Atoll IN 300 Evo
-
- Audiophile
- Messages : 55
- Enregistré le : 17 févr. 2018, 16:39
Bonjour, avez-vous des retours d'expériences , ou autres sur l'Atoll in 300 evo. Et sur les Evo en général. Même si il y a déjà des avis sur cette nouvelle gamme. merci.
Luxman L 570- JBL XPL 200- tuner Kenwood KT 7500-Lecteur réseau Atoll MS 120-Atoll CD50-Platine Sony PS-X4 .
- MICHEL
- Méchant Audiophile
- Messages : 2997
- Enregistré le : 19 sept. 2012, 11:17
Banc d'essai : Amplificateur intégré Atoll IN300 Evolution
Doug Moore
11 avril 2025
L’installation de l’Atoll IN300 a été simple. Le panneau arrière est très bien conçu et les borniers sont de bonne qualité. Ils ont assuré une excellente connexion avec mes câbles de référence Iconoclast. Toutes les connexions RCA et XLR sont clairement indiquées. J’ai pu rapidement connecter mes câbles XLR Iconoclast de mon DAC à l’entrée XLR, et mon système analogique à l’entrée auxiliaire. L’utilisation du DAC interne se fait par des connexions simples et directes. L’unité que j’ai reçue était équipée du module DA200, qui constitue la meilleure option de DAC pour les utilisateurs ayant besoin d’un port USB et souhaitant profiter de la compatibilité DSD. Dans l’ensemble, l’IN300 a été un véritable plaisir à installer et à intégrer dans mon système.
Dans la continuité de son apparence épurée et élégante, la face avant de l’IN300 est disponible en finition aluminium noir ou naturel, et s’accompagne d’un boîtier en métal perforé au design sobre et raffiné. L’écran en façade reste minimaliste : il affiche simplement l’entrée sélectionnée et le niveau de volume. Atoll semble avoir compris qu’un affichage en façade doit rester basique, car seuls ceux dotés d’une vision surhumaine peuvent lire des détails depuis leur fauteuil d’écoute — la majorité des utilisateurs préférant utiliser la télécommande pour ajuster les réglages ou le volume.
En parlant de télécommande, celle d’Atoll est entièrement fonctionnelle : elle permet de contrôler l’IN300 mais aussi d’autres éléments de la gamme Atoll, comme les lecteurs CD, les tuners, etc. Mais alors, qu’est-ce qui distingue vraiment l’IN300 des autres amplificateurs intégrés du marché ?
C’est ce qui se cache sous le capot qui fait la différence. L’IN300 embarque deux transformateurs de puissance de 440 VA, configurés en double mono. Cela signifie que chaque canal dispose de sa propre alimentation, ce qui permet une meilleure séparation des canaux et réduit considérablement la diaphonie. Un petit transformateur séparé de 10 VA alimente également la carte numérique, garantissant une isolation optimale.
Les circuits logiques et l’affichage fonctionnent sous une tension très basse de 5 volts, ce qui réduit la consommation électrique et limite les interférences avec l’alimentation principale. Les condensateurs de filtrage sont spécifiquement conçus pour Atoll et présentent une faible résistance équivalente série (ESR), ce qui contribue également à minimiser les interférences électriques. Par ailleurs, très peu de contre-réaction est appliquée dans les étages de sortie de l’IN300, afin de préserver la dynamique et d’offrir une restitution sonore plus naturelle et musicale.
Les étages d’entrée utilisent des condensateurs blindés MKP Mundorf, tandis que le câble d’alimentation secteur est signé Absolue Creations, pour une meilleure intégrité du signal. L’IN300 intègre également un étage d’amplification en triple push-pull, là où beaucoup se contentent d’un double push-pull. Ce choix permet de réduire nettement la distorsion harmonique, d’améliorer le rendement, d’augmenter la puissance de sortie et d’optimiser la dissipation thermique. Tous ces atouts permettent à un bon amplificateur de franchir un cap et de devenir réellement exceptionnel. J’apprécie particulièrement de voir des fabricants opter pour des composants de meilleure qualité que ceux disponibles dans le commerce standard. Car, tout comme pour les filtres de haut-parleurs, les composants comptent vraiment — et ceux qui prétendent le contraire ne les ont tout simplement pas entendus, ou n’ont pas étudié l’impact qu’une qualité de fabrication supérieure peut avoir sur le rendu sonore.
Une fois l’Atoll IN300 intégré à mon système, j’ai pu entamer mon évaluation. Parallèlement, je testais également les enceintes Atohm GT3 HD. Les Atohm ont donc naturellement joué un rôle dans cette écoute, en alternance avec mes enceintes Spatial Audio entièrement modifiées.
Dès la première écoute, une chose est apparue comme une évidence : l’Atoll IN300 et les Atohm GT3 HD semblent faits l’un pour l’autre ! Si quelqu’un de mon entourage s’intéressait aux Atohm GT3, je lui recommanderais sans hésiter l’IN300 comme partenaire idéal. Je comprends désormais pourquoi Atoll et Atohm exposent ensemble dans les salons audio. Ils partagent manifestement une même vision sonore — un rendu propre, clair et musical, avec un médium chaleureux mais précis, qui permet à toutes les sources de s’exprimer pleinement.
L’écoute du morceau « What Good Am I » extrait de l’album « Praise and Blame » de Tom Jones, sorti en 2010, m’a permis de ressentir pleinement la synergie entre l’amplificateur Atoll et les enceintes Atohm. Le rythme de la batterie résonnait dans la pièce avec puissance, comme il se doit, mais aussi avec un grand sens du détail et du réalisme. La voix de Tom Jones, quant à elle, était rendue avec une présence saisissante. La scène sonore était à la fois profonde et bien étagée — ce qui est remarquable, car beaucoup d’amplificateurs dans cette gamme de prix (moins de 10 000 $US) peinent à restituer une telle spatialisation, souvent bridée par des composants internes de moindre qualité. Pour les mélomanes qui souhaitent tirer toute la quintessence de leur musique, l’Atoll IN300 est véritablement à la hauteur.
Après avoir savouré ce morceau sur les Atohm, j’ai décidé d’intégrer mes enceintes Spatial Audio M3 Turbo S, largement modifiées, pour voir comment l’Atoll s’en sortirait avec elles. Ces enceintes sont désormais très éloignées de leurs spécifications d’usine, et il n’existe rien sur le marché qui leur soit directement comparable. Mais après mes modifications, elles offrent un rendu sonore qui se rapproche autant que possible d’un niveau de référence, du moins dans ma salle d’écoute.
La quantité de détails que peuvent restituer les nouveaux haut-parleurs à compression SB Audience de Spatial Audio est parfois tout simplement saisissante. Et inutile d’essayer de vous préparer à la force dynamique de ces enceintes ! L’Atoll IN300 disposait de plus qu’assez de puissance et de finesse pour mon « Spatial spécial » (oui, je sais, ça sonne un peu ringard), et cette puissance a permis de libérer des dynamiques sans effort.
Tout comme avec mon combo de référence Hegel P20 / Pass Labs X150.5, les réserves de courant de l’IN300 dépassent largement les besoins des Spatials. À aucun moment de l’écoute, l’ampli n’a semblé être mis à rude épreuve. Ce n’est guère surprenant, compte tenu de l’efficacité de 95 dB de ces enceintes — mais même les 92 dB légèrement inférieurs des Atohm GT3 n’ont pas posé le moindre souci à l’IN300. Avec ses 150 W par canal sous 8 ohms et 260 W sous 4 ohms, l’IN300 est prêt pour toutes les situations. Pour pratiquement toutes les enceintes auxquelles je peux penser, l’IN300 sera capable de les alimenter sans effort, et pour longtemps. (Et si cela ne suffisait vraiment pas, il reste toujours l’IN400 !) Même si l’Atoll n’a pas opéré la même magie avec mes enceintes de référence qu’avec les Atohm, il a néanmoins tenu toutes ses promesses.
L’Atoll IN300 s’est très bien marié à mes enceintes de référence, mais a révélé un caractère sonore légèrement plus chaleureux que celui de mon combo habituel. Ce n’est pas un défaut en soi, car cela a donné lieu à une écoute très agréable et non fatigante. Les détails sont bien présents, mais ils sont présentés de manière plus feutrée que sur mon système de référence.
Les basses étaient fermes et bien maîtrisées, même si elles manquaient un peu de la rigueur que j’avais observée avec l’amplificateur stéréo Orchard Audio Starkrimson Ultra DMC 2.0 lors d’un précédent test. Mais pour un amplificateur de classe A/B conventionnel, le résultat était plus que satisfaisant. Les médiums avaient de la matière, de la justesse dans le timbre, et une signature sonore à la fois claire et chaleureuse. C’est dans les aigus que les différences les plus marquées avec mon matériel de référence se sont fait entendre : les hautes fréquences de l’Atoll étaient détaillées, mais semblaient légèrement en retrait dans le mix par rapport à mon système habituel.
Cela m’a particulièrement frappé à l’écoute de la superbe chanson « Harvest Feast » d’All Them Witches. Les cymbales étaient bien là, mais un peu en arrière sur la scène sonore. Cela n’a rien enlevé au réalisme de la piste ni, d’ailleurs, à mon plaisir d’écoute — mais c’est un point à garder à l’esprit lorsqu’on envisage d’associer l’INT300 à des enceintes. Si vous possédez des enceintes au rendu déjà très chaleureux, je recommande vivement d’essayer l’IN300 avec elles avant achat, dans la mesure du possible, afin de s’assurer d’une bonne synergie. Ce morceau est censé être percutant, frontal, et vous plonger directement dans le studio. Et c’était bel et bien le cas, grâce à la combinaison de mon streamer réseau de référence PS Audio Airlens, du DAC Denafrips Venus II, et de l’Atoll INT300 alimentant mes enceintes de référence.
La scène sonore était ample et détaillée, permettant à la guitare de trouver naturellement sa place pendant que les percussions dynamiques faisaient vibrer la pièce, tandis que les voix étaient pleines d’énergie et de nuances ! J’ai pu oublier les prix, les spécifications techniques, la classe de l’ampli — et toutes les autres foutaises qui nous préoccupent trop souvent — pour simplement profiter de ce morceau génial. J’espère que c’est précisément ce que recherchent la plupart d’entre nous, au fond.
Pour ce qui est de la comparaison entre l’IN300 et mon cher duo Pass Labs X150.5 et préampli Hegel P20 sur ces mêmes morceaux, il faut garder à l’esprit que le Pass Labs X150.5 se vendait déjà, en 2004, au prix auquel l’INT300 est proposé aujourd’hui. Autrement dit, avec l’inflation actuelle délirante, mon Pass Labs coûterait presque le double de l’IN300 ! Et cela sans même compter le prix du préampli P20. Dans ce contexte, mon combo de référence garde l’avantage en matière de dynamique générale et de réalisme. Mais l’IN300 n’a pas démérité — loin de là — et n’a été dépassé que de peu.
L’IN300 m’a permis de percevoir les différents plans sonores et la profondeur de la scène dans le morceau. La scène n’était peut-être pas aussi large que celle offerte par mon système de référence, mais elle s’en approchait nettement, et la profondeur était tout aussi convaincante. Le seul domaine où ma configuration habituelle a clairement montré qu’elle jouait dans une autre catégorie, c’est le réalisme instrumental. Avec elle, j’avais presque l’impression de sentir physiquement la guitare jouer juste devant moi. C’est un choc la première fois qu’on atteint ce niveau de raffinement et de réalisme. Cela dit, l’Atoll IN300 rivalise — voire surpasse — tous les amplificateurs à transistors que j’ai pu écouter dans cette gamme de prix sur ce critère. Et ce n’est pas rien, vu la férocité de la concurrence dans cette catégorie. Pour garantir une évaluation équitable, j’ai utilisé mes références habituelles : le streamer PS Audio Airlens et le DAC Denafrips Venus II.
J’ai également testé en profondeur le module DAC interne DA200 de l’IN300, et je peux confirmer que c’est une excellente option pour ceux qui ne souhaitent pas ajouter un appareil externe. Il suffit de brancher votre streamer ou votre source, et c’est parti ! Le DA200 fonctionne parfaitement et offre un bon rendu sonore. Non, il n’a pas le raffinement ni l’assise dans le grave de mon Venus II, et il n’atteint pas non plus son niveau en matière de spatialisation et d’image sonore.
Je comparerais le DA200 intégré à bon nombre de DAC à puce que l’on trouve dans une fourchette de prix allant de 200 à 500 $US. Le son est propre, clair et engageant, mais peut paraître un peu trop numérique ou ciselé en comparaison avec ma référence. À mon avis, les nouveaux propriétaires de l’IN300 feraient bien de ne pas investir dans un DAC externe tant qu’ils restent dans cette gamme de prix, et de profiter du DAC interne.
En revanche, si vous souhaitez vraiment découvrir ce que la section amplification de l’INT300 a dans le ventre, branchez-lui un DAC externe haut de gamme et écoutez. Vous pourriez bien être surpris. L’INT300 offre une excellente marge de progression et montre tout son potentiel lorsqu’il est associé à un DAC de haut niveau, de meilleurs câbles et des enceintes de qualité supérieure.
Conclusion :
J’ai vraiment apprécié le temps passé avec l’Atoll IN300. C’est un amplificateur bien conçu et solidement construit, qui intègre bon nombre des fonctionnalités recherchées par les audiophiles d’aujourd’hui. On peut l’équiper d’un étage phono ou d’une carte DAC selon ses besoins. Son installation comme son utilisation sont un vrai jeu d’enfant, et grâce à sa puissance généreuse, il est capable de piloter la grande majorité des enceintes.
Le DAC interne ne va pas révolutionner l’écoute numérique, mais il offrira un rendu tout à fait satisfaisant à ceux qui privilégient un design épuré et compact. Et si vous recherchez un meilleur rendu numérique, rien ne vous empêche d’y associer un DAC externe. L’IN300 propose également de très bonnes options pour le phono. Je ne prétends pas que l’Atoll IN300 est l’ampli intégré au meilleur son dans sa catégorie de prix, mais je peux dire ceci : au regard de ce qu’il offre pour son tarif, et des performances qu’il a su livrer face à des concurrents bien plus coûteux dans mon système, je recommande vivement à toute personne cherchant un ampli intégré dans cette gamme de prix de lui accorder une écoute attentive. Une recommandation sans réserve !
Doug Moore
11 avril 2025
L’installation de l’Atoll IN300 a été simple. Le panneau arrière est très bien conçu et les borniers sont de bonne qualité. Ils ont assuré une excellente connexion avec mes câbles de référence Iconoclast. Toutes les connexions RCA et XLR sont clairement indiquées. J’ai pu rapidement connecter mes câbles XLR Iconoclast de mon DAC à l’entrée XLR, et mon système analogique à l’entrée auxiliaire. L’utilisation du DAC interne se fait par des connexions simples et directes. L’unité que j’ai reçue était équipée du module DA200, qui constitue la meilleure option de DAC pour les utilisateurs ayant besoin d’un port USB et souhaitant profiter de la compatibilité DSD. Dans l’ensemble, l’IN300 a été un véritable plaisir à installer et à intégrer dans mon système.
Dans la continuité de son apparence épurée et élégante, la face avant de l’IN300 est disponible en finition aluminium noir ou naturel, et s’accompagne d’un boîtier en métal perforé au design sobre et raffiné. L’écran en façade reste minimaliste : il affiche simplement l’entrée sélectionnée et le niveau de volume. Atoll semble avoir compris qu’un affichage en façade doit rester basique, car seuls ceux dotés d’une vision surhumaine peuvent lire des détails depuis leur fauteuil d’écoute — la majorité des utilisateurs préférant utiliser la télécommande pour ajuster les réglages ou le volume.
En parlant de télécommande, celle d’Atoll est entièrement fonctionnelle : elle permet de contrôler l’IN300 mais aussi d’autres éléments de la gamme Atoll, comme les lecteurs CD, les tuners, etc. Mais alors, qu’est-ce qui distingue vraiment l’IN300 des autres amplificateurs intégrés du marché ?
C’est ce qui se cache sous le capot qui fait la différence. L’IN300 embarque deux transformateurs de puissance de 440 VA, configurés en double mono. Cela signifie que chaque canal dispose de sa propre alimentation, ce qui permet une meilleure séparation des canaux et réduit considérablement la diaphonie. Un petit transformateur séparé de 10 VA alimente également la carte numérique, garantissant une isolation optimale.
Les circuits logiques et l’affichage fonctionnent sous une tension très basse de 5 volts, ce qui réduit la consommation électrique et limite les interférences avec l’alimentation principale. Les condensateurs de filtrage sont spécifiquement conçus pour Atoll et présentent une faible résistance équivalente série (ESR), ce qui contribue également à minimiser les interférences électriques. Par ailleurs, très peu de contre-réaction est appliquée dans les étages de sortie de l’IN300, afin de préserver la dynamique et d’offrir une restitution sonore plus naturelle et musicale.
Les étages d’entrée utilisent des condensateurs blindés MKP Mundorf, tandis que le câble d’alimentation secteur est signé Absolue Creations, pour une meilleure intégrité du signal. L’IN300 intègre également un étage d’amplification en triple push-pull, là où beaucoup se contentent d’un double push-pull. Ce choix permet de réduire nettement la distorsion harmonique, d’améliorer le rendement, d’augmenter la puissance de sortie et d’optimiser la dissipation thermique. Tous ces atouts permettent à un bon amplificateur de franchir un cap et de devenir réellement exceptionnel. J’apprécie particulièrement de voir des fabricants opter pour des composants de meilleure qualité que ceux disponibles dans le commerce standard. Car, tout comme pour les filtres de haut-parleurs, les composants comptent vraiment — et ceux qui prétendent le contraire ne les ont tout simplement pas entendus, ou n’ont pas étudié l’impact qu’une qualité de fabrication supérieure peut avoir sur le rendu sonore.
Une fois l’Atoll IN300 intégré à mon système, j’ai pu entamer mon évaluation. Parallèlement, je testais également les enceintes Atohm GT3 HD. Les Atohm ont donc naturellement joué un rôle dans cette écoute, en alternance avec mes enceintes Spatial Audio entièrement modifiées.
Dès la première écoute, une chose est apparue comme une évidence : l’Atoll IN300 et les Atohm GT3 HD semblent faits l’un pour l’autre ! Si quelqu’un de mon entourage s’intéressait aux Atohm GT3, je lui recommanderais sans hésiter l’IN300 comme partenaire idéal. Je comprends désormais pourquoi Atoll et Atohm exposent ensemble dans les salons audio. Ils partagent manifestement une même vision sonore — un rendu propre, clair et musical, avec un médium chaleureux mais précis, qui permet à toutes les sources de s’exprimer pleinement.
L’écoute du morceau « What Good Am I » extrait de l’album « Praise and Blame » de Tom Jones, sorti en 2010, m’a permis de ressentir pleinement la synergie entre l’amplificateur Atoll et les enceintes Atohm. Le rythme de la batterie résonnait dans la pièce avec puissance, comme il se doit, mais aussi avec un grand sens du détail et du réalisme. La voix de Tom Jones, quant à elle, était rendue avec une présence saisissante. La scène sonore était à la fois profonde et bien étagée — ce qui est remarquable, car beaucoup d’amplificateurs dans cette gamme de prix (moins de 10 000 $US) peinent à restituer une telle spatialisation, souvent bridée par des composants internes de moindre qualité. Pour les mélomanes qui souhaitent tirer toute la quintessence de leur musique, l’Atoll IN300 est véritablement à la hauteur.
Après avoir savouré ce morceau sur les Atohm, j’ai décidé d’intégrer mes enceintes Spatial Audio M3 Turbo S, largement modifiées, pour voir comment l’Atoll s’en sortirait avec elles. Ces enceintes sont désormais très éloignées de leurs spécifications d’usine, et il n’existe rien sur le marché qui leur soit directement comparable. Mais après mes modifications, elles offrent un rendu sonore qui se rapproche autant que possible d’un niveau de référence, du moins dans ma salle d’écoute.
La quantité de détails que peuvent restituer les nouveaux haut-parleurs à compression SB Audience de Spatial Audio est parfois tout simplement saisissante. Et inutile d’essayer de vous préparer à la force dynamique de ces enceintes ! L’Atoll IN300 disposait de plus qu’assez de puissance et de finesse pour mon « Spatial spécial » (oui, je sais, ça sonne un peu ringard), et cette puissance a permis de libérer des dynamiques sans effort.
Tout comme avec mon combo de référence Hegel P20 / Pass Labs X150.5, les réserves de courant de l’IN300 dépassent largement les besoins des Spatials. À aucun moment de l’écoute, l’ampli n’a semblé être mis à rude épreuve. Ce n’est guère surprenant, compte tenu de l’efficacité de 95 dB de ces enceintes — mais même les 92 dB légèrement inférieurs des Atohm GT3 n’ont pas posé le moindre souci à l’IN300. Avec ses 150 W par canal sous 8 ohms et 260 W sous 4 ohms, l’IN300 est prêt pour toutes les situations. Pour pratiquement toutes les enceintes auxquelles je peux penser, l’IN300 sera capable de les alimenter sans effort, et pour longtemps. (Et si cela ne suffisait vraiment pas, il reste toujours l’IN400 !) Même si l’Atoll n’a pas opéré la même magie avec mes enceintes de référence qu’avec les Atohm, il a néanmoins tenu toutes ses promesses.
L’Atoll IN300 s’est très bien marié à mes enceintes de référence, mais a révélé un caractère sonore légèrement plus chaleureux que celui de mon combo habituel. Ce n’est pas un défaut en soi, car cela a donné lieu à une écoute très agréable et non fatigante. Les détails sont bien présents, mais ils sont présentés de manière plus feutrée que sur mon système de référence.
Les basses étaient fermes et bien maîtrisées, même si elles manquaient un peu de la rigueur que j’avais observée avec l’amplificateur stéréo Orchard Audio Starkrimson Ultra DMC 2.0 lors d’un précédent test. Mais pour un amplificateur de classe A/B conventionnel, le résultat était plus que satisfaisant. Les médiums avaient de la matière, de la justesse dans le timbre, et une signature sonore à la fois claire et chaleureuse. C’est dans les aigus que les différences les plus marquées avec mon matériel de référence se sont fait entendre : les hautes fréquences de l’Atoll étaient détaillées, mais semblaient légèrement en retrait dans le mix par rapport à mon système habituel.
Cela m’a particulièrement frappé à l’écoute de la superbe chanson « Harvest Feast » d’All Them Witches. Les cymbales étaient bien là, mais un peu en arrière sur la scène sonore. Cela n’a rien enlevé au réalisme de la piste ni, d’ailleurs, à mon plaisir d’écoute — mais c’est un point à garder à l’esprit lorsqu’on envisage d’associer l’INT300 à des enceintes. Si vous possédez des enceintes au rendu déjà très chaleureux, je recommande vivement d’essayer l’IN300 avec elles avant achat, dans la mesure du possible, afin de s’assurer d’une bonne synergie. Ce morceau est censé être percutant, frontal, et vous plonger directement dans le studio. Et c’était bel et bien le cas, grâce à la combinaison de mon streamer réseau de référence PS Audio Airlens, du DAC Denafrips Venus II, et de l’Atoll INT300 alimentant mes enceintes de référence.
La scène sonore était ample et détaillée, permettant à la guitare de trouver naturellement sa place pendant que les percussions dynamiques faisaient vibrer la pièce, tandis que les voix étaient pleines d’énergie et de nuances ! J’ai pu oublier les prix, les spécifications techniques, la classe de l’ampli — et toutes les autres foutaises qui nous préoccupent trop souvent — pour simplement profiter de ce morceau génial. J’espère que c’est précisément ce que recherchent la plupart d’entre nous, au fond.
Pour ce qui est de la comparaison entre l’IN300 et mon cher duo Pass Labs X150.5 et préampli Hegel P20 sur ces mêmes morceaux, il faut garder à l’esprit que le Pass Labs X150.5 se vendait déjà, en 2004, au prix auquel l’INT300 est proposé aujourd’hui. Autrement dit, avec l’inflation actuelle délirante, mon Pass Labs coûterait presque le double de l’IN300 ! Et cela sans même compter le prix du préampli P20. Dans ce contexte, mon combo de référence garde l’avantage en matière de dynamique générale et de réalisme. Mais l’IN300 n’a pas démérité — loin de là — et n’a été dépassé que de peu.
L’IN300 m’a permis de percevoir les différents plans sonores et la profondeur de la scène dans le morceau. La scène n’était peut-être pas aussi large que celle offerte par mon système de référence, mais elle s’en approchait nettement, et la profondeur était tout aussi convaincante. Le seul domaine où ma configuration habituelle a clairement montré qu’elle jouait dans une autre catégorie, c’est le réalisme instrumental. Avec elle, j’avais presque l’impression de sentir physiquement la guitare jouer juste devant moi. C’est un choc la première fois qu’on atteint ce niveau de raffinement et de réalisme. Cela dit, l’Atoll IN300 rivalise — voire surpasse — tous les amplificateurs à transistors que j’ai pu écouter dans cette gamme de prix sur ce critère. Et ce n’est pas rien, vu la férocité de la concurrence dans cette catégorie. Pour garantir une évaluation équitable, j’ai utilisé mes références habituelles : le streamer PS Audio Airlens et le DAC Denafrips Venus II.
J’ai également testé en profondeur le module DAC interne DA200 de l’IN300, et je peux confirmer que c’est une excellente option pour ceux qui ne souhaitent pas ajouter un appareil externe. Il suffit de brancher votre streamer ou votre source, et c’est parti ! Le DA200 fonctionne parfaitement et offre un bon rendu sonore. Non, il n’a pas le raffinement ni l’assise dans le grave de mon Venus II, et il n’atteint pas non plus son niveau en matière de spatialisation et d’image sonore.
Je comparerais le DA200 intégré à bon nombre de DAC à puce que l’on trouve dans une fourchette de prix allant de 200 à 500 $US. Le son est propre, clair et engageant, mais peut paraître un peu trop numérique ou ciselé en comparaison avec ma référence. À mon avis, les nouveaux propriétaires de l’IN300 feraient bien de ne pas investir dans un DAC externe tant qu’ils restent dans cette gamme de prix, et de profiter du DAC interne.
En revanche, si vous souhaitez vraiment découvrir ce que la section amplification de l’INT300 a dans le ventre, branchez-lui un DAC externe haut de gamme et écoutez. Vous pourriez bien être surpris. L’INT300 offre une excellente marge de progression et montre tout son potentiel lorsqu’il est associé à un DAC de haut niveau, de meilleurs câbles et des enceintes de qualité supérieure.
Conclusion :
J’ai vraiment apprécié le temps passé avec l’Atoll IN300. C’est un amplificateur bien conçu et solidement construit, qui intègre bon nombre des fonctionnalités recherchées par les audiophiles d’aujourd’hui. On peut l’équiper d’un étage phono ou d’une carte DAC selon ses besoins. Son installation comme son utilisation sont un vrai jeu d’enfant, et grâce à sa puissance généreuse, il est capable de piloter la grande majorité des enceintes.
Le DAC interne ne va pas révolutionner l’écoute numérique, mais il offrira un rendu tout à fait satisfaisant à ceux qui privilégient un design épuré et compact. Et si vous recherchez un meilleur rendu numérique, rien ne vous empêche d’y associer un DAC externe. L’IN300 propose également de très bonnes options pour le phono. Je ne prétends pas que l’Atoll IN300 est l’ampli intégré au meilleur son dans sa catégorie de prix, mais je peux dire ceci : au regard de ce qu’il offre pour son tarif, et des performances qu’il a su livrer face à des concurrents bien plus coûteux dans mon système, je recommande vivement à toute personne cherchant un ampli intégré dans cette gamme de prix de lui accorder une écoute attentive. Une recommandation sans réserve !
Hifi: Drive CEC sur plots CRIOS/ EmmLabs NS1 sur plots NSE > Toslink Lifatec, DAC MA1 sur plots CRIOS, Ampli Godlmund 390, enceintes Apertura Variation SE, caisson Velodyne DD18, Meuble CENTAURE, tous câbles Stendahl Cables.
HC: Oppo 93 plots CRIOS, ampli HC Marantz SR5007, voie centrale et Ar milieu: Apertura, voies AR JMR. voies LFE: 2 caissons Cabasse Thor.
Projo: JVC iDLA1. Salle traitée acoustiquement.
HC: Oppo 93 plots CRIOS, ampli HC Marantz SR5007, voie centrale et Ar milieu: Apertura, voies AR JMR. voies LFE: 2 caissons Cabasse Thor.
Projo: JVC iDLA1. Salle traitée acoustiquement.
-
- Audiophile
- Messages : 199
- Enregistré le : 18 mai 2015, 08:48
Bonjour,
Voilà un compte-rendu complet, objectif et surtout bien motivé dans ses avis.
Je ne possède qu'un modeste Atoll 200 Signature mais je retrouve un ressenti général sur le sérieux de la construction et le choix des matériaux.
Merci à vous !
Voilà un compte-rendu complet, objectif et surtout bien motivé dans ses avis.
Je ne possède qu'un modeste Atoll 200 Signature mais je retrouve un ressenti général sur le sérieux de la construction et le choix des matériaux.
Merci à vous !
Ampli Atoll in200 Signature/Dac Atoll 200SE/Câble numérique Actinote Aria/Enceintes JMR Euterpe Suprême/Câbles HP 113 JMR/Platine Pro-ject XPerience DC acryl/Cellule Ortofon 2M Black/Lecteur Atoll CD80SE /Câbles RCA Esprit Beta./ Casque Focal Clear
-
- Audiophile
- Messages : 55
- Enregistré le : 17 févr. 2018, 16:39
merci pour le partage Michel.
Jmaudio j'ai eu aussi un 200 signature qui m'ennuyait sur mes JBL et qui était bien meilleur sur les Focal Aria de la personne à qui je l'avais revendu.
Jmaudio j'ai eu aussi un 200 signature qui m'ennuyait sur mes JBL et qui était bien meilleur sur les Focal Aria de la personne à qui je l'avais revendu.
Luxman L 570- JBL XPL 200- tuner Kenwood KT 7500-Lecteur réseau Atoll MS 120-Atoll CD50-Platine Sony PS-X4 .