Locke a écrit : ↑15 janv. 2022, 11:47
Mince, sur un autre forum, on me dit que les capa de filtrage de mon Hegel ont une durée de vie que de 2000h et vont bientot exploser car fabriqué en Chine. Ou quelque chose comme cela. Que faut il prendre alors.
Bonsoir
Pas de paniques, ces valeurs sont données pour des conditions " disont" extrêmes: température et tension appliquée entre autres.
Un peu de lecture tirée du forum Futura
https://forums.futura-sciences.com/elec ... iques.html :
Les condensateurs électrolytiques ont comme tous les composants un taux de panne par unité de temps, (FR, Failure Rate, dont l'unité est le FIT = Failure In Time) qui a une valeur statistique et, pour un composant unique comme un condensateur, est extrêmement faible: on parle de quelques pannes ou dizaines de pannes pour 1 milliard d'heures. Cette notion de FIT d'un composant n'a donc d'intérêt que lorsqu'on veut évaluer le nombre de pannes par unité de temps (ou son inverse MTBF) qu'on va avoir avec un système complet incluant de très grandes quantités de composants, de soudures, de connecteurs etc, chacun apportant sa petite contribution à la probabilité de panne par unité de temps de l'ensemble.
En ce qui concerne les condensateurs électrolytiques, on tient compte du fait que, indépendamment de ce qui vient d'être dit, ce sont des composants qui s'usent. Ils ont donc une durée de vie garantie, au delà de laquelle ils perdent tout ou partie de leurs caractéristiques et provoquent donc une panne de l'appareil qu'ils équipent.
Le moteur d'une voiture peut tomber en panne à tout moment, même lorsqu'il n'a que 10000 km, avec une probabilité de panne par unité de temps de fonctionnement qui va être son FR, mais il a aussi une durée de vie (2000h? 5000h?) au delà de laquelle il consomme de l'huile, fume, a perdu sa puissance. La durée de vie du moteur dépend de la façon dont il est construit et de la façon dont on l'utilise.
De même, la durée de vie du condensateur électrolytique dépend de la façon dont il est construit et de ses conditions d'utilisation et en particulier de sa température interne, comme l'ont dit plusieurs intervenants.
Sa sensibilité à la température est si grande que l'on pourra avoir
par exemple un condensateur dont la durée de vie à 20° est de 50000 h alors qu'elle n'est plus que de 2000 h à 85° (ou 105° ou 125° etc, suivant la façon dont le condensateur est construit).
La température interne du condensateur dépend de la température de son environnement et de son échauffement propre. Son échauffement propre dépend du courant efficace qui le traverse, de sa résistance interne et de la facilité ou non avec laquelle il peut évacuer la puissance thermique résultant du produit du carré du courant efficace par sa résistance interne.
Sachant cela, les concepteurs des équipements se soucient (devraient se soucier en tout cas) de la durée de vie des condensateurs électrolytiques qui se trouvent dans des zones chaudes et/ou qui sont parcourus par des courants efficaces importants.
Les condensateurs conçus pour supporter les plus hautes températures sont en général aussi les plus chers, c'est pourquoi trop souvent les équipements électroniques ont des condensateurs électrolytiques dont la durée de vie est relativement faible.
Un processus de gonflement est le suivant: au fur et à mesure qu'il s'use, le condensateur voit sa résistance interne augmenter. A courant efficace égal, sa température de fonctionnement s'en trouve donc augmentée. Alors des gaz sont produits qui font monter la pression interne et gonflent le boîtier, et/ou peuvent le faire suinter.
Y a-t-il intérêt à monter un condensateur prévu pour supporter une tension plus élevée?
Lorsqu'on utilise un condensateur électrolytique à sa tension nominale, on applique au FR un facteur 1. Lorsqu'on l'utilise en dessous de sa tension nominale, on applique au FR un coefficient égal au ratio de la tension d'utilisation à la tension nominale. Exemple: si l'on applique en permanence 80VDC à un condensateur 100V, le FR est multiplié par 0,8, ce qui veut dire que la probabilité de panne exprimée en FIT devient plus faible.
Mai comme on l'a dit, le FR d'un condensateur électrolytique est extrêmement faible et ça n'a donc pas d'intérêt de le diminuer puisque c'est en général sa durée de vie qui est insuffisante.
Alors, le choix d'un condensateur prévu pour une tension plus élevée peut avoir un intérêt seulement dans deux cas:
- on envisage de stocker l'appareil hors fonctionnement pendant des années: la re-formation du condensateur sera moins consommatrice de courant et échauffera donc moins le condensateur.
- le condensateur qui supporte une plus grande tension est peut-être plus gros, ce qui fait qu'il évacuera plus facilement la puissance thermique produite par Ieff. Bien entendu, ceci est intéressant si le condensateur de tension plus élevée n'a pas une résistance interne plus élevée que celle du précédent.
En conclusion, pour augmenter la durée de vie d'un condensateur électrolytique dans un appareil électrique, on peut:
- diminuer le courant efficace qui le traverse
- choisir un modèle plus gros
- mettre en parallèle plusieurs petits car à technologie et capacité égales, cela augmente la surface totale d'échange thermique.
- choisir un modèle à plus faible résistance série
- choisir un modèle spécifié pour une plus grande température
- déplacer le condensateur dans une zone moins chaude ou mieux aérée
- refroidir le condensateur en le ventilant
- refroidir le condensateur en l'équipant d'un radiateur (ne pas rire, c'est très efficace) ou en créant un pont thermique avec par exemple un flanc de châssis plus froid.