berlioz a écrit : ↑16 avr. 2019, 12:14
Bonjour,Je pense que tu te trompes .
Il existe de la compétence Française en couverture charpente et artisanat d'art.. ne serais ce qu'au travers des Fédérations compagnonniques...
Ils vont se mettre au boulot et montrer qu'ils ont su perpétuer le savoir faire des grands bâtisseurs de cathédrales.
à propos un livre intéressant sur le sujet : Les piliers de la terre ,auteur Ken Follet.
Bonjour à tous,
Je suis comme vous, consterné par ce désastre.
Berlioz a raison de dire qu'il y a des compétences réelles en France, mais les problèmes ne sont pas qu'à ce niveau.
Pour ce qui est de la charpente par exemple, il n'y a plus de chênes de la taille de ceux ayant été utilisés au XIIe et XIIIe siècles pour construite la formidable charpente qui a disparu hier soir. Je doute qu'il y en ait ailleurs en Europe. La forêt primaire européenne, autrement dit la forêt originelle qui recouvrait l'essentiel du territoire européen, a été intégralement abattue et contre cela, plus rien n'est possible.
En second lieu, pour l'orgue, même si le feu n'a pas causé de dégâts irréversibles, ce que l'on peut encore espéré au stade actuel, il est certain que les mètres cubes d'eau déversés lors de la lutte contre le feu auront des conséquences gravissimes, non seulement sur le buffet, les transmissions (électriques), la tuyauterie, mais aussi sur les sommiers, probablement sévèrement atteints, peut-être irrécupérables. De plus, le stress thermique auquel les pierres de l'édifice ont été soumises, ajouté au travail de sape de l'eau, risque fort de se traduire lors des semaines à venir par un délitement et des chutes de pierres et de mortier...
Enfin, toujours pour l'orgue, si par chance une restauration est envisageable, je doute qu'il y ait aujourd'hui en France une entreprise de facture d'orgue ayant les reins financièrement suffisants pour se lancer dans un tel chantier. Pascal Quoirin, responsable de la dernière restauration/restitution, avait fait un formidable travail, mais son chantier, considérable, n'avait tout de même pas l'ampleur de celui qui attend désormais l'instrument. Je rappelle à ce propos que l'orgue de Saint-Eustache est hollandais (Van den Heuvel), celui de la Philharmonie de Paris, autrichien (Rieger). Pourquoi ? Simplement parce que ces firmes ont des ressources humaines, techniques et financières que les facteurs d'orgue français n'ont plus. Il ne s'agit pas de talent, mais d'argent, car bien entendu tout chantier de restauration/reconstruction passe par un appel d'offres officiel, avec tout ce qui en découle de frais et d'avance de fonds que nos artisans, aussi talentueux soient-il, ne peuvent pas/plus supporter.
Parlons aussi des stalles du choeur, dont ne restent plus que des photos, des tableaux ornant les chapelles, des statues, des vitraux (les trois roses sont encore en place mais devront sans aucun doute être consolidées)... Oui, cet incendie est un désastre dont la cathédrale conservera, hélas, des cicatrices. J'ai une pensée pour les pompiers, dont le professionnalisme, l'efficacité et le dévouement ne seront jamais assez soulignés.
Triste soirée de 15 avril.