Ahmad Jamal - "Saturday Morning"

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philly
Audiophile
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Message non lu 22 avr. 2014, 01:09

Bonjour.

J'apporte ma contribution à cette rubrique en vous parlant de l'album "Saturday Morning" d'Ahmad Jamal.

Désolé si je n'emploie pas des termes "pros", mais c'est la première fois que je me plie à cet exercice donc je m'excuse par avance si je ne parle pas "d'album de la maturité" :mrgreen:

D'autant plus que je découvre petit à petit le jazz et ses multiples variantes (à donner le tournis).

Disons que venant du monde de la soul, je suis un peu allergique au jazz que je qualifie de "freestyle" avec ses "partage" en vrille et cette absence de mélodie (de mon point de vue) qui me font vite décroché (question d'habitude?).

Bref, autant dire qu'à chaque nouvel album de jazz que j'écoute, je me pose la question "vais-je en prendre plein la tête avec des envolées jazzistiques?".

Pour ce qui est de l'album "Saturday Morning", ça commence fort bien.

Ahmad jamal est un pianiste (jazz donc) connu et reconnu (sauf par des gens comme moi qui découvrent le jazz) dont le dernier album (celui qui nous intéresse) date de septembre 2013 (zut, ce n'est pas la dernière nouveauté que je vous présente).

Comme dit plus haut, les premières notes de l'album annoncent le ton : c'est mélodieux, ça donne envie d'arrêter ce qu'on fait (même discuter avec Madame hihi) car on est interpelés par l'enchaînement des notes et l'ambiance "voilà une bonne journée qui commence" qui s'en dégagent.

On a l'impression que l'on vient d'ouvrir les yeux et que l'on est tranquillement chez soi un...samedi matin (justement) à apprécier le moment et à laisser filer le temps (et ayant 3 enfants en bas âge, je peux dire que c'est quasi mission impossible donc des notes de musique qui m'offrent cette sensation de laissez-aller, je dis chapeau!).

Le reste s'enchaîne dans la même veine; enfin presque car sur certains des morceaux suivants je note des moments où -eh oui je devais m'y attendre- Ahmad part en live...certes pas le genre "pétage de plomb" dignes de certains morceaux de Miles Davis ou Herbie (et encore ce ne sont pas les plus violents) mais des moments fugaces ou le piano se lâche.

Et voià qui est intéressant, ces moments sont fugaces...ouf!

Assez étrangement (et à ma surprise), le pianiste revient rapidement au morceau et à sa belle mélodie.

Du coup, on a l'impression qu'on nous a retiré notre jouet pour nous le rendre quelques secondes après (pour faire un parallèle avec le monde des enfants) et là j'avoue...que j'adore !

Bon, je ne vais pas vous décrire chacun des morceaux ni vous dire qu'à 1mn 48 du 3ème morceau on frôle l'extase (ne cherchez pas j'ai dit 1mn48 au hasard ;)), non, juste vous dire que cet album est un moment de bonheur musical, de bonheur simple et accessible qui vous transporte dans un monde paisible parfois ponctué de petits nuages qui partent très vite et qui vous font dire "quelle chance de ne pas être sous la pluie ce samedi matin".

Akli.
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Xavier - E&M
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Message non lu 22 avr. 2014, 16:26

Merci pour cette proposition, ce signalement, et cette description personnelle d'écoutes ! :P

Du coup, on a l'impression qu'on nous a retiré notre jouet pour nous le rendre quelques secondes après (pour faire un parallèle avec le monde des enfants) et là j'avoue...que j'adore !


Je vais tester ça sur ce disque.
Cette "procédure" me fait penser à Montaigne *, qui raconte (dans les "Essais" je crois) que parfois, il se faisait réveiller tôt par un domestique, pour goûter au plaisir du sommeil (en prendre conscience), et de la possibilité de se rendormir.
C'est assez poussé comme méthode d'investigation (titiller le manque ou l'absence, pour se donner la mesure de l'objet de l'étude).

;)


*Pas Montagné (Gilbert, le Ray-Charles français des seventeens): Montaigne, le pote à Ronsard et du Bellay, du XVI°(siècle)
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