Une excursion dans l'Utah.
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Mahavishnu
- Audiophile
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- Enregistré le : 30 oct. 2015, 12:42
Salut, les aminches,
Changer d'enceintes : il y a un bout de temps que l'idée me trotte dans un coin de la caboche. Que je fouine sur le net, les forums, les sites marchands, et que je suppute, tergiverse, procrastine, compile, projette, médite. Sans franchir le Rubik's Cube. Non que mon système actuel soit défaillant ou frustrant. Bien au contraire. J'aime beaucoup ce qu'il procure, malgré (ou grâce à) son aspect hétéroclite. A savoir un assemblage improbable _ quoique très réfléchi _ de maillons vintage, ou plus audiophiles, ou issus du monde professionnel. Dans le détail : des enceintes Radiola SA 5427, amoureusement restaurées, sous toutes les coutures, par un ami passionné. Elles sont drivées par un ampli de sono, un Crown XLS 1500 d'une puissance démesurée, puisque jamais, ô grand jamais, je n'aurai l'usage de ses 2 x 350 watts. Le pré-ampli est un excellent Musical Fidelity M6 PRE, auquel sont reliées diverses sources : un convertisseur Cambridge Dac Magic 100 pour la TV et Netflix, un lecteur CD Tascam CD 200 SB, et un lecteur de Raies Bleues / DVD de même marque. Les câbles sont basiques mais minutieusement choisis : un assortiment de Mogami, Real Câble ou Qed, selon les endroits. Bref, rien d'ésotérique. Que du simple, de l'efficace. A mille lieues des délires à base de câbles gros comme de la descente de gouttière, ou de fusibles magiques, ou d'autocollants quantiques. Seul semblant de concession à une « accessoirisme » hors de contrôle : des pieds d'enceintes DIY, en bois, et dépourvus de pointes : il n'y a pas à tortiller, ça fonctionne mieux que n'importe quels machins métalliques.
Bon. J'aurai pu continuer à vivre avec ce système pendant encore longtemps. Sans déplaisir ni aspirations à un hypothétique mieux, ou plus. Mais vous savez ce que c'est. Oh, oui, vous savez : parfois, subsiste une infime envie, résiduelle et lancinante, de découvrir autre chose. Un nouvel horizon. Là-bas, derrière cette montagne, se trouve probablement une vallée. Un territoire inconnu. Peut-être de jolis prés verdoyants, bordés d'arbres séculaires. Ou bien une étendue caillouteuse et stérile, d'où toute vie est absente. On ne peut pas le savoir si on ne vas pas voir de quoi il retourne. Sur place. Et on veut le savoir, juste pour le savoir. L'homme est ainsi fait : de curiosité.
J'ai donc longtemps anticipé mon futur voyage immobile. Jusqu'à ce que j'en ai marre. Vraiment marre. De lire des BE enthousiastes et logorrhéiques, ou des opinions de quidams prétentieux, tellement subjectifs qu'ils en deviennent indigestes, sans parler des abondantes discussions conflictuelles et contradictoires, basées sur des commentaires de commentaires à propos de matériels que personne ne possède, mais dont tout le monde parle. Débats interminables qui achèvent d'embrouiller le malheureux lecteur de ces filières fleuves. Lecteur qui finit par laisser tomber et se décider tout seul, comme un grand, parce qu'on en revient toujours à ça : choisir, c'est renoncer, ou _ à l'inverse _ accepter de se tromper. Et puis merde, on verra bien !
Alors, après trop mûre réflexion, j'ai décidé de dissoudre l'Assemblée Na... Oups ! Désolé, l'actualité politique du moment a fourché sur mon clavier. Revenons à nos moutons. J'ai décidé de commander une paire d'Indiana Line Utah 5, plutôt que des gamelles plus volumineuses et onéreuses. La tentation était pourtant grande d'aller vers des Elipson XLS 15, par exemple, ou des JBL L100 neuves. Mais non. Pas maintenant. Pas tout de suite. Chaque chose en son temps. Mon projet n'est pas de l'ordre du gros upgrade. Il relève, en fait, de la pure curiosité.
Comment vous dire ? D'une part, il y a des décennies que je m'acharne à utiliser des enceintes allant de l'ancien à l'antique _ quoique toujours parfaitement restaurées. Parce que le format « grosses biblios sur pieds » me semble plus pertinent et techniquement cohérent que les colonnes ou biblios modernes, et parce que malgré beaucoup d'écoutes en auditoriums, ce que le marché propose m'a trop souvent laissé de marbre. A moins de consentir à vendre un rein, bien sûr : j'ai par exemple un souvenir ému de Klipschhorn entendues chez un particulier. Ou de colonnes Monitor Audio Gold à 7000 balles, dans un bouclard local. A part ça, bof, rien ne m'a enthousiasmé dans des gammes plus accessibles. A chaque fois, l'esthétique sonore me paraît soi aseptisée et timide, soi exagérément définie. Or, je n'ai pas le sentiment d'être particulièrement exigeant.
D'autre part, si je ne doute aucunement des possibles... performances d'enceintes à 3000 ou 5000 euros, voire plus, ce qui m'intéresse, en priorité, depuis toujours peut-être, c'est la limite basse. Le minimum syndical. Dit autrement, à partir de quelle qualité de matériel on parvient à oublier celui-ci, pour se laisser entraîner par la musique ? Malgré les imperfections de ces appareils de gamme modeste, ou peut-être, à cause de ces imperfections minimes ? C'est une question que je me pose depuis l'écoute de matériels très, très aboutis. Subjectivement et objectivement irréprochables. Mais chiants, ennuyeux comme une journée de pluie, en novembre, à Aubusson, dans la Creuse. Ressenti difficile à expliquer, comme si la plupart des enceintes modernes (en tous cas, celles que j'ai pu entendre ici ou là) peinaient à restituer quelque chose qui m'est indispensable. Peut-être un certain médium qui ne peut être produit par des membranes en kevlar, ou en métal, ou en céramique ? Je ne sais pas vraiment. Ou peut-être que je ne me suis jamais vraiment affranchi d'un certaine sonorité, celle de mes premiers émois non pas audiophiles mais musicaux, sur les chaînes japonaises qui alimentaient des enceintes de type Mercuriale ou Scott, Allison ou Marantz. C'est possible. A l'époque, les dimensions des enceintes étaient différentes, les HP aussi, nous écoutions des 33t, et ça nous convenait très bien. Peut-être que ma madeleine de Proust est proche de cela.
Quoiqu'il en soit, j'ai eu envie de tester ces Utah 5 d'Indiana Line. Inspirées de modèles vintage, et a priori appréciées par quelques professionnels exigeants. Sur le papier, elles cochent toutes les cases. Conception saine, rationnelle : 3 voies, un boomer de bon diamètre, des dimensions encore logeables. Et un gabarit très proche de mes excellentes Radiola. Rien que du sérieux, sans chichis ni fioritures inutiles. Des enceintes faciles à vivre et à caser, du fait de leurs évents BR situés sous la caisse, et de leur rendement confortable.
Bien évidemment, quand ces nouveaux jouets seront installés, dans mon salon spacieux 30m2) quoique très encombré de bouquins, CD, DVD, Raies bleues, bande-dessinées, et... euh... encyclopédies en tous genres, ce sera l'occasion de découvrir ce que l'on peut attendre d'enceintes actuelles à 700 balles. 700 balles, ouais! C'est le tarif pour des petites Q acoustics 5010, des Kef Q3 Méta, des Dynaudio Emit 10, par exemple. Il y a pléthore de bookshelves dans cette gamme, sûrement plus ou moins recommandables ou bluffantes pour leur taille. Mais inadaptées à mes attentes : un usage mixte, en Hifi et HC 2.0, puisque nous avons l'habitude de visionner beaucoup de films ou de concerts sur ce système, c'est même devenu un rituel familial. Exit, donc, les enceintes de quelques litres : elles ne sont pas conçues pour cela.
Bien évidemment, je procéderai comme à mon habitude : en sélectionnant divers styles musicaux, du jazz à l'électro, en passant par l'opéra, le blues, le funk, un peu de world, de prog, et de métal. Frank Zappa, Neil Young, John Mc Laughlin, Roy Ayers, Herbie Hancock, Art Pepper, Popa Chubby, Sepultura et Steely Dan seront convoqués tôt ou tard. Et bien évidemment, je vous raconterai ce qui se passe. Mes antiques Radiola seront-elles enfin détrônées? Ces Indiana Line sont-elles une alternative digne d'intérêt, comparées à des biblios ou petites colonnes de même gamme? Vous le saurez d'ici quelques jours.
A suivre.
Mahavishnu.
Changer d'enceintes : il y a un bout de temps que l'idée me trotte dans un coin de la caboche. Que je fouine sur le net, les forums, les sites marchands, et que je suppute, tergiverse, procrastine, compile, projette, médite. Sans franchir le Rubik's Cube. Non que mon système actuel soit défaillant ou frustrant. Bien au contraire. J'aime beaucoup ce qu'il procure, malgré (ou grâce à) son aspect hétéroclite. A savoir un assemblage improbable _ quoique très réfléchi _ de maillons vintage, ou plus audiophiles, ou issus du monde professionnel. Dans le détail : des enceintes Radiola SA 5427, amoureusement restaurées, sous toutes les coutures, par un ami passionné. Elles sont drivées par un ampli de sono, un Crown XLS 1500 d'une puissance démesurée, puisque jamais, ô grand jamais, je n'aurai l'usage de ses 2 x 350 watts. Le pré-ampli est un excellent Musical Fidelity M6 PRE, auquel sont reliées diverses sources : un convertisseur Cambridge Dac Magic 100 pour la TV et Netflix, un lecteur CD Tascam CD 200 SB, et un lecteur de Raies Bleues / DVD de même marque. Les câbles sont basiques mais minutieusement choisis : un assortiment de Mogami, Real Câble ou Qed, selon les endroits. Bref, rien d'ésotérique. Que du simple, de l'efficace. A mille lieues des délires à base de câbles gros comme de la descente de gouttière, ou de fusibles magiques, ou d'autocollants quantiques. Seul semblant de concession à une « accessoirisme » hors de contrôle : des pieds d'enceintes DIY, en bois, et dépourvus de pointes : il n'y a pas à tortiller, ça fonctionne mieux que n'importe quels machins métalliques.
Bon. J'aurai pu continuer à vivre avec ce système pendant encore longtemps. Sans déplaisir ni aspirations à un hypothétique mieux, ou plus. Mais vous savez ce que c'est. Oh, oui, vous savez : parfois, subsiste une infime envie, résiduelle et lancinante, de découvrir autre chose. Un nouvel horizon. Là-bas, derrière cette montagne, se trouve probablement une vallée. Un territoire inconnu. Peut-être de jolis prés verdoyants, bordés d'arbres séculaires. Ou bien une étendue caillouteuse et stérile, d'où toute vie est absente. On ne peut pas le savoir si on ne vas pas voir de quoi il retourne. Sur place. Et on veut le savoir, juste pour le savoir. L'homme est ainsi fait : de curiosité.
J'ai donc longtemps anticipé mon futur voyage immobile. Jusqu'à ce que j'en ai marre. Vraiment marre. De lire des BE enthousiastes et logorrhéiques, ou des opinions de quidams prétentieux, tellement subjectifs qu'ils en deviennent indigestes, sans parler des abondantes discussions conflictuelles et contradictoires, basées sur des commentaires de commentaires à propos de matériels que personne ne possède, mais dont tout le monde parle. Débats interminables qui achèvent d'embrouiller le malheureux lecteur de ces filières fleuves. Lecteur qui finit par laisser tomber et se décider tout seul, comme un grand, parce qu'on en revient toujours à ça : choisir, c'est renoncer, ou _ à l'inverse _ accepter de se tromper. Et puis merde, on verra bien !
Alors, après trop mûre réflexion, j'ai décidé de dissoudre l'Assemblée Na... Oups ! Désolé, l'actualité politique du moment a fourché sur mon clavier. Revenons à nos moutons. J'ai décidé de commander une paire d'Indiana Line Utah 5, plutôt que des gamelles plus volumineuses et onéreuses. La tentation était pourtant grande d'aller vers des Elipson XLS 15, par exemple, ou des JBL L100 neuves. Mais non. Pas maintenant. Pas tout de suite. Chaque chose en son temps. Mon projet n'est pas de l'ordre du gros upgrade. Il relève, en fait, de la pure curiosité.
Comment vous dire ? D'une part, il y a des décennies que je m'acharne à utiliser des enceintes allant de l'ancien à l'antique _ quoique toujours parfaitement restaurées. Parce que le format « grosses biblios sur pieds » me semble plus pertinent et techniquement cohérent que les colonnes ou biblios modernes, et parce que malgré beaucoup d'écoutes en auditoriums, ce que le marché propose m'a trop souvent laissé de marbre. A moins de consentir à vendre un rein, bien sûr : j'ai par exemple un souvenir ému de Klipschhorn entendues chez un particulier. Ou de colonnes Monitor Audio Gold à 7000 balles, dans un bouclard local. A part ça, bof, rien ne m'a enthousiasmé dans des gammes plus accessibles. A chaque fois, l'esthétique sonore me paraît soi aseptisée et timide, soi exagérément définie. Or, je n'ai pas le sentiment d'être particulièrement exigeant.
D'autre part, si je ne doute aucunement des possibles... performances d'enceintes à 3000 ou 5000 euros, voire plus, ce qui m'intéresse, en priorité, depuis toujours peut-être, c'est la limite basse. Le minimum syndical. Dit autrement, à partir de quelle qualité de matériel on parvient à oublier celui-ci, pour se laisser entraîner par la musique ? Malgré les imperfections de ces appareils de gamme modeste, ou peut-être, à cause de ces imperfections minimes ? C'est une question que je me pose depuis l'écoute de matériels très, très aboutis. Subjectivement et objectivement irréprochables. Mais chiants, ennuyeux comme une journée de pluie, en novembre, à Aubusson, dans la Creuse. Ressenti difficile à expliquer, comme si la plupart des enceintes modernes (en tous cas, celles que j'ai pu entendre ici ou là) peinaient à restituer quelque chose qui m'est indispensable. Peut-être un certain médium qui ne peut être produit par des membranes en kevlar, ou en métal, ou en céramique ? Je ne sais pas vraiment. Ou peut-être que je ne me suis jamais vraiment affranchi d'un certaine sonorité, celle de mes premiers émois non pas audiophiles mais musicaux, sur les chaînes japonaises qui alimentaient des enceintes de type Mercuriale ou Scott, Allison ou Marantz. C'est possible. A l'époque, les dimensions des enceintes étaient différentes, les HP aussi, nous écoutions des 33t, et ça nous convenait très bien. Peut-être que ma madeleine de Proust est proche de cela.
Quoiqu'il en soit, j'ai eu envie de tester ces Utah 5 d'Indiana Line. Inspirées de modèles vintage, et a priori appréciées par quelques professionnels exigeants. Sur le papier, elles cochent toutes les cases. Conception saine, rationnelle : 3 voies, un boomer de bon diamètre, des dimensions encore logeables. Et un gabarit très proche de mes excellentes Radiola. Rien que du sérieux, sans chichis ni fioritures inutiles. Des enceintes faciles à vivre et à caser, du fait de leurs évents BR situés sous la caisse, et de leur rendement confortable.
Bien évidemment, quand ces nouveaux jouets seront installés, dans mon salon spacieux 30m2) quoique très encombré de bouquins, CD, DVD, Raies bleues, bande-dessinées, et... euh... encyclopédies en tous genres, ce sera l'occasion de découvrir ce que l'on peut attendre d'enceintes actuelles à 700 balles. 700 balles, ouais! C'est le tarif pour des petites Q acoustics 5010, des Kef Q3 Méta, des Dynaudio Emit 10, par exemple. Il y a pléthore de bookshelves dans cette gamme, sûrement plus ou moins recommandables ou bluffantes pour leur taille. Mais inadaptées à mes attentes : un usage mixte, en Hifi et HC 2.0, puisque nous avons l'habitude de visionner beaucoup de films ou de concerts sur ce système, c'est même devenu un rituel familial. Exit, donc, les enceintes de quelques litres : elles ne sont pas conçues pour cela.
Bien évidemment, je procéderai comme à mon habitude : en sélectionnant divers styles musicaux, du jazz à l'électro, en passant par l'opéra, le blues, le funk, un peu de world, de prog, et de métal. Frank Zappa, Neil Young, John Mc Laughlin, Roy Ayers, Herbie Hancock, Art Pepper, Popa Chubby, Sepultura et Steely Dan seront convoqués tôt ou tard. Et bien évidemment, je vous raconterai ce qui se passe. Mes antiques Radiola seront-elles enfin détrônées? Ces Indiana Line sont-elles une alternative digne d'intérêt, comparées à des biblios ou petites colonnes de même gamme? Vous le saurez d'ici quelques jours.
A suivre.
Mahavishnu.
- DJ Xav
- Audiophile
- Messages : 9438
- Enregistré le : 14 oct. 2014, 16:03
Bonjour ami Maha,
Je te souhaite beaucoup de plaisir dans l’Utah
J’adhère totalement à ton approche et à ton ressenti sur les productions aseptisées.
Contrairement à toi j’ai totalement lâché tout ce qui est home cinéma pour me concentrer à 100% sur la musique en 2.0. Ça peut monter à 8 heures de musique par jour. Le reste du temps c’est de la radio. La preuve de mon intérêt sans cesse renouvelé pour la musique c’est que je me suis racheté quelques clés USB hier, passant à plus de 180 clés. Pas par amour des clés mais parce que c’est la seule écoute sans frustration que j’arrive à obtenir avec le matériel que j’ai à ma disposition depuis dix ans déjà. Je n’ai pourtant pas ménagé mes efforts avec moult essais. MCR en host USB avec mes Euterpes suprêmes c’est mieux que ce que j’ai pu sortir de mes NUC / Oppo / Atoll / Walkman. Et pourtant c’est nettement moins pratique et ça coûte cher en clés.
Bonne soirée,
DJXav
PS : ta prose est toujours aussi agréable à lire
Je te souhaite beaucoup de plaisir dans l’Utah
J’adhère totalement à ton approche et à ton ressenti sur les productions aseptisées.
Contrairement à toi j’ai totalement lâché tout ce qui est home cinéma pour me concentrer à 100% sur la musique en 2.0. Ça peut monter à 8 heures de musique par jour. Le reste du temps c’est de la radio. La preuve de mon intérêt sans cesse renouvelé pour la musique c’est que je me suis racheté quelques clés USB hier, passant à plus de 180 clés. Pas par amour des clés mais parce que c’est la seule écoute sans frustration que j’arrive à obtenir avec le matériel que j’ai à ma disposition depuis dix ans déjà. Je n’ai pourtant pas ménagé mes efforts avec moult essais. MCR en host USB avec mes Euterpes suprêmes c’est mieux que ce que j’ai pu sortir de mes NUC / Oppo / Atoll / Walkman. Et pourtant c’est nettement moins pratique et ça coûte cher en clés.
Bonne soirée,
DJXav
PS : ta prose est toujours aussi agréable à lire
Clefs USB (fichiers PCM et DSD) + Marantz M-CR611 + Boston A23
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Mahavishnu
- Audiophile
- Messages : 429
- Enregistré le : 30 oct. 2015, 12:42
Salut, DJXAv, et merci.DJ Xav a écrit : ↑16 oct. 2025, 18:55Bonjour ami Maha,
Je te souhaite beaucoup de plaisir dans l’Utah
J’adhère totalement à ton approche et à ton ressenti sur les productions aseptisées.
Contrairement à toi j’ai totalement lâché tout ce qui est home cinéma pour me concentrer à 100% sur la musique en 2.0. Ça peut monter à 8 heures de musique par jour. Le reste du temps c’est de la radio. La preuve de mon intérêt sans cesse renouvelé pour la musique c’est que je me suis racheté quelques clés USB hier, passant à plus de 180 clés. Pas par amour des clés mais parce que c’est la seule écoute sans frustration que j’arrive à obtenir avec le matériel que j’ai à ma disposition depuis dix ans déjà. Je n’ai pourtant pas ménagé mes efforts avec moult essais. MCR en host USB avec mes Euterpes suprêmes c’est mieux que ce que j’ai pu sortir de mes NUC / Oppo / Atoll / Walkman. Et pourtant c’est nettement moins pratique et ça coûte cher en clés.
Bonne soirée,
DJXav
PS : ta prose est toujours aussi agréable à lire![]()
J'écoute beaucoup la radio, aussi, sur plusieurs systèmes différents, et étrangement, même sur un matériel modeste, cette source me comble. Encore un paradoxe Hifi: le CD est bien plus détaillé, nuancé, dynamique, mais d'un disque à l'autre, tout change et pas forcément de façon agréable. Si bien qu'un tuner modeste sur une chaîne basique peut procurer de grandes joies.
Ah, j'y pense: mon Home Cinéma n'existe pas, en fait. Mes écoutes se font en 2.0, et en plaçant correctement ses enceintes, on peut se passer d'enceinte centrale et donc d'ampli multicanal. De toutes les façons, je n'aurai pas la place de caser une voie centrale, ici, l'espace est restreint. Je ne sais plus ou foutre les disques, il y en a partout.
Bon, à part ça, ton affaire de clés USB m'étonne un peu. C'est quand même extraordinaire, cette histoire. Comme quoi, le numérique, c'est très compliqué et pointu. J'ai eu, par le passé, des galères soniques avec des lecteurs ou des DAC qui faisaient dans le pénible, mais à ce point là, jamais!
A+
Mahavishnu.
- thinlizzy
- Audiophile
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- Enregistré le : 02 oct. 2016, 18:35
- Localisation : Dieppe (76)
Salut Mahavishnu,
Sacré rapport HPs/volume/prix que ces Indiana Line Utah 5 !
Je te souhaite de très belles écoutes avec elles. La comparaison avec tes vénérables Radiola sera très intéressante à lire (surtout avec ta plume, entièrement d'accord avec l'ami DJ Xav
).

Sacré rapport HPs/volume/prix que ces Indiana Line Utah 5 !
Je te souhaite de très belles écoutes avec elles. La comparaison avec tes vénérables Radiola sera très intéressante à lire (surtout avec ta plume, entièrement d'accord avec l'ami DJ Xav
- DJ Xav
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- Messages : 9438
- Enregistré le : 14 oct. 2014, 16:03
Bonsoir,Mahavishnu a écrit : ↑16 oct. 2025, 19:28Bon, à part ça, ton affaire de clés USB m'étonne un peu. C'est quand même extraordinaire, cette histoire. Comme quoi, le numérique, c'est très compliqué et pointu.
Disons qu’en utilisant la sortie optique de l’oppo et en la branchant sur la MCR c’est du même ordre. Du coup c’est lourd d’allumer un écran juste pour écouter un album, en rajoutant la navigation dans mes 30000 chansons.
Avec le host USB je cherche un artiste à écouter, je branche sa clé, je choisis un album et ça roule. Au final, une seule télécommande, une seule prise secteur, la compatibilité avec le DSD64, pas de mise à jour, pas de ventilo, pas de connexion internet… juste la musique
Bonne soirée,
DJXav
PS: du home cinéma en 2.0 ça reste du home cinéma. C’est ce que j’ai dans mon salon (même si je n’y vais jamais).
Clefs USB (fichiers PCM et DSD) + Marantz M-CR611 + Boston A23
-
Mahavishnu
- Audiophile
- Messages : 429
- Enregistré le : 30 oct. 2015, 12:42
Bien, bien, bien,
Les belles sont arrivées ce matin, sur une petite palette.
Premières impressions, à chaud _ ou plutôt, à froid: belle qualité de fabrication, malgré le prix modeste, le revêtement vinyle fait illusion. Et sur le plan sonore, ça parait conforme à ce que j'en imaginais, en lisant certains BE. Un son ample, généreux, chaleureux, une belle image sonore et une douceur sur l'ensemble du spectre qui parait de bon augure. Je ne crois absolument pas à un hypothétique rodage (à part celui de mes oreilles) mais je me laisse un peu de temps pour affiner mon opinion.
Enjoy.
A+
Mahavishnu.
Les belles sont arrivées ce matin, sur une petite palette.
Premières impressions, à chaud _ ou plutôt, à froid: belle qualité de fabrication, malgré le prix modeste, le revêtement vinyle fait illusion. Et sur le plan sonore, ça parait conforme à ce que j'en imaginais, en lisant certains BE. Un son ample, généreux, chaleureux, une belle image sonore et une douceur sur l'ensemble du spectre qui parait de bon augure. Je ne crois absolument pas à un hypothétique rodage (à part celui de mes oreilles) mais je me laisse un peu de temps pour affiner mon opinion.
Enjoy.
A+
Mahavishnu.
- blues_frérots
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- Enregistré le : 22 janv. 2022, 19:04
- Localisation : Dans les vignes en Touraine
Et ben ça y est , le monde tourne vraiment à l'envers c'est le printemps sur le fofo , alors qu'on arrive à la Toussaint : Maha nous cause à nouveau
C'est pas Radio Londres , style les Blueuseux parlent aux Rockeux , ni une voix d'outre tombe (c'est juste une litanie super-sympa et antique qui s'élève du fin fond des Mauges ) , et en tous cas c'est toujours aussi agréable à lire .
Welcome home my friend
Le problème c'est que si elles te plaisent ces belles Amerloques (ou déguisées en ....) , tu seras obligé de faire le pélerinage rituel , et d'aller saluer les Navajos inspirateurs du côté de Monument Valley
Cela risque de te coûter les deux bras , et en plus pas sûr que Trump ne te traite pas de terroriste avec ton mauvais esprit
Sinon :
C'est un peu dans cet esprit là que j'avais zieuté ,pour mon S3, des Yamaha ns1000 M à Saumur avant finalement de renoncer , il y a quelques mois.
Bonnes zécoutes et puis , en effet , parle nous un peu de Popa Chubby , Steely Dan et autres Zappa
Bon week-end dans les Mauges
,
C'est pas Radio Londres , style les Blueuseux parlent aux Rockeux , ni une voix d'outre tombe (c'est juste une litanie super-sympa et antique qui s'élève du fin fond des Mauges ) , et en tous cas c'est toujours aussi agréable à lire .
Welcome home my friend
Le problème c'est que si elles te plaisent ces belles Amerloques (ou déguisées en ....) , tu seras obligé de faire le pélerinage rituel , et d'aller saluer les Navajos inspirateurs du côté de Monument Valley
Cela risque de te coûter les deux bras , et en plus pas sûr que Trump ne te traite pas de terroriste avec ton mauvais esprit
Sinon :
C'est exactement ce que je dis et ce que je fais depuis l'antique temps du Forum Bleu : un bon 2.0 bien mis en œuvre donne , dans une pièce normale , plus de plaisir qu'un HC mal fagoté . Le seul écart que je me suis accordé , sur la demande insistante de MICHEL , c'est un caisson , qui effectivement a un intérêt. Mais toi , cher Maha , avec des 27cm je pense que tu peux t'en passermon Home Cinéma n'existe pas, en fait. Mes écoutes se font en 2.0, et en plaçant correctement ses enceintes, on peut se passer d'enceinte centrale et donc d'ampli multicanal. De toutes les façons, je n'aurai pas la place de caser une voie centrale, ici, l'espace est restreint
C'est un peu dans cet esprit là que j'avais zieuté ,pour mon S3, des Yamaha ns1000 M à Saumur avant finalement de renoncer , il y a quelques mois.
Bonnes zécoutes et puis , en effet , parle nous un peu de Popa Chubby , Steely Dan et autres Zappa
Bon week-end dans les Mauges
S1: Hegel H100 - Hegel Mohican - TD Project X-Tension 9CC Evo sur Crios / MC AT-OC9XSH / Préphono Octave Eq2 - Apertura Ariana Mk2 - Caisson Triangle - meuble Lovan .
S2: "Tubes" LSAP AMP1-MkII (EL34 Miniwatt Holland NOS) ou Copland CSA-14 Hybride (ECC88 Miniwatt Dario NOS) - YBA CD 3 Delta sur Crios - JMR Cantabile Signature.
S3 : Atoll IN80 Signature - Audiaflight CD 3 sur Crios - JMR Cantabile Suprême - Caisson Cabasse - meuble Centaure.
S2: "Tubes" LSAP AMP1-MkII (EL34 Miniwatt Holland NOS) ou Copland CSA-14 Hybride (ECC88 Miniwatt Dario NOS) - YBA CD 3 Delta sur Crios - JMR Cantabile Signature.
S3 : Atoll IN80 Signature - Audiaflight CD 3 sur Crios - JMR Cantabile Suprême - Caisson Cabasse - meuble Centaure.
- Matthieu
- Maître Queux
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- Enregistré le : 14 oct. 2015, 21:39
- Localisation : Roubaix 59
Salut Maha,
Félicitations ! Ça met un peu de baume au cœur un changement d’enceintes. C’est toujours un beau moment.
Je connaissais pas cette marque Italienne.
Félicitations ! Ça met un peu de baume au cœur un changement d’enceintes. C’est toujours un beau moment.
Je connaissais pas cette marque Italienne.
Gold Note IS-1000 / Apertura Ariana MK2 / Lenco L75 - cellule Shelter 201
chez Lapinou
chez Lapinou
- thinlizzy
- Audiophile
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- Localisation : Dieppe (76)
OK,
Des photos, ça me dirait bien à moi. Ces belles sont-elles posées au sol et inclinées, posées sur des pieds d'une trentaine de cm, ce genre de choses...
Ces Ditton 44 version 2025 méritent bien qu'on les vouailles !

Des photos, ça me dirait bien à moi. Ces belles sont-elles posées au sol et inclinées, posées sur des pieds d'une trentaine de cm, ce genre de choses...
Ces Ditton 44 version 2025 méritent bien qu'on les vouailles !
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Mahavishnu
- Audiophile
- Messages : 429
- Enregistré le : 30 oct. 2015, 12:42
T'inquiète, ça va viendre, et sans teaser à outrance, ces enceintes valent largement ce qu'elles coûtent.
A+
Mahavishnu.
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Mahavishnu
- Audiophile
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- Enregistré le : 30 oct. 2015, 12:42
Bon, à la demande générale, en attendant un premier billet détaillant mes écoutes du samedi, une photo prise à l'arrache:

On y voit l'essentiel: les pieds DIY, l'ampli de sono et le lecteur CD, tous deux habillés d'un coffret en contreplaqué. Et le meuble Ikéa bricolé, lavardinisé, d'une certaine manière, par l'ajout d'étagères en contreplaqué assez épaisses.
A+
Mahavishnu.

On y voit l'essentiel: les pieds DIY, l'ampli de sono et le lecteur CD, tous deux habillés d'un coffret en contreplaqué. Et le meuble Ikéa bricolé, lavardinisé, d'une certaine manière, par l'ajout d'étagères en contreplaqué assez épaisses.
A+
Mahavishnu.
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Mahavishnu
- Audiophile
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Mazette, je ne me savais pas si populaire. Voilà qui bouleverse un peu la planification de mes billets. J'avais prévu de traîner la patte, me faire désirer, laisser passer quelques jours, mais comme l'attente est forte (même si la route est droite) je ne peux que céder à l'appel du peuple et... non, toujours pas dissoudre l'Assemblée Nationale. Juste publier un premier compte-rendu basé sur quelques heures d'écoute grosso modo attentive. Tout en m'efforçant de filtrer l'inévitable enthousiasme du client content de son nouvel achat grave trop bien. Souvent, l'adhésion retombe comme un soufflet, des nuances émergent et, parfois, après quelques semaines d'analyse, le « c'est de la balle, achetez-les ! » se transforme en un « mouais, c'est pas mal pour le prix » ou bien en un « ça ne casse pas trois pattes à un canard ». Expérience vécue.
Ceci étant posé, parlons brièvement des supports sur lesquels ces enceintes sont posées : fabrication maison, un mix de pin massif et de contreplaqué, l'ensemble est rigide, non-résonant et lourd, puisque bardé de tasseaux de renforts à l'arrière (non-visibles sur la photo) et lesté d'environ 25 kg de bouquins format A4 ou A3 : encyclopédies ou BD. Les Radiola étaient posées sur les mêmes machins, et les Utah, de gabarit quasi-identique, pouvaient bénéficier du même traitement de faveur, sans que j'ai à bricoler grand chose, si ce n'est un système de cales pour figer les enceintes à un emplacement précis. Mécanique de base. Degrés de liberté, tout ça...
J'évoque ce paramètre pour deux raisons. Primo, j'utilise ce type de supports parce que les pieds métalliques plus ou moins remplis de sable, billes de plomb ou résine, ne m'ont jamais convenu : soit ça dégraisse trop le bas-médium, soit... ça dégraisse trop le bas-médium. C'est peut-être bénéfique ou indispensable, pour de légères et minuscules biblios de quelques litres, ou bien compenser les effets d'un vieux plancher trop souple, mais à mon avis totalement inadapté à des modèles plus volumineux. Un artifice, en somme. D'ailleurs, dans les années 70-80, à la belle époque des Cabasse Sampan, JBL 4311 ou B & W DM4 _ par exemple _ on posait les enceintes sur des pieds en bois, simples et assez légers. Cela nous convenait très bien, et je note que ce genre de supports redeviennent une option défendue par certains audiophiles. Comme quoi...
Secundo : les Utah 5 ont été conçues pour être posées au sol, légèrement inclinées de quelques degrés, tout comme des Elipson XLS 15. Mais heureusement, on peu aussi procéder autrement : deux paires de plots sont livrés avec chaque enceinte, ce qui permet de dégager comme il convient les évents BR situés sous la caisse.
Bref.
C'est de la balle. Grave trop bien.
Rien d'extraordinairement supérieur à mes Radiola. Pas d'effet « Whaou ! » ou de redécouverte de mes disques de chevet. Je n'ai pas non plus été impressionné par un grave surpuissant ou une définition fantastique. Pas du tout. Les Utah 5 ne jouent pas sur ce terrain là. Elles se contentent de sonner juste. Naturel. Souple et facile. Et croyez-moi (ou pas : c'est vous qui voyez) quand j'affirme que c'est une prouesse. Un véritable tour de force.
Comparées à mes Radiola, décidément excellentes, ce n'est ni mieux, ni moins bien. Seulement différent : ces Utah 5 semblent un peu moins rigoureuses, l'image sonore est moins millimétrique, on y perd un zeste de stabilité et de lisibilité sur des opus très fouillés. En contrepartie, cette moindre intransigeance permet d'accéder à plus de polyvalence. Les Radiola renâclaient à diffuser des horreurs soniques genre Nirvana : ça manquait de gras, sans manquer de grave, leur neutralité plus poussée ne convenait guère à ce type de cauchemars bruitistes, restitués sans concession. Idem sur « Paranoïd & Sunburnt » des Skunk Anansie, qui reste saturé, dégueulasse, violent _ évidemment _ mais supportable. Presque plaisant. J'ai dit presque.
Bon. Ces enceintes font donc merveille pour vomir avec élégance du gros rock qui tache, ou du blues très énervé comme celui de Popa Chubby. Ou du death métal à la sauce Sepultura : ça, c'est acquis. Mais qu'en est-il sur des musiques plus sophistiquées ? Du côté du jazz et de ses multiples variantes, notamment ?
Chick Corea, accompagné de Stanley Clarke et Lenny White en Live, va nous apporter un début de réponse. C'est vivant, fluide, défini, dénué de scories, aucune crainte à avoir, même si j'avoue tricher un peu. Ce double-live sonne toujours bien, il en reste toujours quelque chose, y compris sur une micro-chaîne Tokiwa. Quoiqu'il en soit, la douceur de ces Utah 5 ne rime ni avec mièvrerie, ni avec flou artistique. On pourrait, à la rigueur, souhaiter un peu plus d’alacrité dans le haut-médium / aigu, mais cet éclairage tamisé varie tellement d'un disque à l'autre, que je n'ai pas vraiment envie de faire mu-muse avec la câblerie pour essayer de gratter une chouille de micro-informations. Le vibraphone de Roy Ayers, sur la plage 2 de l'album « Everybody Loves The Sunshine » claque superbement. Les chœurs sont suaves, et les nappes de synthé clairement perceptibles. Que demander de plus ?
Ben, rien ! Et ce n'est pas Léon Parker qui me dira le contraire. « Belief » date de 1996. Bon Dieu ! Presque 30 ans que j'écoute ce disque, dont la prise de son n'a pas pris une ride. C'est propre, clair, puissant et délicat. Moi qui ai toujours préféré les enceintes closes aux modèles bass-reflex, voilà que je dois revoir ma copie. Le grave est tenu, pas systématique, il ne cherche pas à descendre dans les abysses, quoiqu'il commence à s'exprimer dès les bas-volumes. Ce n'était pas le cas des Radiola qui nécessitaient d'envoyer un peu de bois pour que le grave se fasse entendre. L'équilibre de ces Indiana made in China est donc souverain. Un confort d'écoute qui n'est pas sans évoquer certaines légendes anglaises comme la B & W DM4 _ une référence, pour moi _ ou de grosses Spendor BC1 _ déjà entendues chez un particulier. Avec un zeste de nervosité en supplément, peut-être ? De fait, ces Utah 5 paraissent faciles à alimenter, même si la sensibilité revendiquée me paraît optimiste. 94 dB ? J'en doute. Je n'ai pas eu à régler les potards d'entrée du Crown, or les Radiola doivent flirter avec les 90 dB, grand maximum. En même temps, le Crown peut débiter 350 watts sous 8 Ohms et 450 sous 4 Ohms, je ne serai donc jamais à court d'énergie.
Allez, dernier test pour aujourd'hui : « Endangered Species » des Lynyrd Skynyrd. Les guitares ont perdu de leur mordant, c'est évident, et ça n'a aucune importance. J'aime beaucoup ce compromis sans compromission. Il permet d'écouter toutes sortes de musiques, sans se préoccuper de quoi que ce soit d'autre. Une polyvalence assez rare, il me semble.
A suivre : je vais attendre quelques jours avant d'émettre un avis définitif. Il peut y avoir des surprises, des coups de théâtre de dernière minute.
A+
Mahavishnu.
Ceci étant posé, parlons brièvement des supports sur lesquels ces enceintes sont posées : fabrication maison, un mix de pin massif et de contreplaqué, l'ensemble est rigide, non-résonant et lourd, puisque bardé de tasseaux de renforts à l'arrière (non-visibles sur la photo) et lesté d'environ 25 kg de bouquins format A4 ou A3 : encyclopédies ou BD. Les Radiola étaient posées sur les mêmes machins, et les Utah, de gabarit quasi-identique, pouvaient bénéficier du même traitement de faveur, sans que j'ai à bricoler grand chose, si ce n'est un système de cales pour figer les enceintes à un emplacement précis. Mécanique de base. Degrés de liberté, tout ça...
J'évoque ce paramètre pour deux raisons. Primo, j'utilise ce type de supports parce que les pieds métalliques plus ou moins remplis de sable, billes de plomb ou résine, ne m'ont jamais convenu : soit ça dégraisse trop le bas-médium, soit... ça dégraisse trop le bas-médium. C'est peut-être bénéfique ou indispensable, pour de légères et minuscules biblios de quelques litres, ou bien compenser les effets d'un vieux plancher trop souple, mais à mon avis totalement inadapté à des modèles plus volumineux. Un artifice, en somme. D'ailleurs, dans les années 70-80, à la belle époque des Cabasse Sampan, JBL 4311 ou B & W DM4 _ par exemple _ on posait les enceintes sur des pieds en bois, simples et assez légers. Cela nous convenait très bien, et je note que ce genre de supports redeviennent une option défendue par certains audiophiles. Comme quoi...
Secundo : les Utah 5 ont été conçues pour être posées au sol, légèrement inclinées de quelques degrés, tout comme des Elipson XLS 15. Mais heureusement, on peu aussi procéder autrement : deux paires de plots sont livrés avec chaque enceinte, ce qui permet de dégager comme il convient les évents BR situés sous la caisse.
Bref.
C'est de la balle. Grave trop bien.
Rien d'extraordinairement supérieur à mes Radiola. Pas d'effet « Whaou ! » ou de redécouverte de mes disques de chevet. Je n'ai pas non plus été impressionné par un grave surpuissant ou une définition fantastique. Pas du tout. Les Utah 5 ne jouent pas sur ce terrain là. Elles se contentent de sonner juste. Naturel. Souple et facile. Et croyez-moi (ou pas : c'est vous qui voyez) quand j'affirme que c'est une prouesse. Un véritable tour de force.
Comparées à mes Radiola, décidément excellentes, ce n'est ni mieux, ni moins bien. Seulement différent : ces Utah 5 semblent un peu moins rigoureuses, l'image sonore est moins millimétrique, on y perd un zeste de stabilité et de lisibilité sur des opus très fouillés. En contrepartie, cette moindre intransigeance permet d'accéder à plus de polyvalence. Les Radiola renâclaient à diffuser des horreurs soniques genre Nirvana : ça manquait de gras, sans manquer de grave, leur neutralité plus poussée ne convenait guère à ce type de cauchemars bruitistes, restitués sans concession. Idem sur « Paranoïd & Sunburnt » des Skunk Anansie, qui reste saturé, dégueulasse, violent _ évidemment _ mais supportable. Presque plaisant. J'ai dit presque.
Bon. Ces enceintes font donc merveille pour vomir avec élégance du gros rock qui tache, ou du blues très énervé comme celui de Popa Chubby. Ou du death métal à la sauce Sepultura : ça, c'est acquis. Mais qu'en est-il sur des musiques plus sophistiquées ? Du côté du jazz et de ses multiples variantes, notamment ?
Chick Corea, accompagné de Stanley Clarke et Lenny White en Live, va nous apporter un début de réponse. C'est vivant, fluide, défini, dénué de scories, aucune crainte à avoir, même si j'avoue tricher un peu. Ce double-live sonne toujours bien, il en reste toujours quelque chose, y compris sur une micro-chaîne Tokiwa. Quoiqu'il en soit, la douceur de ces Utah 5 ne rime ni avec mièvrerie, ni avec flou artistique. On pourrait, à la rigueur, souhaiter un peu plus d’alacrité dans le haut-médium / aigu, mais cet éclairage tamisé varie tellement d'un disque à l'autre, que je n'ai pas vraiment envie de faire mu-muse avec la câblerie pour essayer de gratter une chouille de micro-informations. Le vibraphone de Roy Ayers, sur la plage 2 de l'album « Everybody Loves The Sunshine » claque superbement. Les chœurs sont suaves, et les nappes de synthé clairement perceptibles. Que demander de plus ?
Ben, rien ! Et ce n'est pas Léon Parker qui me dira le contraire. « Belief » date de 1996. Bon Dieu ! Presque 30 ans que j'écoute ce disque, dont la prise de son n'a pas pris une ride. C'est propre, clair, puissant et délicat. Moi qui ai toujours préféré les enceintes closes aux modèles bass-reflex, voilà que je dois revoir ma copie. Le grave est tenu, pas systématique, il ne cherche pas à descendre dans les abysses, quoiqu'il commence à s'exprimer dès les bas-volumes. Ce n'était pas le cas des Radiola qui nécessitaient d'envoyer un peu de bois pour que le grave se fasse entendre. L'équilibre de ces Indiana made in China est donc souverain. Un confort d'écoute qui n'est pas sans évoquer certaines légendes anglaises comme la B & W DM4 _ une référence, pour moi _ ou de grosses Spendor BC1 _ déjà entendues chez un particulier. Avec un zeste de nervosité en supplément, peut-être ? De fait, ces Utah 5 paraissent faciles à alimenter, même si la sensibilité revendiquée me paraît optimiste. 94 dB ? J'en doute. Je n'ai pas eu à régler les potards d'entrée du Crown, or les Radiola doivent flirter avec les 90 dB, grand maximum. En même temps, le Crown peut débiter 350 watts sous 8 Ohms et 450 sous 4 Ohms, je ne serai donc jamais à court d'énergie.
Allez, dernier test pour aujourd'hui : « Endangered Species » des Lynyrd Skynyrd. Les guitares ont perdu de leur mordant, c'est évident, et ça n'a aucune importance. J'aime beaucoup ce compromis sans compromission. Il permet d'écouter toutes sortes de musiques, sans se préoccuper de quoi que ce soit d'autre. Une polyvalence assez rare, il me semble.
A suivre : je vais attendre quelques jours avant d'émettre un avis définitif. Il peut y avoir des surprises, des coups de théâtre de dernière minute.
A+
Mahavishnu.
- polo 77
- Modérateur
- Messages : 11146
- Enregistré le : 21 oct. 2015, 18:01
Bonjour,
Tu as l'indispensable, Les Tambours du Bronx, Fukushima Mon Amour
https://music.youtube.com/playlist?list ... 9YHbj7llwc
https://open.spotify.com/intl-fr/album/ ... Stm58k5PmR
https://www.deezer.com/fr/album/1281096
https://www.qobuz.com/au-en/album/fukus ... 0068970970
Cordialement
polo 77
Tu as l'indispensable, Les Tambours du Bronx, Fukushima Mon Amour
https://music.youtube.com/playlist?list ... 9YHbj7llwc
https://open.spotify.com/intl-fr/album/ ... Stm58k5PmR
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Cordialement
polo 77
- DJ Xav
- Audiophile
- Messages : 9438
- Enregistré le : 14 oct. 2014, 16:03
Bonsoir ami maha,
Merci pour ce compte-rendu détaillé.
As-tu validé le home cinéma en 2.0? La douceur (relative) ça peut être bien sur du death métal c’est sûr mais sur des dialogues gardes-tu une bonne intelligibilité?
En tout cas ça fait plaisir de voir un audiophile heureux
Bonne soirée,
DJXav
Merci pour ce compte-rendu détaillé.
As-tu validé le home cinéma en 2.0? La douceur (relative) ça peut être bien sur du death métal c’est sûr mais sur des dialogues gardes-tu une bonne intelligibilité?
En tout cas ça fait plaisir de voir un audiophile heureux
Bonne soirée,
DJXav
Clefs USB (fichiers PCM et DSD) + Marantz M-CR611 + Boston A23
-
Mahavishnu
- Audiophile
- Messages : 429
- Enregistré le : 30 oct. 2015, 12:42
De rien, j'adore gribouiller.DJ Xav a écrit : ↑20 oct. 2025, 19:13Bonsoir ami maha,
Merci pour ce compte-rendu détaillé.
As-tu validé le home cinéma en 2.0? La douceur (relative) ça peut être bien sur du death métal c’est sûr mais sur des dialogues gardes-tu une bonne intelligibilité?
En tout cas ça fait plaisir de voir un audiophile heureux
Bonne soirée,
DJXav
Le HC, j'ai prévu d'en parler d'ici peu, mais d'avance, je te confirme que oui, tout reste intelligible: ce week end, le visionnage de "Mission Impossible 3", en famille, s'est révélé une expérience captivante. En fait, les Utah se promènent sur à peu près tout, même si, comparées aux Radiola, on perd un zeste de ciselé et de précision.
A suivre.
Mahavishnu.
- thinlizzy
- Audiophile
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- Enregistré le : 02 oct. 2016, 18:35
- Localisation : Dieppe (76)
Beh en l'état, ça fait drôlement envie !Mahavishnu a écrit : ↑20 oct. 2025, 12:55
A suivre : je vais attendre quelques jours avant d'émettre un avis définitif. Il peut y avoir des surprises, des coups de théâtre de dernière minute.
Mahavishnu.
Merci pour ce compte-rendu provisoire et détaillé ainsi que pour la photo, félicitations vraiment.
-
Mahavishnu
- Audiophile
- Messages : 429
- Enregistré le : 30 oct. 2015, 12:42
Allez, la suite !
Plus un système est agréable, mieux il remplit sa fonction première : écouter de la musique. Des musiques. De toutes sortes. Sans limites de styles. Sans discriminations. C'est à dire sans avoir à se préoccuper particulièrement de la qualité de la prise de son, de l'année de parution, du dynamic range ou des câbles utilisés dans le studio. Rien n'est plus pénible qu'un système tellement pointu qu'il souligne au stylo rouge la moindre faute, le plus petit défaut étant révélé, comme ces traces sur la baie vitrée du salon que j'ai pourtant briqué la semaine dernière, mais c'était sans compter sur les sales pattes du chat qui chouine pour qu'on lui ouvre.
Quand la partie se fait trop présente, c'est forcément au détriment du tout. Les audiophiles le savent tous, il y a un équilibre à trouver, un juste milieu entre transparence et ductilité. Alchimie subtile, fragile, qui peut très vite s'altérer, voire se briser, pour diverses raisons : acoustique inadéquate, placement des enceintes inapproprié, choix malheureux d'un ou plusieurs maillons de la chaîne, il y a tellement de paramètres à considérer que... le néophyte peut facilement s'égarer en chemin. Tomber dans des travers en s'efforçant de régler des problèmes insolubles, ou en diagnostiquant des problèmes qui n'en sont pas. Perfectionnisme, exigences démesurées, course à l'armement dispendieuse et frustrante (un peu comme éliminer un moustique au lance-flammes) ne sont pour moi que des faux raccourcis qui allongent infiniment le trajet, et éloignent l'amateur / passionné de son objectif premier : écouter de la musique. Pas du son, ni du matériel, lequel devrait à la fois se faire entendre et se faire oublier.
Je sais, je radote, parce qu'il y a plus de 30 ans que j'apprends à comprendre ce hobby chronophage et complexe. Élaborer des assemblages harmonieux, les mettre en œuvre, et... en perspective. La Hifi ne se réduit pas à une somme de connaissances techniques, elle est aussi affaire d'expérience. De vécu audiophile, en quelque sorte.
J'ai songé à cet aspect hier matin, en écoutant un DVD Live de Marcus Miller qui me sert de révélateur depuis des lustres. Joué sur mes vieilles Radiola, j'étais parvenu à un petit bonheur d'audiophile. Grave parfait de tenue et d'impact, belle définition et image sonore lisible sur le reste du spectre. Bref, un disque de démo pour épater les visiteurs.
Mais une catastrophe sur les Utah 5 ! Des basses baveuses, un médium / aigu sans relief, pouark ! Mes nouvelles enceintes seraient-elles coupables de cette ignoble prestation ? Y aurait-t-il matière à incriminer tel ou tel câble, appareil, ou encore le placement des HP, l'acoustique de la pièce, les supports, etc. ?
Oui et non. Tout va bien, on se détend et on respire profondément : ce n'est pas ce que vous croyez. En réalité, ce DVD de Marcus Miller n'a rien de transcendant. Je ne l'avais jamais entendu disons... sonner correctement, sur d'autres enceintes que les Radiola, dont la transparence / clarté appuyée faisait merveille sur ce genre de disques au grave bien opulent. Et beaucoup moins sur d'autres plus équilibrés.
C'est une histoire de bande-passante (un peu) et de type de charge (beaucoup). Enceintes closes et modèles bass-reflex réagissent différemment, ce qui s'entend, et pas qu'un peu ! Les Indiana Line, par conséquent, ne sont pas critiquables. J'obtenais le même genre de bouillie sur toutes mes enceintes précédentes, sauf les avant-dernières.
Bon, par acquis de conscience, j'ai multiplié les essais en passant quelques albums au grave gargantuesque. Uzeb (Fast Emotion), Jill Scott, Métro Aréa, quelques Stanley Clarke, un Bootsy Collins, et le terrible « Baduizm » d'Erikah Badu, capable de décoller le papier peint. Mieux vaut éviter de jouer celui-là sur des enceintes incapables d'encaisser la déferlante. Ici, ça passe crème, par contre, j'entends bien que le grave est plus profond _ quoique moins physique _ que celui des Radiola, lesquelles sont munies de 2 HP de 20 cm chacune . Difficile de rivaliser.
Pour enfoncer le clou et apporter de l'eau à mon moulin, j'ai aussi passé un autre DVD musical, de Michel Jonasz, cette fois, enregistré au Casino de Paris en 2009. Là, c'est une autre histoire. Les grandes qualités des Utah 5 se révèlent. Fluidité et définition, naturel et finesse. Si vous vous débrouillez pour composer un bon set up, jamais vous n'aurez l'impression d'écouter des enceintes à seulement 700 balles. Je continue à m'en étonner depuis quelques jours. Un ampli de sono, des sources pro tout à fait basiques, et des HP eux aussi communs, et pourtant quel résultat ! Un piano ressemble à un piano, les voix humaines sont chaleureuses, incarnées, la transparence, bien réelle, l'expressivité, proche de celle que procure un système équipé de bons tubes électroniques. J'ai beau essayer de pinailler, à ce niveau l'exercice devient difficile. Y compris en mode « home cinéma 2.0 ». Test instructif, aussi impitoyable que l'écoute d'une symphonie. Parce que la bande son d'un film implique des dialogues mélangés à des bruits de toutes sortes, du grave en veux-tu en-voilà, de la musique orchestrale, des effets sonores électroniques, une masse d'informations trafiquées, triturées, en résumé, ça n'est pas si facile à démêler. Le résultat peut vite virer à la bouillie sonore inintelligible, surtout quand le niveau sonore est assez élevé.
J'ai donc profité des « séances du dimanche » : un rituel familial quasi-hebdomadaire. Nous prenons le déjeuner en regardant un film, confortablement installés dans l'énorme canapé en L. Un blockbuster, le plus souvent. Ces moments communs tiennent à la fois du partage et de la transmission d'une certaine culture mainstream, puisque mon beau-fils de 11 ans découvre ainsi des classiques, incontournables : E.T., Star Wars, Indiana Jones, Le Seigneur des Anneaux, Terminator, Harry Potter, Matrix, Retour vers le futur, La Planète des Singes, etc...
Tout ça pour remarquer que ces Indiana Line se promènent une fois encore. Elles proposent, en définitive, une restitution à l'opposé de leur aspect. L'acquéreur potentiel pourrait s'imaginer un gros son très pêchu, peu raffiné, typé façon mauvaises JBL. Ce n'est pas le cas. Les timbres restent nuancés, subtils, la musique ne vous saute pas à la tronche, même si on perçoit une puissance maîtrisée, un équilibre étonnant, la signature sonore de transducteurs qui ne font pas dans le trop spectaculaire ou projeté. Je me doute que l'ampli Crown n'est pas étranger à ce résultat paradoxal, il n'empêche : quitte à radoter encore, cette approche « easy listening » m'évoque des enceintes anglaises de noble lignée. Et en mode HC, on se régale!
Voilà. Je pense avoir fait le tour du sujet. Et accessoirement, répondu à mes propres questionnements. Oui, il existe des enceintes modernes, abordables et musicales. C'est à dire capables de produire un médium riche, vivant, naturel. Quelque chose que je n'ai jamais réussi à obtenir d'enceintes Davis Beaulieu, par exemple. Une trois voies d'entrée de gamme, certes, mais ça n'était pas le problème, il me semble. Nan, en fait, c'est leur foutu médium en kevlar qui me frustrait. Malgré des dizaines de permutations (placement, amplis, câbles, et même sources), j'obtenais un médium riche, doux, détaillé mais affublé d'une coloration qui m'était devenue affreuse. Une matité excessive, un médium à la fois audiophile et chiant, comme mort, en somme. Bon, j'ai eu l'occasion d'écouter d'autres Davis plus onéreuses, et des B & W modernes. Il semble que le kevlar me débecte. C'est vraiment affaire de goût personnel. Je n'en parle que pour vous donner un point de repère, à défaut de pouvoir écouter ces Indiana Line en auditorium.
J'en étais où, déjà ? Ah, oui, au moment de conclure. Donc, au départ, je ne croyais pas qu'il était possible d'obtenir une vraie alternative aux cohortes d'enceintes biblios et colonnettes d'entrée de gamme que le marché nous propose. En tous cas, pas à 700 balles. Et ces Utah 5 viennent de me démontrer que c'est faisable. Preuve que le format « mid-field » / néo-vintage de ces grosses mémères n'a rien de dépassé ou archaïque. Bien au contraire. Alors, si tout comme moi vos horizons musicaux sont éclectiques, et que vos préférences vont vers l'énergie et la nuance plutôt qu'une neutralité ennuyeuse et poudrée, ces jolies italiennes risquent de vous séduire.
A+
Mahavishnu.
Plus un système est agréable, mieux il remplit sa fonction première : écouter de la musique. Des musiques. De toutes sortes. Sans limites de styles. Sans discriminations. C'est à dire sans avoir à se préoccuper particulièrement de la qualité de la prise de son, de l'année de parution, du dynamic range ou des câbles utilisés dans le studio. Rien n'est plus pénible qu'un système tellement pointu qu'il souligne au stylo rouge la moindre faute, le plus petit défaut étant révélé, comme ces traces sur la baie vitrée du salon que j'ai pourtant briqué la semaine dernière, mais c'était sans compter sur les sales pattes du chat qui chouine pour qu'on lui ouvre.
Quand la partie se fait trop présente, c'est forcément au détriment du tout. Les audiophiles le savent tous, il y a un équilibre à trouver, un juste milieu entre transparence et ductilité. Alchimie subtile, fragile, qui peut très vite s'altérer, voire se briser, pour diverses raisons : acoustique inadéquate, placement des enceintes inapproprié, choix malheureux d'un ou plusieurs maillons de la chaîne, il y a tellement de paramètres à considérer que... le néophyte peut facilement s'égarer en chemin. Tomber dans des travers en s'efforçant de régler des problèmes insolubles, ou en diagnostiquant des problèmes qui n'en sont pas. Perfectionnisme, exigences démesurées, course à l'armement dispendieuse et frustrante (un peu comme éliminer un moustique au lance-flammes) ne sont pour moi que des faux raccourcis qui allongent infiniment le trajet, et éloignent l'amateur / passionné de son objectif premier : écouter de la musique. Pas du son, ni du matériel, lequel devrait à la fois se faire entendre et se faire oublier.
Je sais, je radote, parce qu'il y a plus de 30 ans que j'apprends à comprendre ce hobby chronophage et complexe. Élaborer des assemblages harmonieux, les mettre en œuvre, et... en perspective. La Hifi ne se réduit pas à une somme de connaissances techniques, elle est aussi affaire d'expérience. De vécu audiophile, en quelque sorte.
J'ai songé à cet aspect hier matin, en écoutant un DVD Live de Marcus Miller qui me sert de révélateur depuis des lustres. Joué sur mes vieilles Radiola, j'étais parvenu à un petit bonheur d'audiophile. Grave parfait de tenue et d'impact, belle définition et image sonore lisible sur le reste du spectre. Bref, un disque de démo pour épater les visiteurs.
Mais une catastrophe sur les Utah 5 ! Des basses baveuses, un médium / aigu sans relief, pouark ! Mes nouvelles enceintes seraient-elles coupables de cette ignoble prestation ? Y aurait-t-il matière à incriminer tel ou tel câble, appareil, ou encore le placement des HP, l'acoustique de la pièce, les supports, etc. ?
Oui et non. Tout va bien, on se détend et on respire profondément : ce n'est pas ce que vous croyez. En réalité, ce DVD de Marcus Miller n'a rien de transcendant. Je ne l'avais jamais entendu disons... sonner correctement, sur d'autres enceintes que les Radiola, dont la transparence / clarté appuyée faisait merveille sur ce genre de disques au grave bien opulent. Et beaucoup moins sur d'autres plus équilibrés.
C'est une histoire de bande-passante (un peu) et de type de charge (beaucoup). Enceintes closes et modèles bass-reflex réagissent différemment, ce qui s'entend, et pas qu'un peu ! Les Indiana Line, par conséquent, ne sont pas critiquables. J'obtenais le même genre de bouillie sur toutes mes enceintes précédentes, sauf les avant-dernières.
Bon, par acquis de conscience, j'ai multiplié les essais en passant quelques albums au grave gargantuesque. Uzeb (Fast Emotion), Jill Scott, Métro Aréa, quelques Stanley Clarke, un Bootsy Collins, et le terrible « Baduizm » d'Erikah Badu, capable de décoller le papier peint. Mieux vaut éviter de jouer celui-là sur des enceintes incapables d'encaisser la déferlante. Ici, ça passe crème, par contre, j'entends bien que le grave est plus profond _ quoique moins physique _ que celui des Radiola, lesquelles sont munies de 2 HP de 20 cm chacune . Difficile de rivaliser.
Pour enfoncer le clou et apporter de l'eau à mon moulin, j'ai aussi passé un autre DVD musical, de Michel Jonasz, cette fois, enregistré au Casino de Paris en 2009. Là, c'est une autre histoire. Les grandes qualités des Utah 5 se révèlent. Fluidité et définition, naturel et finesse. Si vous vous débrouillez pour composer un bon set up, jamais vous n'aurez l'impression d'écouter des enceintes à seulement 700 balles. Je continue à m'en étonner depuis quelques jours. Un ampli de sono, des sources pro tout à fait basiques, et des HP eux aussi communs, et pourtant quel résultat ! Un piano ressemble à un piano, les voix humaines sont chaleureuses, incarnées, la transparence, bien réelle, l'expressivité, proche de celle que procure un système équipé de bons tubes électroniques. J'ai beau essayer de pinailler, à ce niveau l'exercice devient difficile. Y compris en mode « home cinéma 2.0 ». Test instructif, aussi impitoyable que l'écoute d'une symphonie. Parce que la bande son d'un film implique des dialogues mélangés à des bruits de toutes sortes, du grave en veux-tu en-voilà, de la musique orchestrale, des effets sonores électroniques, une masse d'informations trafiquées, triturées, en résumé, ça n'est pas si facile à démêler. Le résultat peut vite virer à la bouillie sonore inintelligible, surtout quand le niveau sonore est assez élevé.
J'ai donc profité des « séances du dimanche » : un rituel familial quasi-hebdomadaire. Nous prenons le déjeuner en regardant un film, confortablement installés dans l'énorme canapé en L. Un blockbuster, le plus souvent. Ces moments communs tiennent à la fois du partage et de la transmission d'une certaine culture mainstream, puisque mon beau-fils de 11 ans découvre ainsi des classiques, incontournables : E.T., Star Wars, Indiana Jones, Le Seigneur des Anneaux, Terminator, Harry Potter, Matrix, Retour vers le futur, La Planète des Singes, etc...
Tout ça pour remarquer que ces Indiana Line se promènent une fois encore. Elles proposent, en définitive, une restitution à l'opposé de leur aspect. L'acquéreur potentiel pourrait s'imaginer un gros son très pêchu, peu raffiné, typé façon mauvaises JBL. Ce n'est pas le cas. Les timbres restent nuancés, subtils, la musique ne vous saute pas à la tronche, même si on perçoit une puissance maîtrisée, un équilibre étonnant, la signature sonore de transducteurs qui ne font pas dans le trop spectaculaire ou projeté. Je me doute que l'ampli Crown n'est pas étranger à ce résultat paradoxal, il n'empêche : quitte à radoter encore, cette approche « easy listening » m'évoque des enceintes anglaises de noble lignée. Et en mode HC, on se régale!
Voilà. Je pense avoir fait le tour du sujet. Et accessoirement, répondu à mes propres questionnements. Oui, il existe des enceintes modernes, abordables et musicales. C'est à dire capables de produire un médium riche, vivant, naturel. Quelque chose que je n'ai jamais réussi à obtenir d'enceintes Davis Beaulieu, par exemple. Une trois voies d'entrée de gamme, certes, mais ça n'était pas le problème, il me semble. Nan, en fait, c'est leur foutu médium en kevlar qui me frustrait. Malgré des dizaines de permutations (placement, amplis, câbles, et même sources), j'obtenais un médium riche, doux, détaillé mais affublé d'une coloration qui m'était devenue affreuse. Une matité excessive, un médium à la fois audiophile et chiant, comme mort, en somme. Bon, j'ai eu l'occasion d'écouter d'autres Davis plus onéreuses, et des B & W modernes. Il semble que le kevlar me débecte. C'est vraiment affaire de goût personnel. Je n'en parle que pour vous donner un point de repère, à défaut de pouvoir écouter ces Indiana Line en auditorium.
J'en étais où, déjà ? Ah, oui, au moment de conclure. Donc, au départ, je ne croyais pas qu'il était possible d'obtenir une vraie alternative aux cohortes d'enceintes biblios et colonnettes d'entrée de gamme que le marché nous propose. En tous cas, pas à 700 balles. Et ces Utah 5 viennent de me démontrer que c'est faisable. Preuve que le format « mid-field » / néo-vintage de ces grosses mémères n'a rien de dépassé ou archaïque. Bien au contraire. Alors, si tout comme moi vos horizons musicaux sont éclectiques, et que vos préférences vont vers l'énergie et la nuance plutôt qu'une neutralité ennuyeuse et poudrée, ces jolies italiennes risquent de vous séduire.
A+
Mahavishnu.
Modifié en dernier par Mahavishnu le 23 oct. 2025, 20:41, modifié 1 fois.
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Jluc du 78
- Audiophile
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- Enregistré le : 14 janv. 2024, 21:26
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Content que tu puisses apprecier ces enceintes, en revanche tu carricatures un peu vite ce que peut etre l’audiophile.
Aucune envie d’entree dans un debat sans fond, mais faire de quelques cas qui existent surement une generalite je ne le comprends pas.
Il y a dans les passionnes audiophile, comme dans toute passion, de la demesure, mais il’y a également de vrai passionnés, qui en dehors de leur matériel ont une connaissance musicale tres pousssee, trainenent enormement concert et son d’un intarissable quand tunleur parle de musique.
Bonne soiree
Aucune envie d’entree dans un debat sans fond, mais faire de quelques cas qui existent surement une generalite je ne le comprends pas.
Il y a dans les passionnes audiophile, comme dans toute passion, de la demesure, mais il’y a également de vrai passionnés, qui en dehors de leur matériel ont une connaissance musicale tres pousssee, trainenent enormement concert et son d’un intarissable quand tunleur parle de musique.
Bonne soiree
- blues_frérots
- Audiophile
- Messages : 2745
- Enregistré le : 22 janv. 2022, 19:04
- Localisation : Dans les vignes en Touraine
Salut Maha ,
que c'est sympa et passionnant de te lire ... cela me renvoie 10ans en arrière
Et ce que tu racontes de ces Italiennes est très très tentant, en plus à ce prix ...
Je ne sais pas si , comme le pense Jean Luc , tu es un peu trop critique envers certains amateurs de hifi , mais ce que je sais c'est qu'à chaque fois que j'ai écouté un de tes conseils , l'appareil ou l’accessoire adopté (souvent à vil prix ) , est resté sur un des systèmes des vignes .
Alors des enceintes Italiennes , connaissant mon goût très prononcé pour ce beau pays ....
Bonne soirée à toi , et toutes mes amitiés , Richard.
que c'est sympa et passionnant de te lire ... cela me renvoie 10ans en arrière
Et ce que tu racontes de ces Italiennes est très très tentant, en plus à ce prix ...
Je ne sais pas si , comme le pense Jean Luc , tu es un peu trop critique envers certains amateurs de hifi , mais ce que je sais c'est qu'à chaque fois que j'ai écouté un de tes conseils , l'appareil ou l’accessoire adopté (souvent à vil prix ) , est resté sur un des systèmes des vignes .
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Bonne soirée à toi , et toutes mes amitiés , Richard.
S1: Hegel H100 - Hegel Mohican - TD Project X-Tension 9CC Evo sur Crios / MC AT-OC9XSH / Préphono Octave Eq2 - Apertura Ariana Mk2 - Caisson Triangle - meuble Lovan .
S2: "Tubes" LSAP AMP1-MkII (EL34 Miniwatt Holland NOS) ou Copland CSA-14 Hybride (ECC88 Miniwatt Dario NOS) - YBA CD 3 Delta sur Crios - JMR Cantabile Signature.
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