THE MULE de Clint Eastwood.
Earl Stone (Clint Eastwood plus marmoréen que jamais), vétéran de Corée âgé de 90 ans, était un horticulteur de talent raflant tous les prix avec ses iris d'un jour il y a de cela quinze ans. Aujourd'hui, rattrapé par le net, son petit jardin et sa maison mitoyenne ne sont plus rentable. A la rue après leur saisie, rejeté par une famille dont il ne s'est jamais vraiment occupé, il accepte de faire LA MULE pour des mexicains plutôt bons payeurs...
Si l'on regarde bien, ça fait quoi... dix ans - depuis GRAND TORINO en 2008 - que Clint ne nous a plus servi sur un plateau un film perso qui regarde tranquillement dans le retro une filmographie vraiment impressionnante s'étalant sur plus de cinquante ans de vie et de carriere.
Parce qu'au delà du portrait d'un sympathique papy à la retraite anti internet mais qui sera malgré tout la victime d'une modernité numérique qui va trop vite pour les anciens. Ou bien cette esquisse d'une vieillesse un peu trop naïve et déconnecté du monde actuel pour se rendre compte des services biaisés qu'elle peut rendre au premier venu, même si ça pue l'embrouille, Eastwood parle avant tout de lui au travers de ce personnage qui a tout sacrifié à son métier et si peu donné à sa famille.
Suffit de regarder le parcours du mythe Clint à Hollywood, c'est bien simple depuis 1964 et le premier volet de la trilogie du dollar, il ne s'est pas passé une année sans que le géant n'est pas ou joué ou tourné un film jusqu’à aujourd'hui !
Impossible de ne pas voir en Earl ce monstre de cinéma qui par moment s'est laissé dérivé vers des rôles (Dirty Harry) ou des films (Firefox, American Sniper) sentant un peu plus que d'habitude ses penchants républicain.
La conclusion de THE MULE en est d'autant plus puissante qu'il choisi, en bonne intelligence et en totale opposition avec un de ses rôles cultes d'Harry Callahan, de se faire justice lui même, mais de la façon la plus pacifique qui soit.
Un film somme en sorte, une perle de plus, son testament cinématographique définitif.
