ELLE de Paul VERHOEVEN.

ELLE c'est Michele Leblanc (Isabelle Huppert parfaite comme toujours), chef d'entreprise florissante et femme de caractère (c'est peu dire).
ELLE gère tout, maîtrise l'ensemble de sa vie et même un peu celle des autres (sa mère, son fils), au risque d’être carrément blessante, jusqu'à ce viol inaugural.
ELLE est tellement sûr d'ELLE, avec son caractère en acier trempé qu'ELLE encaisse le coup, ne sombre pas dans la déprime, le repli sur soi, bien au contraire. On la voit se relever, se laver et carrément se préparer au deuxième affrontement.
ELLE croyait gouverner la Vie comme bon lui semble mais le jour où ELLE se fait rentrer dedans (excuser l'image), le métrage nous révèle peu à peu une autre femme...
Toute la filmographie de Paul Verhoeven est traversée par des pulsions de sexe, de sang et de mort, la violence est leur véhicule. Mais au delà de ça, ce qui anime les films du hollandais violent, c'est la perversion, l'action ou l'idée qui va pervertir l’être ou le groupe.
Chez ROBOCOP, les réminiscences d'une mémoire humaine corrompent les circuits imprimés de l'androïde. Dans STARSHIP TROOPER, c'est la propagande et la guerre qui rongera l'innocence aux dents blanche. Le flic de BASIC INSTINCT laisse dévier son enquête par goût du sexe risqué (tiens une piste !). HOLLOW MAN et son brillant scientifique gangrené peu à peu par le pouvoir d’invisibilité, etc, etc...
Tout ça pour dire finalement que Verhoeven (77 ans !) est surement le dernier des réalisateurs à accoucher de films inconfortable, qui ne vous laisse pas indifférent dans votre fauteuil. Tout le contraire du filet d'eau tiède qui inonde les salles obscures indéfiniment. Et ce quelque soit le sujet abordé (quelle filmo bon dieu !), Paulo aura continuellement travaillé dur pour faire plier la norme sous les coups de boutoir de cette satané perversité.
Et vous savez quoi ? Le pire dans tout ça, c'est qu'on y prend du plaisir.
