
Les nouvelles enceintes Magico A3 étaient en écoute aujourd'hui au sein de l'auditorium Presence Audio Conseil, en présence de leur concepteur américain Alon Wolf.
N'étant pas lié financièrement au distributeur (Sound and Colors) ni à l'auditorium cité ci-dessus, je m'efforce ci-dessous de publier un compte-rendu d'écoute le plus neutre et objectif possible.
Esthétiquement, ces enceintes A3 sont de présentation classique, de taille moyenne (1,12 mètre de hauteur) et peuvent rentrer dans n'importe quel salon standard d'un appartement de taille moyenne. Elles sont belles, voire très belles d'aspect. On peut préférer d'autres esthétiques (comme celles des Kharma ou Albedo), c'est simplement une question de goût. Magico avec ces A3 a sans doute réalisé des compromis inévitables et avant tout mis le paquet sur la technologie du filtre et des haut parleurs maison.
Les enceintes que nous avons écouté étaient les n° de série 1 et 2, la production en série des A3 venant simplement de débuter. Elles étaient associées pour l'écoute à des électroniques Ayre et des cables "Crystal cables".
L'écoute du disque de jazz New Monk Trio de Laurent de Wilde met en évidence la qualité des timbres produits par les enceintes : le piano, soigneusement sélectionné par le pianiste parmi plusieurs lors de l'enregistrement de l'album (selon un connaisseur du sujet, présent dans la pièce d'écoute) est reproduit de façon particulièrement juste. Les timbres sont superbes, avec une extinction des notes longue et très proche de la réalité.
Le grave est très profond, tendu et articulé, ce qui surprend pour une enceinte de cette taille.
Les violons d'un morceau de Beethoven dévoilent un aigu ciselé, mais pas agressif. Les registres, pour ce que j'ai pu en juger en une heure d'écoute, sont parfaitement intégrés les uns aux autres. Spatialisation sans défaut, le trio de jazz ou l'orchestre philharmonique semblent exister en face de nous. J'avoue très subjectivement une préférence pour la reproduction du jazz et des voix au classique, peut-être liée à la qualité technique des enregistrement source écoutés.
L'écoute de mon remarquable disque de musique électronique (Kölsch, album "1989", dernière plage) révèle une dynamique stupéfiante. Je connais bien le morceau, j'ai du mal à le reconnaître. Outre des attaques de note foudroyantes, se dégage un mélange de matière et de transparence. Ces enceintes dévoilent une quantité très importante de micro-informations. Le morceau de Kölsch semble éclairé de toute part, et les zones d'ombre inexistantes. Déstabilisant.
Les A3 (sensibilité : 89 db) sont incontestablement des enceintes d'excellente qualité, susceptibles de procurer des grands frissons. Evidemment, il faudra que les maillons associés soient à la hauteur. Ont-elles des défauts ? Pas à mon avis, simplement cette signature sonore associant matière et transparence, qui pourra être déstabilisante pour certains audiophiles, habitués à des signatures plus "rondes".
Le prix de vente des A3 en France est de 12 500 euros, ce qui les met à portée de bourse d'un cadre moyen français. Le rapport qualité-prix est évidemment excellent. Les A3 devraient connaitre un beau succès dans notre pays, et sans doute plus largement en Europe.
Plusieurs points de vente en France (des auditoriums situés en Bretagne, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, PACA,...) sont semble-t-il prévus avec la possibilité d'écoutes de proximité pour les français. J'ai entendu le nom des villes concernées, mais laisse le soin au distributeur de l'annoncer (ce n'est pas mon job).
J'espère que les membres de ce forum, de France et de Navarre, pourront écouter ces A3 dans de bonnes conditions et passer un aussi bon moment que celui que j'ai passé cette après-midi.