Culture, subventions concurrence...

[Matthieu]

Possible, je ne connais pas les chiffres. Mais les Titeuf se vendent toujours aussi bien

Faut démystifier le terme mécénat et l'ouvrir d'avantage aux particuliers avec des avantages à la clé. Pour les concerts, faire des évènements privés par exemple. Pour une expo d'art contemporain, offrir des goodies, des tirages papier en série limitée, des rencontres avec l'artiste...
Certaines acquisitions de musées se font bien par des petits particuliers.
C'est pas les possibilités qui manquent, faut juste dérouiller un peu cette grosse machine qu'est la culture en France !

[DJ Xav]

Matthieu,

Entièrement d'accord avec ton dernier post.
Vive le carré VIP dans les musées. Le financement d'œuvres par des particuliers existe déjà et pourrait en effet bénéficier des nouvelles technologies.
Si les particuliers étaient plus impliqués dans le processus créatif ils seraient probablement plus généreux. Le financement participatif j'y crois.
C'était un peu l'objectif des journées Atoll il me semble: nous impliquer dans la mise au point finale pour faire de nous des ambassadeurs de la marque, si possible en achetant les derniers modèles.
Quand on connaît un peu Jean-Claude Reynaud, qu'on papote de temps en temps avec lui, on met un peu d'humanité dans les enceintes JMR qu'on acquiert ensuite. On fait partie du club restreint mais pas fermé des heureux possesseurs d'enceintes JMR. Ça peut aider à faire passer la pilule.
Quand l'état décide de tout à notre place, il me semble que c'est qu'il manque de confiance dans ses citoyens.
Les peuples ne sont pas si bêtes qu'on veut nous le faire croire. Enfin je l'espère
En ces temps d'individualisme forcené laissons l'individu agir. J'ai confiance en la nature humaine !

Bonne journée,
DJ Xav

[toto]

Apparemment le débat est au repos.
DJ XAV, deux questions:
Quelle différence fais-tu entre artisan et artisan d'art ?
Sinon, tu mets un masque pour sortir en ville....

[DJ Xav]

Bonjour toto,

J'aurais adoré savoir me servir de mes deux mains et faire un travail manuel, d'où mon admiration pour les artisans au sens large.
J'ai précisé artisans d'art dans un précédent post pour appuyer sur le côté artiste du luthier.

Je ne sors pas masqué. D'ailleurs pour ceux qui voudraient débattre je serai au SPAT le dimanche.

Bonne journée,
DJ Xav

[Matthieu]

D'ailleurs pour ceux qui voudraient débattre je serai au SPAT le dimanche.

Moi aussi, rdv à la fontaine à eau du stand Devialet

[toto]

Bonjour DJXav,

Ouf ....suis soulagé de ta réponse mais je te taquinais.
Je fréquente de part mon métier des artisans de tous crins.
Quand je vois le qualificatif "art" derrière le mot artisan, je suis très méfiant.
Certains ne méritent qu'une salade de doigts ou une fricassée de phalanges, je dis ça gentiment bien sûr

Bon SPAT, alors.... et bon débat

[Yves59000]

Bonjour,

Un point de vue d'un professionnel de la culture mais du côté des financeurs publics : le débat sur le financement public de la culture est récurent mais très souvent déconnecté de l'analyse de certaines caractéristiques structurelle lourdes de l'économie (au sens strict du terme) de la culture. En effet, l'économie de la culture est marquée par ce qu'on appelle la "maladie des coûts". Pour expliquer les choses de façon relativement simple c'est un secteur d'activité relativement peu intensif en capital (machines, outils, etc) mais très intensif en main d'oeuvre (pour donner un ordre de grandeur 80% du budget annuel d'un orchestre est composé de la masse salariale, mais c'est tout aussi vrai d'une compagnie de théâtre ou d'un musée etc.). Or dans le secteur culturel les gains de productivité sont faibles voire quasi nul (par exemple pour jouer un quatuor ou une symphonie de Mozart vous avez besoin du même nombre de musiciens aujourd'hui qu'en 1780 et ils ne jouerons pas 2 fois plus vite mais à peu près dans le même temps : en 235 ans le gain de productivité est quasi nul). De plus, cette main d'oeuvre est très qualifiée. Le problème c'est qu'entre temps la grande majorité de l'économie a connu et continue à connaître d'énormes gains de productivité (grâce a la mécanisation pour faire court et donc à connu une augmentation de l'intensite en capital pour ces secteurs) cela entraine à la fois des baisses des coûts de production unitaire mais aussi des hausses de salaire via un mécanisme classique de partage de la valeur ajoutée entre détenteurs du capital et salariés (moins nombreux mais plus qualifiés et mieux payés). De son côté, le(s) secteur(s) à faibles gains de productivité sont quand même obligés d'augmenter les salaires (sous peine très vite de ne plus trouver nouveaux salariés), sans pouvoir faire baisser le nombre de salariés (ou de façon marginale) et sans avoir de surcroît la possibilité de répercuter cette hausse des coûts de production sur les prix de vente (sauf à tarir complètement la demande à plus où moins long terme). En effet, même en maintenant les prix des productions culturels constants, relativement aux biens produits par les autres secteurs dont le prix unitaire diminue, ils deviennent en fait de plus en plus chers au fil du temps. Cette contrainte forte de long terme et assez insidieuse implique nécessairement pour que le secteur culturel (ou d'autres secteurs confrontés à des problématiques similaires, comme l'enseignement par exemple) survive de trouver des modes de financement qui lui sont externes : soit directement via la puissance publique (modèle français et d'Europe continentale) soit indirect via le mecenat mais qui est aussi une forme de financement public car il s'accompagne d'énormes avantages fiscaux et donc de moindres recettes pour les finances publiques ( modèle anglophone saxon). Aujourd'hui l'opposition entre ces 2 modèles est à relativiser quasiment tous les pays (notamment la France qui a une des législations les plus favorable au monde concernant le mecenat) pratitquent une forme "mixte" de financement de la culture.
Quoiqu'il en soit cela génére effectivement une perte d'autonomie structurelle du champ culturel sur le long terme puisqu'il tend à devenir au fil du temps de plus en plus dépendant de ses financeurs externes, qu'ils publics ou privés.
Cela n'empêche bien entendu pas l'existence d'abus (évidemment à combattre), de choix malheureux ou peu pertinents avec le recul mais ça permet aussi de mieux comprendre pourquoi la culture ne peut que difficilement s'autofinancer.

Bien cordialement
Yves

[DJ Xav]

Bonjour Yves,

Merci pour cette analyse.

Pour moi un orchestre a une productivité de 0, que ce soit en 1780 ou en 2017. C'était du luxe à l'époque et ça en est toujours aujourd'hui.

Les arbitrages budgétaires dans les foyers s'opèrent entre des vrais besoins (manger se loger se soigner) et la myriade de besoins créés de toutes pièces par des marketeux avides de courbes à croissance exponentielle.

Quand on devait choisir entre aller écouter du Mozart et nourrir ses enfants l'hésitation est légitime. Maintenant on choisit entre aller écouter du Mozart et changer de télé pour passer au 4K.

Pour moi la demande ne se tarit que parce que le public se fait bourrer le mou par la société capitaliste qui ne cesse de le convaincre que le bonheur ne réside que dans la croissance à deux chiffres et dans l'amoncellement de biens qui va avec.

Comme le chantait Lofofora "il faut... casser des télés"...

On a la culture qu'on mérite. Tant que le public ne reprendra pas sa respiration pour se demander ce qui compte vraiment dans la vie on sera gavé de soupe de dentiste prédigérée.

Subventionner la culture à gogo et prier pour avoir 1% de croissance de plus c'est être profondément schizophrène. Tant qu'à faire de promouvoir une société purement capitaliste autant aller au bout et laisser le marché définir la valeur qu'on accorde à la culture. Ce ne sera pas byzance c'est clair.

Bonne journée,
DJ Xav

[Mélophile]

Tant qu'à faire de promouvoir une société purement capitaliste autant aller au bout et laisser le marché définir la valeur qu'on accorde à la culture. Ce ne sera pas byzance c'est clair.

Je crains fort que dans une telle éventualité le mot "culture" ne disparaisse des dictionnaires

[DJ Xav]

Je crains fort que dans une telle éventualité le mot "culture" ne disparaisse des dictionnaires

De toutes façons les dictionnaires sont inutiles

[Matthieu]

Vous voyez tout en noir. Vous devriez vous réjouir, The Voice revient ce vendredi soir

[DJ Xav]

Youpiiiiiiii

Je vais probablement passer mon tour cette année. Je ne regarde plus du tout la télé depuis que je télécharge mes émissions de radio préférées sur les sites de RTL et d'Europe1. Vive le podcast !!! Ça m'évite surtout l'insomnie de 3h calée sur l'heure de rediffusion des grosses têtes.

La télé c'est bon pour la culture : des que quelqu'un l'allume je sors de la pièce

Bonne journée,
DJ Xav

[Mélophile]

Et ils vont faire comment les cruciverbistes sans dictionnaires ?
Je rappelle qu'un livre n'a pas besoin de connexion Internet, fonctionne sans électricité et est généralement bien indexé !

[Xavier - E&M]

les cruciverbistes ...

vite, mon dictionnaire !

ah ben non ...




Xavier, Scipion chez la revue "Hi-Fi, DIY et p'tites pépés"

[DJ Xav]

Et ils vont faire comment les cruciverbistes sans dictionnaires ?

Ils vont jouer à Pokemon Go et à Candy crush soda saga comme tout le monde

[Mélophile]

Xavier, Scipion chez la revue "Hi-Fi, DIY et p'tites pépés"

Je ne connais pas cette revue, mais je sens qu'elle pourrait me plaire ...
Ah Robert Scipion, Escarpit ...

Ils vont jouer à Pokemon Go et à Candy crush soda saga comme tout le monde

Ouais, ben là c'est plus qu'une formation qu'il me faudrait. Une déformation conviendrait mieux, et je plains sincèrement le formateur. Y en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes ...

[DJ Xav]

Bonjour,

Un petit sketch sur les enjeux économiques de l’art:



Bonne journée,
DJ Xav

[mélaudiophile]

je pense qu'il y a un malentendu. Je n'ai jamais dit qu'un DVD remplaçait un concert.

pas forcément, tu parles du classique, mais en rock/blues/jazz/etc.. c'est très différent, ça peut être mieux.

Un exemple parmi d'autres: j'ai ameuté un pote et la famille pour aller voir Los Lobos au festival Rio Loco à Toulouse, c'était une horreur. Enormément trop fort et pourri, genre tronçonneuse près des oreilles, on est parti à 300mètres, moins fort mais pourri, en plus c'était en plein air...ce qui montre l'incompétence . . A la maison j'ai ré-écouté Los Lobos au Fillmore en DVD, un régal..
Je ne vais plus à Marciac depuis quelques années après des expériences désastreuses (et je ne suis pas le seul)*, pourtant je suis fan de concerts et festivals, j'en ai vu des centaines (Zappa, Weather report, B B KIng, Staple singers, la liste serait trop longue), des bons ou mauvais sons, des magiques, mais depuis quelques années ça se dégrade avec la mode des gros subs et des satellites minables, basses bourdonnantes, et aigus compressés. Un exemple récent: pour un petit concert sous chapiteau, 5 gros subs devant la scène et de petites enceintes sur pieds - horrible, audible sur le parking, dans la voiture vitres ouvertes...

D'ailleurs on remarque que de plus en plus les gens mettent des bouchons d'oreilles, parfois on les distribue à l'entrée - ça c'est audiophile, le son du concert à comparer au DVD......

* l'autre fois quand je suis sorti pour cause de volume et distorsion insoutenable, j'ai conversé avec une personne qui avait fait comme moi (nous étions environ une cinquantaine), il m'a dit "c'est ça, Marciac ?"

jean

[DJ Xav]

Bonjour melaudiophile,

En plus c’est pas logique de mettre plus de subs vus que ce n’est pas atténué par les bouchons. Ou alors faut se mettre des bass traps sur le torse.

Mais même avec un son pourri et des bouchons ça reste sympa les concerts (si pas trop longs). Sur un concert metal le son est tellement agressif qu’avec les bouchons on arrive à un équilibre à peu près acceptable.

Bonne journée,
DJ Xav

[mélaudiophile]

Je trouve que le public est trop indulgent. Si tout le monde se barrait quand c'est pourri ça ferait peut-être réfléchir. Il n'y a aucune raison que ça soit mauvais. Il est possible que des gens n'aient jamais entendu un bon son de concert (sauf classique) et s'imaginent que c'est comme ça, comme leur i-phone par ses hps mais en plus fort...

jean