qu'il est extrêmement facile de rater des écoutes (donc je ne porte pas de jugement négatif définitif sur des matériels avant vérifications multiples),
-que de nombreuses erreurs de diagnostiques sont très souvent faites (par exemple: imputer au nouvel appareil arrivant un nouveau défaut constaté, alors qu'il n'a été que le révélateur d'un défaut préexistant), notamment sur certaines revues,
-que les qualités d'associations sont importantes, tout autant que la qualité intrinsèque des appareils (un peu comme en cuisine: il ne suffit pas d'aligner au hasard des ingrédients de qualité pour obtenir un résultat de qualité, et encore plus pour obtenir un résultat dont l'assemblage sublime les qualités individuelles des composants).

On ne pourra jamais trouver de compte rendu vraiment totalement objectif, tout comme de matériels de retranscription sonore et musical - système d'écoute- totalement parfaits, mais certains éléments permettent de s'en approcher plus que d'autres.

L'expérience des écoutes, et la connaissance du son naturel de la musique acoustique vivante me semblent les points essentiels, qu'ils appartiennent à l'amateur éclairé comme au professionnel.
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MICHEL
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Message non lu 16 sept. 2013, 14:00

Chose promise ...
Premiers tests ST200 avec les CD utilisés par la revue Stéréo Prestige.
Pour se faire, je vais reprendre leurs écrits en donnant le numéro de page.
Matériel Utilisé :
- Système de référence :
- Platine EmmLabs CDSA-SE
- Ampli Teilos 390
- Enceintes Apertura Variation assistées d’un Velodyne DD18
- Tous câbles en Stendahl
- Pièce traitée acoustiquement, zone d’écoute mesurée stable entre 18 et 12.000 Hz à + ou – 1,5 dB

- Elément testé : Atoll ST200 connecté soit en coaxial à la CDSA, puis connecté à l’ampli en mode By-Pass, et aussi préampli réglé à 100, via les sorties analogiques, soit lecture à partir d’une clef USB en façade ; Fichiers FLAC ripés avec EAC.

Ecoute Tori Amos ( page 55 ) :
- La définition, l’aération du ST200 sont d’un excellent niveau, la scène sonore identique à celle obtenu avec mon CDSA en lecture directe sur le Goldmund. Scène sonore profonde, large, dépassant un peu le niveau des enceintes, la hauteur n’est pas très analysable avec ce CD.
- La voix manque un peu de charnel / CDSA, je note une très bonne articulation de la voix, les retours de salle (commentaire d’un auditeur sur la voie de gauche, parfaitement lisible). Le piano est clair voire un peu scintillant (cf. précautions en fin de test de ce CD), les fins de notes sont bien perceptibles et de bon aloi, même si elles sont un peu écourtées / CDSA.
- Les forte sur ce CD sont un poil raide sans agressivité, ce que je ne retrouve pas sur le CDSA
- Je ne retrouve pas le caractère mat sur la voix comme le note la revue, mais il n’y a pas non de sifflantes surexprimées.
- Je suis en accord avec la revue, mon ST200 est moins vivant, monte moins dans les chevaux que mon CDSA (niveau de sortie ?)

Quelques remarques en // avec la revue : le respect de la phase est fondamental. Hors phase, le ST est un peu plat, et les forte deviennent un peu agressifs. Le choix du câble secteur n’est pas anodin non plus. Un câble de qualité, avec filtrage interne apporte son lot d’amélioration sur la discrimination et l’aération. Un transformateur d’isolement (ici un Audioprana ) est non seulement inutile, mais en sus rend formellement le rendu très mat, avec perte de micros informations. De même, le ST froid est un peu raide ; j’ai eût le meilleur résultat au bout de 2 heures de mise sous tension.

Ecoute Jean Philippe Rameau, Zais (page 56) :

- Superbe scène sonore avec le ST200, je note tout particulièrement la profondeur, la hauteur qui, si elle n’est pas extraordinaire, se fait spontanément remarquer, la scène sonore est un peu plus large que les enceintes et me semble cohérente.
- Les percussions sont franches, nettes et sans bavure, il n’y a pas de traînage. Le niveau dans le grave est conforme à celui obtenu avec la CDSA.
- Je suis tout à fait d’accord avec la lisibilité des différents instruments ; elle est évidente et chaque pupitre est détouré.
- Les bruits de salle sont présents, tels que je les connais dans un concert (raclement de gorge, toux etc.…)
- Les timbres sont doux, soyeux, mais manquent de définition versus la CDSA (en lecture CD), tout en restant très honorables. Evidemment, en passant en lecture SACD sur la CDSA, on change un peu de monde, et chaque puître est encore plus évident et les timbres, les fin de notes se complexifient, et le caractérisation des instruments à corde plus palpable de par la présence d’harmoniques plus riches.

Au total, et au vu du service rendu, sous réserve de mise en fonction correcte, le ST200 est hautement recommandable et a un RQP remarquable.
L’analyse critique de l’appareil sur le plan de l’écoute, est assez en accord avec celle de la revue sus nommée, avec quelques bémols probablement en rapport avec le système de référence. Je suis dispo pour des précisions, je me suis limité à l’essentiel.
Hifi: Drive CEC sur plots CRIOS/ EmmLabs NS1 sur plots NSE > Toslink Lifatec, DAC MA1 sur plots CRIOS, Ampli Godlmund 390, enceintes Apertura Variation SE, caisson Velodyne DD18, Meuble CENTAURE, tous câbles Stendahl Cables.
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Message non lu 16 sept. 2013, 14:56

Bonjour Michel

Merci pour ce boulot très complet (je sais que tu as fait encore plus en profondeur que ce que tu en relate ici, pour ne pas rédiger un roman).

C'est aussi ce que je perçois (même sans avoir mené mes écoutes avec les mêmes matériels et les mêmes disques) sur des sources haut de gamme EMM Labs (DAC 2X) versus le ST 200 d'Atoll.
A part peut-être du coté des graves, ils me semblent plus profonds, amples et précis avec le matériel plus haut de gamme Meitner.
Heureusement qu'il y a un plus avec ces bêtes de compétition (vu la différence de tarif), notamment aussi sur "l'incarnation" des sons, leur coté "analogique", vivant, plus fluide.

Ces ensembles qualitatifs se retrouvent plus sur un confort général d'écoute, une sensation d'être plus en présence de la musique, avec les moindres micro détails, la micro dynamique mieux exprimée, qui concourent à une sensation bien plus grande de présence et de réalisme de la musique retranscrite, alors que dans les faits, les différences de retranscription sonore entre ces appareils sont très ténues.

Dans ces niveaux de qualité, et concernant des perceptions par les sens (sensibles donc), c'est sur des détails que se fondent les différences; et les effets levier entre les faibles différences de rendu et leur impact sur la perception qualitative sont assez puissants. Heureusement, car les efforts techniques pour obtenir ces surcroits de détails et de réalisme sont importants (et coûteux). Voir les composants, les circuits et les principes respectifs de ces appareils (Atoll versus Meitner) pour comprendre que le résultat audible découle d'une mise en oeuvre plus poussée et réussie (toutes ne le sont pas, mais ici, si).

Merci en tout cas pour cette expérimentation, et cette confrontation entre ta perception de cet appareil (le convertisseur du streamer Atoll ST 200), versus ce qu'en exposait la revue Stéréo Prestige.
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MICHEL
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Message non lu 16 sept. 2013, 15:07

En effet, et il n'y a pas antinomie; lorsque j'écoute la musique en étant l'esprit "léger", dans mon salon, ou juste à côté, le rendu est très largement suffisant pour tous les jours, et je ne m'en lasse pas.
Lorsque je veux me mettre en situation d'écoute attentive, comme lorsque je vais au concert, alors évidemment dans mon auditorium tout est magnifié grâce à la CDSA entre autres, et j'ai vraiment l'impression d'être au sein de la reproduction musicale, car elle s'impose à moi sans faire aucun effort, et tout est extrêmement jouissif, car tout me semble juste et incarné.
Bon, ça vaut ce que sa vaut, mais comme je suis le seul à loger dans mes pompes; je ne reçois pas beaucoup de critiques à ce propos :-)
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Message non lu 16 sept. 2013, 17:20

Je me doute que la CDSA EmmLabs fait partie de ce que l'on peut trouver de mieux comme mange galette de douze, une source comme on aimerait en voir plus, plus souvent, plus accessible +++ :)
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MICHEL
Méchant Audiophile
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Message non lu 16 sept. 2013, 17:51

Tout ce que je puis dire, c'est qu'elle fait partie de celles qui m'ont totalement séduit, et j'en ai écouté un certain nombre avant, y compris des bien plus chères d'il y a 3 ans... Chez Naim, le modèle à 20.000 euros est très proche, chez Moon, l'Andromeda m'a déçu, l'Accuphase ne m'a pas réveillé avec sa douceur trop systématique etc...
Hifi: Drive CEC sur plots CRIOS/ EmmLabs NS1 sur plots NSE > Toslink Lifatec, DAC MA1 sur plots CRIOS, Ampli Godlmund 390, enceintes Apertura Variation SE, caisson Velodyne DD18, Meuble CENTAURE, tous câbles Stendahl Cables.
HC: Oppo 93 plots CRIOS, ampli HC Marantz SR5007, voie centrale et Ar milieu: Apertura, voies AR JMR. voies LFE: 2 caissons Cabasse Thor.
Projo: JVC iDLA1. Salle traitée acoustiquement.
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