Imaginez demain, Orwell a finalement eu raison, nous ne sommes pas en 1984 mais peut être en 2030 ou 2040 ...
Ce qui est sûr c'est qu'en dehors des "œuvres" autorisées par Eux, toute forme de cinéma a disparu, les bobines de 35mm, les DCP du format numérique des années 2010, les K7 VHS (les quoi ??
), les LaserDisc, les DVD , les BlueRay et bien sûr tous les fichiers de nos disques durs passés depuis bien longtemps sous le contrôle de MamaFlix et de ZoneNet 
Seulement voilà, quelques Résistants continuent à perpétuer la tradition, à rêver d'Alfred Hitchcock , de John Ford, de Vicente Minelli, de Jean Renoir, de Steven Spielberg, de Ridley Scott ou même de Quentin Tarantino. Et ceux là, au cœur de la nuit, sur des écrans non connus d'Eux, non répertoriés par Eux, ressortent leurs vieux et improbables lecteurs DVD ou BD pour se faire un shoot de Cinéma
Seul problème, chacun d'entre nous n'a pu cacher que 10 boitiers, pour 10 films qu'il a fallu, dans la douleur, choisir, évidemment en en écartant des dizaines d'autres. J'avais compté à l'époque, il y a si longtemps, j'approchais les 100 films cultes . Alors n'en garder que 10, le choix fut cornélien.
C'est le challenge que je vous propose : une liste de 10 films, définitive, sans retour possible et sans regret envisageable , que vous publiez ici. Pour chaque film , libre à vous de disserter, d'expliquer, de dire pourquoi tel film de ce réalisateur et pas les 5 autres chefs d’œuvre qu'il a pu commettre. Un choix est toujours un déchirement, mais au final, il est souvent logique ou compréhensible, ou même inévitable.
La seule règle c'est de respecter la liste de 10 titres...sinon, Monsieur Fernand quitte ses Caterpillars , sort la 404 et passe chercher Pascal
Allez, comme j'ai eu cette idée stupide, j'inaugure, et je peux vous dire, j'y pense depuis hier, ben , gars, c'est pas facile
Alors pour Blues , ce serait ==>
"La Prisonnière du désert" de John Ford ("The Searchers") en 1956 , avec John Wayne et Jeffrey Hunter. Pour le côté universel de ce film, pour l'épopée qu'il raconte, pour sa façon pudique de parler du racisme, de l'amour, des racines, de la terre, et puis bien sûr pour le grand John qui n'a jamais été aussi énorme, déchiré entre son Yin et son Yang . Ce film, je l'ai vu une fois en salle , et des dizaines de fois sur un un petit écran at home. Pas de raison de ne pas continuer. Le plus beau John Ford avec "Le sergent noir" et "Les Cheyennes".
"Rio Bravo" de Howard Hawks en 1959 avec John Wayne , Dean Martin et Angie Dickinson
Parce que ce film, lent et violent, macho et tellement féministe (menés par le bout du nez les machos), parlant si bien de l'amitié, la fidélité, a servi de modèle à tant d'autres . Parce que c'est tellement la quintessence du western, tout en étant finalement pas du tout un western. Parce que l'air du El Deguello, qui renvoie à un autre chef d’œuvre du film américain , l'énorme "Alamo" de John Wayne himself, montant dans la nuit de cette bourgade perdue au milieu de nulle part , on l'a dans la tête pour toujours. Parce que Stumpy déchargeant sa pétoire sur ses potes, et surtout la colère qui s'en suit , c'est être mort de rire à chaque fois. Parce qu'enfin , le collant de Feathers tombant de la fenêtre dans le dernier plan, c'est le summum de l'érotisme au cinéma. "Les Sept Mercenaires" de John Sturges ("The Magnificent Seven") en 1961 avec , ben avec les sept et un de plus , bref un casting de fou : Yul Brynner, Eli Wallach, Steve McQueen, Horst Buchholtz, James Coburn, Charles Bronson, Robert Vaughn, Brad Dexter. Alors pourquoi un troisième western?? D'abord vous l'aurez compris, je suis raide dingue de ce genre de films, il fut une époque, un temps oublié, où un pan entier de ma bibliothèque était rempli par des westerns, alors au moment de choisir, n'en garder que trois fut déjà très très dur... Celui ci , c'est parce qu'il est cool ce film, que Chris est cool, que Vin est hyper cool, que ça se termine par une amourette qui a fait rêver le gamin que j'étais quand j'ai découvert ce film.
Et puis à propos de Vin, il me fallait un film avec Steve McQueen , que j'ai toujours adulé... J'ai dû abandonner "Au nom de la Loi " évidemment hors concours, "La canonnière du Yang Tsé", "The Great Escape", "Papillon", "Bullitt" ,"Le Mans" , alors il fallait qu'il en reste un. Certes, choisir "Les Sept Samouraïs" aurait été plus juste , et tout aussi valable évidemment, mais Steve McQueen ne jouait pas dedans
, et puis Kurozawa avait lui même adoubé Sturges à l'époque John Sturges justement aussi méritait ma reconnaissance, puisque j'ai dû abandonner "The Great Escape", mais aussi"Le dernier train de Gun Hill" ou "Règlement de compte à Ok Corral" par exemple..."Il était une fois en Amérique de Sergio Leone en 1984 avec Robert De Niro , James Wood, Elisabeth McGovern . Parce que "It is The Film "
Inexplicable mais incontournable... Son affiche grand format trônait dans ma salle vidéo avant qu'il ne soit interdit d'entretenir ce genre d'endroit de perdition. De Niro était (est 
) le plus grand de tous, et , je spoile, j'ai dû abandonner dans mon choix les films de Coppola , de Mann ou de Scorcese (oui, je sais , c'est mal et j'ai honte ...), donc il était évident que si il fallait un film avec De Niro, ce serait celui là. Cela aurait pu aussi être "Voyage au bout de l'enfer" ("The Deer Hunter") de Cimino, mais deux places pour De Niro, c'eut peut être été injuste... Et puis ce film, c'est aussi cette musique , cette flûte de pan à la fois nostalgique, fantasmatique et terrible quand elle retentit. Et puis là encore, comme seul le cinéma américain peut en offrir, comme dans "The Searchers", une épopée , une vie, dans laquelle chacun peut rêver, à son niveau , la sienne, allongé peut être comme Noodles dans des volutes de fumée onirique. Sérieux la flûte de pan , je n'ai jamais plus entendu de la même façon cet instrument..."Pulp Fiction" de Quentin Tarantino en 1994 avec Samuel L.Jackson, John Travolta, Uma Thurman, Bruce Willis, Harvey Keitel etc, etc ...Bon là c'est pas dur, Tarantino ne pouvait être absent de ma liste, compliqué de choisir, en particulier entre les 5 premiers. Mais avec celui ci , QT est quand même je trouve au summum de sa virtuosité. Après , "Reservoir Dog" ce fut le coup de poing au plexus, "Jackie Brown" ce fut délicieux avec une BO encore meilleure que les autres, les "Kill Bill", jubilatoires. Bon j'arrête, j'ai choisi.
"L'homme de Rio " de Philippe De Broca en 1964 avec JP Belmondo et Françoise Dorléac. Un des plus grands films d'action et d'aventure à l'américaine dans le bon sens du terme. Et il est français ... J'adore De Broca qui nous a offert nombre de comédies exceptionnelles, dont un certain nombre avec Bébel qui dans ce film est tout bonnement déchainé. Il est tout à la fois un Super Tintin, et Indiana Jones 20ans avant , avec la gouaille d'un véritable titi. Peu de films français ont un rythme aussi effréné du début à la fin , et la scène finale quand Adrien retrouve son copain de régiment dans le train est à mourir de rire. Et puis, il y a Françoise Dorléac, solaire , tout simplement.
"Blade Runner" de Ridley Scott en 1982 avec H.Ford, S.Young, D.Hannah, R.Batty. Vu trois fois dans la même salle en une semaine à sa sortie, un vrai choc, et puis la musique de Vangelis , purée, quel souvenir . Il y a eu la SF avant et après ... Quant à Ridley Scott, ben tout simplement j’aurais pu faire 10 rien qu'avec lui. Ne pas mettre "Thelma et Louise " dans cette liste par exemple, dur , dur
"The Blues Brothers" de John Landis en 1980 avec John Belushi, Dan Aykroyd , The Blues Brothers Band and Guests. Bon là, je crois que j'ai pas besoin de dire... En fait si une raison : "... We are on a mission from God ..."
"Skyfall" de Sam Mendès en 2012 avec D.Craig, J.Dench, J.Bardem. Je n'avais jamais été un grand fan de James Bond, je regardais, j'aimais bien mais sans plus. Certes Sean Connery était impérial, et j'avais bien aimé Pierce Brosnan qui avait déjà donné un petit coup de fouet à la saga. Et puis il y a eu Daniel Craig dans "Casino Royale" !! Ouch, quel film, le coup de poing à l'estomac, un chef d'oeuvre. Et puis il y a eu la suite et notamment "Skyfall" encore plus fort, torturé, sombre, avec un Bardem satanique, et même l'Aston Martin qui finit pulvérisée. Oui, définitivement si je dois garder seulement un James Bond époque Craig, c'est bien "Skyfall" .
"Porco Rosso" de Hayao Miyazaki en 1992 et la fabuleuse musique de Joe Hisaishi, comme dans tous les Miyasaki. Comment dire , le cinéma des studios Ghibli à la maison, c'est fondateur, on en parle partout et tout le temps, la cage d'escalier est tapissée d'affiches de Miyasaki, nos petits enfants ont découverts les longs métrages avec "Mon voisin Totoro" , comme nos enfants avaient découvert cet univers merveilleux justement avec "Porco Rosso", ce cochon malin, sympa et qui en étant irréprochable, se reproche pourtant le pire à lui même... J'aime quasiment tous les Miyasaki, même si je ne suis pas pointu sur l'affaire comme mon épouse iibelle , mais ces paysages de l'Adriatique sont tellement sublimes que c'est ce film qui l'a emporté au moment du choix (même si "Le tombeau des lucioles" du confrère et compagnon de route Takahata a été très difficile à éliminer....)
Voili, voilà
. En voilà cinq déjà , pas forcément par ordre de préférence 
???
