Le coin des cinéphiles

[iPodz]

Tiens, pour finir, un autre conseil du Blues, pour moi THE film kifépeuuurrrrrr, pionnier du genre, par un énorme réalisateur : Robert Wise. Je parle bien sûr de "La maison du diable" ou originalement "The Hauting" en 1963 (réaliser ça entre "West side story" et "La mélodie du bonheur", il faut quand même oser et surtout le faire ), qui est THE modèle de terreur froide, terreur d'atmosphère, qui vous envahit peu à peu et vous oblige à regarder derrière les rideaux et sous votre lit avant de vous coucher , bien longtemps après que l'écran ait affiché "The end"...
A mon avis, un des grands films du genre avec "Psychose" ou "Shining" par exemple.
http://www.critikat.com/actualite-cine/critique/la-maison-du-diable.html



Bon dimanche les copains.

+1000 !!!

[iPodz]

Ce matin:

LES ARDENNES de Robin Pront


Quand on se prend en pleine face des films comme BULLHEAD, ALABAMA MONROE, LES PREMIERS LES DERNIERS ou encore LE GAMIN AU VÉLO, on se dit que le cinéma Belge, qu'il soit flamand ou wallon, a de beaux jours devant lui.
Et c'est pas le dernier sortie, LES ARDENNES, premier long du tout jeune Robin Pront qui va déroger à la règle.
On est bien loin de l'usine à déréaliser d'un cinéma U.S. qui ne craint plus le ridicule en iconisant à mort la moindre pelouse de pavillon de banlieue ou le plus banal des couchers de soleil sur fond de bannière étoilée claquant au vent.
Ici, on trouve tout le poids des ciels gris du nord, ce froid qui gifle inlassablement les personnages, cette poisse omniprésente qui leur colle définitivement aux basques. Bref, on est bel et bien les deux pieds dans LA MERDITUDE DES CHOSES, et quand ces films évitent en plus le gras des plans inutiles, ça fini par une bonne gifle cinématographique. Dont acte.
Comment s'en sortir quand le diable fait parti de votre famille ? Comment lui annoncer, lui (votre propre frangin) qui vient de passer quatre ans en prison à votre place, que vous vivez maintenant avec sa gonzesse et qu'elle attend de surcroît un heureux événement ?
C'est le dilemme qui s'impose à Dave (Jeroen Perceval impeccable) et Sylvie (Veerle Baetens épatante) quand Kenny (Kevin "loubard" Janssens) retourne à la vie civile et réintègre le cercle familiale. Une famille qui fait immanquablement penser à celle de ces truands Australiens dans ANIMAL KINGDOM, qui étaient soudainement hantés par le retour de l'oncle "Pope", figure ambiguë donc anxiogène de l’être insaisissable par excellence (fabuleux Ben Mendelsohn).
Le climax réussi du film se passera dans ces fameuses Ardennes, synonyme de calme et de bien être pour les frangins dans leurs jeunesse, mais qui va glisser irrémédiablement vers la tragédie grecque. Dans un lieu improbable à mi chemin entre la décharge à ciel ouvert et de la casse automobile crasseuse, avec cette touche redneck qui annonce une délivrance pleine de violence, c'est un peu comme si Faust s'invitait finalement chez les Borgia.

[laurent M]

on va y jeter un oeil voir les deux !

[Stef Ledarp]

Ce matin:

LES ARDENNES de Robin Pront


Quand on se prend en pleine face des films comme BULLHEAD, ALABAMA MONROE, LES PREMIERS LES DERNIERS ou encore LE GAMIN AU VÉLO, on se dit que le cinéma Belge, qu'il soit flamand ou wallon, a de beaux jours devant lui.
Et c'est pas le dernier sortie, LES ARDENNES, premier long du tout jeune Robin Pront qui va déroger à la règle.
On est bien loin de l'usine à déréaliser d'un cinéma U.S. qui ne craint plus le ridicule en iconisant à mort la moindre pelouse de pavillon de banlieue ou le plus banal des couchers de soleil sur fond de bannière étoilée claquant au vent.
Ici, on trouve tout le poids des ciels gris du nord, ce froid qui gifle inlassablement les personnages, cette poisse omniprésente qui leur colle définitivement aux basques. Bref, on est bel et bien les deux pieds dans LA MERDITUDE DES CHOSES, et quand ces films évitent en plus le gras des plans inutiles, ça fini par une bonne gifle cinématographique. Dont acte.
Comment s'en sortir quand le diable fait parti de votre famille ? Comment lui annoncer, lui (votre propre frangin) qui vient de passer quatre ans en prison à votre place, que vous vivez maintenant avec sa gonzesse et qu'elle attend de surcroît un heureux événement ?
C'est le dilemme qui s'impose à Dave (Jeroen Perceval impeccable) et Sylvie (Veerle Baetens épatante) quand Kenny (Kevin "loubard" Janssens) retourne à la vie civile et réintègre le cercle familiale. Une famille qui fait immanquablement penser à celle de ces truands Australiens dans ANIMAL KINGDOM, qui étaient soudainement hantés par le retour de l'oncle "Pope", figure ambiguë donc anxiogène de l’être insaisissable par excellence (fabuleux Ben Mendelsohn).
Le climax réussi du film se passera dans ces fameuses Ardennes, synonyme de calme et de bien être pour les frangins dans leurs jeunesse, mais qui va glisser irrémédiablement vers la tragédie grecque. Dans un lieu improbable à mi chemin entre la décharge à ciel ouvert et de la casse automobile crasseuse, avec cette touche redneck qui annonce une délivrance pleine de violence, c'est un peu comme si Faust s'invitait finalement chez les Borgia.

C'est toi qui écris des trucs pareils ?
Mon fils écrit des critiques sur "Sens Critique", je vais lui envoyer ta prose pour exemple...

[iPodz]

Oui oui, c'est moi, avec mes petites mains et ma petite culture ciné...
Je n'écris pas pour faire le fanfaron, j'écris juste au pire pour questionner et/ou interroger le cinéphile... au mieux pour lui donner envie d'aller en salle...
Merci beaucoup pour le compliment... et bon courage au fiston !!!

[blues_frérots]

Oui oui, c'est moi, avec mes petites mains et ma petite culture ciné...
Je n'écris pas pour faire le fanfaron, j'écris juste au pire pour questionner et/ou interroger le cinéphile... au mieux pour lui donner envie d'aller en salle...
Merci beaucoup pour le compliment... et bon courage au fiston !!!

Ouais, ouais, en tous cas c'est bien sympa de lire tes chroniques ami iPodz, surtout t'arrête pas

Moi, c'était HC ce week-end : "Gone girl" avec Wafette hier soir( je l'avais regardé il y 10j, mais je voulais vraiment qu'elle le voit !!) et cet après-midi "Whiplash" que j'avais loupé en salle , et ma foi , très grand moment de cinoche et aussi de Jazz

Cordialement, BF.

[Stef Ledarp]

Pour ma part, (sur nouvelle Sony bravia branchée en Optique sur syst. Hifi, source DVD - PS4 car le lecteur a lâché aussi)

"Gerry" de Gus Van Sant hier , un ovni ,superbe



"Amores Perros" (Amours chiennes) de Inarritu ce soir ,comme d'hab. la claque



Oui, Ipodz, écris nous encore ,on aime ça

Edit : Donc, cochon "les Ardennes" et "Whiplash" (était déjà cochonné)

[iPodz]

Ouais, ouais, en tous cas c'est bien sympa de lire tes chroniques ami iPodz, surtout t'arrête pas

Oui, Ipodz, écris nous encore ,on aime ça

Ok, le message est bien passé...

[iPodz]

Séance du matin...

LE LIVRE DE LA JUNGLE de Jon Favreau


De la difficulté à transposer un univers de dessins en une version live.
Le problème s'est déjà rencontré, comme pour Pinocchio (1940), les 101 dalmatiens (1961) ou plus recemment Alice (1951) et son pays des merveilles.
Le problème est de deux ordres. Premièrement, l'impossibilité pendant longtemps de pouvoir reproduire avec réalisme les délires visuels sans aucunes limites issu d'un crayon. J'attend le premier qui aura le courage d'adapter un chef d'œuvre explosif comme PAPRIKA. (J'attend également le GHOST IN THE SHELL avec Scarlett en Major Kusanagi).
Secondo, les cibles visées sont totalement différentes suivant les techniques employées.
Pour revenir au premier souci, depuis une bonne dizaine d'année, le progrès fulgurant des trucages numériques permet à n'importe quel tâcheron d'Hollywood d'accoucher de sa bouse sur fond vert. Et ça, c'est pas forcement une bonne nouvelle.
En ce qui concerne le second écueil, pour n’importe qui sur cette terre, qu'il soit exécutif de studio ou simple spectateur, quand on fait un dessin animé, on s'adresse aux enfants et rien d'autre. Sont hors catégorie Pixar et les Japonais, qui au final ont beaucoup en commun, mais ça c'est un autre sujet.
Donc par déduction, quand on fait un "vrai" film pour les adultes, on perd obligatoirement tout ce qui faisait le capitale sympathie de la bobine de cellulo.
Pas que Jon Favreau fasse un boulot indigne avec son LIVRE DE LA JUNGLE. Au contraire, son métrage est enlevé, prenant, spectaculaire et même merveilleux par moment.
Le petit hic n'est pas de sa faute, c'est inhérent au principe, en version live, on s'ancre dans un réel qui ne souffre d'aucun décalage au risque de faire sombrer le navire dans le grotesque.
Résultat ? Un magnifique livre d'images animées (vous suivez ?), succession de cartes postales exotiques toutes plus resplendissantes les unes que les autres, mais où l'humour à quasiment disparu. Certes, on gagne en implication ce qu'on perd en magie.
Mon seul vrai reproche en fait concerne le format de l'image. Quitte à couper le cordon, à s'émanciper d'un héritage limite encombrant, pourquoi rester au ratio des animés, le 1:85, quand on peut graver la jungle avec toute sa magnificence en cinémascope, soit le 2:35 ? Si c'est pour en mettre plein la vue, autant y aller à fond, non ?
Alors oui, certains gamins pourront s'attacher à ce Mowgli et frémir devant ce roi Louis plus King Kong que Louis Prima, mais se sont surtout les parents qui vont se régaler et en prendre plein les mirettes.

[laurent M]

je crois qu'un autre studio va aussi dans le courant de l'année sortir sa propre version du livre de la jungle. perso je suis resté bloqué sur le dessin animé de disney de quand j'étais gamin, un chef d'oeuvre insurpassable pour moi. tout ça sent un peu l'exploitation jusqu'à l'overdose d'un filon.

bien sur je visionnerais surement cette nouvelle interprétation avec mes petites nièces en vidéo mais je ne suis pas emballé plus que ça par l'idée, malgré les magnifiques images vu dans la bande annonce.

c'est comme ghost in the shell, ce projet en cour avec scarlett johanson me fais plus peur qu'autre chose. mais bon on verra !

[Benarsky]

Bonjour, "Born to be Blue", film sur la vie de Chet Baker sorti en 2015, quelqu'un a vu ?? Ça vaut quoi ??

[laurent M]

alors là tu m'en bouche un coin ! je n'avais encore jamais entendu parler de ce film !

sinon le film "let's get lost" de bruce weber est un grand classique, avec le vrai chet bien sur ! vu à l'époque de sa sortie au cinéma, le début de la découverte pour moi de ce formidable artiste, un choc !

[JoeBlack]

Hello ,

Un vieux film de Franck Cappra de 1946 " La vie est Belle " , en noir et blanc bien sûr , au moins une fois dans sa vie ....surtout pour la fin !

[blues_frérots]

Salut les écumeurs des salles obscures

Moi ce soir, dans la petite salle Art et Essai de ma Wafette d'amour, j'ai vu un excellent "petit" film qui m'a mis une pêche d'enfer !! On rit, on est pris par un suspense dispensé sur un mode gigogne très surprenant, la tendresse est rencontrée à chaque coin de rue (ou comment séduire la femme de sa vie avec des cerfs volants) , et on a une troupe de comédiens absolument géniaux.

De Noémie Lvovsky comme d'habitude parfaite, à Anémone complètement cinglée et odieuse, en passant par un couple improbable mais complètement craquant à la fin , ils sont tous parfaits. Et puis, le Kolocataire, Boudiou, le Kolocataire, rien que pour ce gars là il faut aller voir ce film : Philippe Rebbot, souvent vu aux côtés de Bouli Lanners, excellent déjà dans "Lulu femme nue" , est là un Pierrot lunaire déjanté , tout droit sorti des Pieds Nickelés, qui nous a fait pisser de rire (c'est le cas de le dire ...) à chacune de ses apparitions.

Bref, allez voir, si il passe encore par chez vous "Rosalie Blum"



Cordialement, BF.

[Stef Ledarp]

Ah chouette, le genre de film que j'affectionne de temps en temps pour sortir rigoler et se détendre ! Noté au calepin.. Blues

[iPodz]

Mon samedi ciné...

TRUMBO de Jay Roach


Je n'ai pas grand chose à vous dire à part "courez immédiatement voir TRUMBO !!!"
C'est en 2016, le film le plus brillant en tout point que j'ai vu.
Pour tout cinéphile, Dalton TRUMBO n'est qu'un nom. Le nom d'un scénariste de génie malheureusement sali car communiste. Et quand on est de gauche aux Etats-Unis, c'est déjà mal vu, mais quand cela se passe pendant la guerre froide et que vous êtes apparenté coco, je vous laisse imaginer l'enfer !!!
Dans la forme, le métrage de Jay Roach (Austin Powers, Borat, Brüno) est un miracle d'équilibre, et c’était pas gagné quand on voit le c.v. du bonhomme.
Avec une narration tendu de bout en bout, une intégration des images d'archives d'une fluidité démente, un montage au cordeau, un casting de dingue, une écriture d'une intelligence rare (quels dialogues ! quel humour !), n'en jetez plus, le filmage n'est que pur ravissement.
Mais alors en ce qui concerne le fond, c'est carrément inespéré... qu'un film ricain tacle sans retenu tout un pan de la politique intérieur américaine (esclavagisme, maccarthysme) avec autant d'esprit (merci à Dalton TRUMBO lui même) vous fait littéralement passer deux heures de mise au point historique totalement jouissive.
Quand l’Amérique confond humanisme et communisme, quand elle mélange justice et sévices, c'est au final la démocratie qui est en danger. Un grand film salvateur par les temps qui cours...

CAPTAIN AMERICA: CIVIL WAR des frères RUSSO


Captain America reste la bonne surprise de l'écurie Marvel. Caractère de papier un peu lourdingue, drapé dans sa bannière étoilée (on a fait plus fin comme costume !), je l'imaginais défenseur de l’impérialisme ricain le plus pur et dur.
Force est de constater qu'au bout de trois épisodes, que nenni !!!
Captain version ciné est bien plus nuancé, au point d’être l'incarnation d'une Amérique que l'on fantasme, celle que l'on aimerait qu'elle soit, antagonique à celle d'un Donald Trump par exemple.
Pour ce qui est de l'emballage, c'est carré. Les Freres Russo s'en sortent avec les honneurs. Scénario à pistes multiples, ouverture épique, scènes d'action sèches et efficaces, on a droit à un très bon blockbuster des familles.
De plus, quand les Avengers commencent à se poser des questions sur les conséquences de leurs actes (quid de toutes ces victimes collatérales inlassablement hors champ ?), victimes sacrifiées sur l'autel d'un entertainment toujours plus fun et déréalisé, Marvel ferait-il un premier pas dans le monde adulte ?
Alors quand déboule Peter Parker et son humour potache bien venu, c'est immanquablement l'épitaphe de l'œuvre de Raimi qui nous revient en mémoire: "un grands pouvoir implique une grande responsabilité."

[iPodz]

Derniere toile de ce weekend...

Mr HOLMES de Bill CONDON


Mr HOLMES, c'est l'histoire d'une retraite, d'un combat, d'une vie en fin de parcours.
D'une retraite car ici Sherlock Holmes (irrésistible Ian McKellen) a 93 printemps (!!!) et qu'il serait temps de se poser un peu après avoir collectionné d'aussi périlleuses enquêtes.
D'un combat car Mr HOLMES se démène contre sa mémoire qui lui fait de vilain défaut, lui qui veut à tout prix coucher sur le papier sa dernière investigation en date.
Toute cette bataille contre l'oubli, la sénilité, ce naufrage qu'est la vieillesse débouche inéluctablement sur une mort (celle du Dr Watson dix ans plus tôt) qui rode depuis trop longtemps autour du plus grand détective du monde littéraire.
Cette irrémédiable chute (pas celle de Reichenbach) sera freinée par l'apiculture et le voisinage d'un petit garçon espiègle, Sherlock en culotte courte, qui connait son détective par cœur à force de lire ses aventures couchées des années durant par Watson himself.
On trouve ici l'un des rares intérêts du film, cette propension à tout mélanger comme si Alzheimer nous jouait des tours. Tout fusionner au point de ne plus démêler le vrai du faux, à faire écrire les bouquins par l'acolyte de service, éradiquer purement et simplement sir Conan Doyle de la réalité et faire de HOLMES au final un personnage de chair et de sang, contemporain de notre humanité !
A part ça, pas grand chose. Plus de déguisement, pas plus de drogue que de violon dissonant, le seul péché mignon reste la gelée royale. Hormis une enfilade de cartes postales sur la campagne anglaise à la chromo un poil trop rutilante, tout comme notre limier londonien préféré, on s'ennui ferme.

[iPodz]

En bon cinéphile Cannois, j'me rattrape !!!

THE NICE GUYS de Shane Black.


Amoureux du buddy movie (au scénar déjà des ARME FATALE et LE DERNIER SAMARITAIN) et du ciné des années 70, Shane Black nous offre avec son THE NICE GUYS, un pur moment de péloche à la cool.
Comme un BODY DOUBLE décomplexé (même actrice dédoublée, même univers du porno californien), le film déroule une histoire abracadabrantesque débouchant sur une vision de notre présent drôle et plutôt pessimiste.
Ici, point de happy ending ni de bons sentiments, la punch line qui fait mouche est légion, servies par un duo d'acteur au top de leur forme !!! Un Russell Crowe comme on l'aime, cogneur au grand cœur (L.A. CONFIDENTIAL n'est pas loin) et la surprise du métrage, un RYAN GOSLING hilarant dans le rôle d'un privé gaffeur et privé... d'odorat.
Sur les bases du nouvel Hollywood (dernier age d'or du ciné U.S.) et qui est devenu une norme en soi (règne quasi absolu du blockbuster), Black n’hésite pas à en dynamiter les structures pour revenir aux œuvres qui nous ont donner tant de plaisir dans notre jeunesse. Et ça, c'est déjà un très beau cadeau !!!

X-MEN: APOCALYPSE de Brian Singer.


Que dire du dernier Brian Singer (qui avait déjà déçu avec son inutile et répétitif SUPERMAN RETURNS), à part que c'est un énorme ratage...
X-MEN: APOCALYPSE est inutile car il n'apporte absolument rien à la saga. Là où les précédents faisaient une belle ré-écriture des événement de notre XXème siècle, avec ses 60's et la crise des missiles, ou les 70's et l’échec du politique incarné par la chute de Nixon et la main mise du complexe militaro-industriel sur les affaires, cet opus n'utilise rien des 80's à par de bien pauvres clichés, fut-il de Reagan.
Inutile encore dans l'accumulation des persos (ça rappelle l'horrible X3 du non moins horrible Brett Ratner), tous plus creux les uns que les autres, la palme à Magneto qui au lieu de défendre le big boss comme il devrait le faire en toute logique, fait mumuse avec tous les minéraux de fer de la Terre entière, déterre même les épaves (et pourquoi faire ?) et fini enfin par planter deux poutrelles en formant un x géant... whouaaaou le symbolisme de ouf !!!
Répétitif enfin, car Singer se singe lui même en nous resservant la scène qui tue, ralenti hyper stylistique au service d'un Quicksilver, seul mutant à sortir du marasme ambiant.
Ne parlons même pas de la problématique posé par les concurrents et totalement et lamentablement oublié ici. Quid de toutes ces victimes collatérales et qui n'impact jamais la conscience de nos merveilleux héros. Ou sont les Cairotes, où est le carnage sinon derrière la tonnes d'affreux CGI plus laids les uns que les autres...
Et que dire de la réplique du film la plus drôle et pathétique à la fois, aveu d'échec inhérent à l'œuvre, qui fait dire à un protagoniste sortant de la vision du RETOUR DU JEDI, que c'est toujours le troisième le plus mauvais...
Définitivement, pouvait pas être plus juste.

[iPodz]

C'est ma tournée !!!

MA LOUTE de Bruno DUMONT.


Ce qui travail inlassablement Dumont, hormis la foi (donc dieu), c'est l'Humanité qui est en nous. Ou plus précisément ce qui fait notre humanité, victimes comme bourreaux. Et avec MA LOUTE, pas la mienne en fait... la sienne, c'est un peu comme si Tod Browning faisait une comédie dans le Nord Pas-de-Calais.
Dès le départ, à l'instar de son P'TIT QUINQUIN, on se fout totalement des disparus de la baie de Slack, ce qui captive l'attention, ce qui fascine la rétine, c'est ce défilé ahurissant de gueules comme le cinéma français n'en fait plus depuis les années 60 !!!
Bruno Dumont fait s'entrecroiser un véritable cirque peuplé de freaks, une monstrueuse ménagerie à ciel ouvert, c'est le festival des tics et des tocs, des déviants et des tarés. Mais jamais il ne pointe du doigt un rang social en particulier, c'est justement notre Humanité toute entière qui en prend pour son grade.
Pauvre marins et bourgeois congénital, tous et toutes ont leur part d'ombre, enfouissant une animalité au plus profond de leurs âmes.
Quel plaisir de voir les professionnels se frotter aux amateurs, inquiétant Ma Loute (Brandon Lavieville parfait), faible André (Fabrice Luchini méconnaissable), exubérante Aude (Juliette Binoche hilarante), la palme de l’ambiguïté, de la séduction, de la fatale beauté revient sans aucun conteste à Billie (magnétique Raph), la très belle surprise de cette jouissive galerie de monstres.
Shakespeare disait que l'enfer est vide car tous les démons sont ici, voilà qui résume assez bien le cinéma de Bruno Dumont.

[iPodz]

Dernière couche du weekend...

CAFÉ SOCIETY de Woody Allen.


Une valse des sentiments magnifique, un acte manqué qui vous ronge éternellement, des regrets qui font le sel de votre vie, voilà à quoi ressemble le dernier Woody Allen.
CAFÉ SOCIETY a l'effet d'une coupe de très bon champagne, il est doux comme une sucrerie mais on y décèle la petite acidité des remords issus du passé.
Bobby (Jesse Eisenberg) quitte New York afin de tenter sa chance à Hollywood avec, il espere, un coup de pouce de son oncle Phill (Steve Carrel) agent de stars. Sitôt arrivé, il tombe sous le charme de Vonnie (Kristen Stewart), secrétaire de ce dernier, et qui malgré la flamme de Bobby, finira par choisir de faire sa vie avec son propre patron, devenant par la même occasion, la tante de Bobby...
Toute ressemblance avec des faits réels n'est pas du tout fortuite, et c'est ce qui captive et envoûte dans ce film, cette mise en abîme de sa propre vie.
Comment ne pas reconnaître dans le choix de l'excellent Jesse Eisenberg, l'alter ego d'Allen, même origine juive, même babil jubilatoire, même timidité, même sens de la répartie incroyable. Les autres ne sont pas en reste. Kristen Stewart n'a jamais été aussi sensuelle quand dans ces années 30, absolument sublime soit dit en passant (merci monsieur Storaro).
La famille new-yorkaise est à l'avenant, digne des meilleurs Woody, la mère usante, le frangin gangsters, le beau frère communiste, un véritable feu d'artifice de drôlerie et d'absurde.
Au final, Woody Allen n'est grand que dans deux conditions, quand il parle de lui (et on adore ça) et quand il creuse la noirceur de notre humanité (Match Point), et là il nous offre les deux en un.
Assurément un grand millésime ce 2016.