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Audiomat Maestro 3: DAC pour une bonne conversion !

Voici un banc d'essai très complet sur le nouveau DAC MAESTRO 3 de la marque française AUDIOMAT, que nous affectionnons depuis des années pour la qualité sonore l'ensemble de leurs appareils (amplificateurs à tubes, convertisseurs, préamplis phono et autres).

Fiche produit du convertisseur Audiomat Maestro 3

Cet article particulièrement complet est réalisé par un client et ami, Sylvain, qui nous a proposé cette étude. Nous avons acquiescé à son projet, nous lui avons fait parvenir le Maestro 3 en version avec option lecteur réseau intégré, pour qu'il puisse l'ausculter sous toutes les coutures, avec son exigence de résultat, et la recherche minutieuse de ses caractéristiques, de ses limites, de sa physionomie technique, et surtout sonore (ce qui est quand même le principal point qui nous préoccupe).

Sylvain connait et pratique les appareils Audiomat depuis des années, et reste attentif et curieux aux productions actuelles intéressantes de toutes marques, avec lesquelles il fait régulièrement des écoutes d'évaluation, avec une saine curiosité et un rien de savoir-faire, et d'efficacité.

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CONVERTISSEUR AUDIOMAT MAESTRO 3 RÉSEAU
Technicité ET musicalité, pas besoin de choisir…

Un peu d’'histoire…
L'’entreprise Audiomat est située dans le sud de la France, près de Marseille. Les matériels de la marque sont connus et reconnus par le (petit) monde audiophile pour leurs qualités musicales, en Europe et sur le continent américain.
Son offre comprend 5 amplificateurs intégrés à tubes, un pré-ampli et un bloc de puissance, des préamplificateurs vinyle, un "transport " CD (lecteur CD sans convertisseur interne), et les fameux convertisseurs Tempo et Maestro. Ces derniers ont connu diverses évolutions concernant les puces de conversion utilisées et plus dernièrement sur les circuits d'’entrée USB.
Les nouveaux convertisseurs Maestro 3, 3 ref REF et Tempo 2.8 initient une nouvelle étape technologique et musicale dans l'’histoire des convertisseurs Audiomat.
Denis Clarisse nous propose ici le fruit de plus d'’un an et demi de développement, d'’essais, de choix de composants et de schémas de montage. Le résultat atteint est largement à la hauteur des attentes..

Je dématérialise, tu dématérialises, il …...
Depuis quelques années déjà, la « dématérialisation » a modifié assez radicalement les conditions de stockage et d’'écoute de la musique enregistrée. Réseau, USB, Streaming sont venus étoffer le vocabulaire de l'’audiophile.

Le mot dématérialisation est assez ambigu: il s’'agirait plutôt de la multiplication des supports et canaux d'’écoute. En effet, les pistes PCM 16/44.1 des CD, ou le DSD des SACD peuvent aujourd’'hui être stockés sur des clés USB, des disques durs, des NAS (disques durs accessibles en réseau), ou encore sur des serveurs distants pour le streaming en ligne.

qobuz-logoLe phénomène a généré tout un vocabulaire nouveau pour les audiophiles et surtout introduit de nouvelles façons d’'écouter la musique, qui viennent s'’ajouter aux disques CD et vinyles. Mais il n'’a pas modifié le rôle des convertisseurs, il s'’agit toujours de convertir un flux numérique codé en un courant analogique amplifiable.
Les nouveautés concernent les désormais multiples voies pour amener ce flux numérique au convertisseur.

2 voies se sont détachées ces dernières années :

usb+logoLa connexion USB, avec une norme dite USB AUDIO 2.0 qui s'’est imposée pour ses caractéristiques lui permettant une certaine immunité aux effets néfastes des sources informatiques. Les interfaces externes USB vers AES/SPDIF, ainsi que les interfaces internes permettant d’'attaquer directement le convertisseur, se sont petit à petit perfectionnées pour offrir davantage de protections face aux diverses perturbations informatiques et électriques.

La connexion réseau utilise le plus souvent un protocole de communication normalisé, l'UPNP. Elle permet d'’acheminer des fichiers numériques au lecteur réseau à partir d’un programme serveur média tournant sur un ordinateur ou un NAS.
Audiomat a d’'abord réagi au phénomène de dématérialisation en équipant ses Tempo 2.6, puis 2.7 et Tempo 3 d’'entrées USB de plus en plus efficaces, et amenant les capacités de lecture USB jusqu'’aux fichiers PCM 24/192.

Mais… on attendait un appareil capable d’'utiliser une lecture réseau considérée comme la plus immunisée aux divers problèmes engendrés par les systèmes d’'exploitation informatiques, au départ non optimisés pour l’'écoute audiophile. Un appareil de haut niveau qui pourrait se dispenser d’es interfaces USB/SPDIF-AES, ou d’'un lecteur réseau externe nécessitant une liaison numérique classique, et qui de surcroît pourrait décoder les flux DSD.

Audiomat Maestro 3Le Maestro 3 objet du présent article peut ainsi être vu comme la réponse d’'Audiomat à ces différentes problématiques. Ce convertisseur haut de gamme est désormais ouvert à toutes les sources numériques, dématérialisées ou non.

PREMIÈRE PARTIE : PRÉSENTATION GÉNÉRALE

A quel appareil avons-nous affaire ?
Le Maestro 3 est donc un convertisseur de dernière génération. Il est alimenté, comme son prédécesseur Maestro 2, d’'une très généreuse alimentation externe, afin de protéger les éléments sensibles du convertisseur des éventuelles perturbations électromagnétiques.

Le corps du Maestro 3 pèse 11 kg. Le châssis comme le capot sont en aluminium de 3 mm d’'épaisseur. Sa lourde structure est posée sur 3 cônes de découplage. Le capot supérieur est dévissable, et donne accès aux composants internes. La façade en aluminium également de forte épaisseur comprend un écran d’'affichage tactile multifonctions. Le Maestro 3 peut être livré en couleur noire.

Face avant :
L'’écran tactile présente 17 zones préprogrammées, dont le rôle est indiqué dans la notice accompagnant le Maestro 3.
Il permet de choisir les sources, d’'activer/désactiver l’'alimentation des entrées USB et réseau. Il sert également à la configuration des filtres numériques et du mode de lecture DSD.

Audiomat Maestro 3

Il peut être coupé/activé à tout moment par une simple pression… juste au milieu de l'écran: les amateurs d’'écoutes nocturnes intimistes apprécieront. Son utilisation s’est révélée être un jeu d'’enfant. Sa sensibilité au toucher est très bien calibrée. Cet écran de contrôle représente une nouveauté pour Audiomat, qui nous avait habitués à une présentation plus classique de ses appareils.

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Face arrière :
On y trouve les différentes entrées et sorties. Le Maestro 3 peut disposer de 5 à 6 entrées et offre 2 types de sorties analogiques : XLR et RCA. L'’entrée réseau est en option, et son adjonction peut faire l'’objet d'’un upgrade ultérieur.

Audiomat Maestro 3

L’'alimentation séparée :
C’'est la source d'’énergie, très généreuse, du Maestro 3. Elle contient 2 transformateurs toroïdaux de 100 VA chacun et pèse 3 Kg. Le Maestro 3 Ref va plus loin avec 2 transformateurs de 350 VA chacun pour 11 Kg. La liaison au corps du convertisseur se fait par un câble d'’assez forte section et blindé. Un système de sécurité vient verrouiller le branchement à l'’arrière du convertisseur.

Audiomat Alimentation Maestro 3

Construction interne :
Après dévissage du capot en aluminium massif : L'’intérieur du Maestro 3 fait apparaître 2 cartes distinctes, pour les traitements numérique et les sorties analogiques.

Maestro 3 AudiomatOn peut noter au passage les fortes sections de câbles internes utilisés, et la qualité d’'assemblage très soignée. L'’ensemble est posé sur une lourde plaque peinte en noir avec une peinture absorbante, et 3 pieds permettant de découpler mécaniquement le convertisseur de son support. Un support en bois de qualité, hêtre abouté ou multiplis de bouleau de Finlande…, est fortement conseillé. L'’utilisation des petites coupelles de découplage est également recommandée.

Les traitements numériques :
Quelque soit l'’entrée utilisée, le flux numérique va être traité par un circuit de « contrôle temporel » ou boucle à verrouillage de phase. Il s’'agit ici d’un PLL numérique très efficace.
Le rôle de ce circuit est de réduire au maximum le jitter, c'est-à-dire les irrégularités de cadencement temporel des données numériques pouvant nuire à la qualité de rendu audio. La précision atteinte ici est de 0,3 Picosecondes.

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Le circuit de réception numérique utilisé sur les entrées numériques est un WM 8805 connu pour ses qualités de jitter déjà bas pour un composant de ce type (50 ps). Mais le circuit de remise en forme (PLL) derrière va assurer une bien plus grande précision encore !

Ce PLL est visible sur la photo intérieure, juste derrière la carte réseau et la carte USB. Il est surmonté d’'un petit radiateur assurant son refroidissement.

La même action correctrice du PLL est appliquée pour les entrées USB Amanéro et réseau NMR Enginereed,pourtant déjà dotées d’'excellentes horloges dans les 2 cas.
On peut noter sur la carte numérique tout le soin apporté à l’'alimentation électrique des composants, avec les condensateurs réservés aux circuits numériques.

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La carte d'’entrée bénéficie ainsi de 6 condensateurs de filtrage de 10000µf chacun, et de 2 (voir 3 si option réseau) «grosses bougies métalliques », capacités au polypropylène, de fabrication spéciale de 220µF/250 V.
On voit d’'ailleurs ici la liaison électrique de forte section entre une des capacités et la carte réseau.

Deux autres de ces capacités sont réservées à la carte des sorties analogiques. Les puces d’'entrée et de conversion sont situées sous la carte numérique.

Capa

La conversion numérique est assurée par le composant AKM 4495EQ (PCM 32/384 et DSD), qui représente le haut de gamme du constructeur Akaseï, avec un rapport signal/bruit de 127 dB, et un THD de 101 dB.
Ces valeurs sont certes élevées, mais il s'’agissait pour D. Clarisse de les exploiter au mieux, par une mise en oeuvre très soignée et réfléchie. Les évolutions ne concernent donc pas uniquement les aspects numériques.

La section analogique :
Cette partie est historiquement un réel et crucial point fort des convertisseurs Audiomat, c'’est une fois de plus le cas. Denis Clarisse nous fait ici une démonstration de son savoir-faire en la matière.
Un filtrage analogique passif du 5ème ordre est ainsi mis en oeœuvre avant les sorties, basées sur des composants fonctionnant en classe A à fort courant et à couplage direct, avec un faible taux de contre-réaction. Voyons cela….

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La conception des sorties analogiques des Maestro 3 et 3 ref a été revue afin d’'offrir une grande précision, tout en gardant une très grande fluidité. Le but est également de permettre au Maestro 3 d'’offrir à l'’écoute une dynamique sans faille dans toutes les situations d’'utilisation. Cette conception est digne d’un véritable préamplificateur, et cela s'’entend. Le Maestro 3 ainsi doté n’'a peur d’'aucune piste.
Il est enfin très important enfin de signaler que les sorties RCA sont d’'aussi bonne qualité que les sorties XLR. 4 lignes séparées, et toutes aussi soignées, sont en effet utilisées pour ces sorties.

Décodage et conversion
Le Maestro 3 dans sa configuration complète offre une grande diversité d'’utilisation et permet d’'y relier plusieurs sources numériques.
Les entrées numériques AES, SPDIF et optiques permettent des flux numériques PCM de 16 à 24 bits de profondeur, et acceptent des fréquences jusqu’à 192 KHZ.

L'’entrée USB sur carte Amanéro permet des flux PCM jusqu’à 32 bit et 384 KHz (PCM DXD), ainsi que la lecture de flux DSD 64xFS (2.8224MHz) et DSD 128xFS (5.6448MHz).
L'’entrée réseau sur module NMR Enginerred offre les mêmes capacités de lecture.

Les classiques fichiers de type Wav, Flac, Alac, DSF, DFF (DSD), MP3 seront lus aussi bien en USB qu’en réseau.

PCM et DSD … ?
Ce sont deux systèmes différents de quantification. Ils permettent d’'échantillonner et d’'enregistrer de façon numérique des sons analogiques.
La technique PCM va, par exemple en 16/44.1, enregistrer les sons 44100 fois par seconde en les codant selon une échelle disposant de 16 possibilités de niveau, offrant ainsi 96 dB de dynamique en 16 bits, 144 dB en 24 bits.
La technique de quantification DSD va obliger, en codant les variations sonores sur un seul bit 0 ou 1, à utiliser une fréquence nettement plus élevée d'’au moins 2,8 millions d'’échantillons par seconde (DSD64). Chaque bit va traduire soit une augmentation sonore soit une diminution. Une accumulation de bits « positifs » permettra de reconstituer à la conversion une sinusoïde ascendante par exemple.

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Cette dernière technique est sensée permettre une meilleure reconstruction du flux analogique lors de la conversion par le circuit de conversion. Pour des considérations plus techniques, on peut consulter divers sites spécialisés sur le DSD

Que faut-il pour utiliser le Maestro 3…

Sur ses entrées classiques ?
Rien de particulier par rapport aux habitudes d’'écoutes CD: un drive CD et un câble de liaison numérique de qualité permettront une mise en œoeuvre du Maestro 3 en AES, ou SPDIF, ou optique.

Connecter une source dématérialisée tellle qu’'un lecteur réseau sur ces entrées est possible, mais avec l’'entrée USB et en option l’'entrée réseau, une telle situation apparaît quelque peu sans objet.

Audiomat produit par ailleurs depuis quelques années un drive CD de haut niveau également, le Drive D1.

En USB ?
Il faudra un ordinateur de lecture fonctionnant de manière classique sous Windows ou Mac OS, ou un dérivé de Linux. Des pilotes Amanéro sont disponibles ici pour Windows.

Pour Mac Os et Linux, pas besoin de charger de pilotes.
Les logiciels de lecture existent sous les différents OS; on peut citer, sous Windows, Foobar2000, gratuit, ou Jriver, payant ; sous MacOs: Audirvana, Puremusic…, et d'autres.
Il suffira sous le logiciel choisi de sélectionner la sortie Amaréro USB. Il est possible sous Windows d’'utiliser également le protocole Asio, fourni avec les pilotes lors de leur installation.

Pour aller plus loin en USB…
Les systèmes d'’exploitation informatiques - O.S. - n’ont pas été conçus pour une utilisation audiophile optimisée. Les différentes opérations réalisées par les processeurs en fonction des tâches de fonds réalisés par les OS peuvent altérer la qualité de rendus. Des protocoles (Asio, Kernel Streaming, Wasapi) permettent, sous Windows par exemple, de limiter au minimum possible les pollutions liées à l’OS. Celui d'’Apple est moins sujet à ces perturbations.
Des solutions basées le plus souvent sur une architecture Linux optimisée permettront d'’atteindre de meilleurs résultats audio. On peut citer parmi les différentes possibilités l’'excellent Daphile.

Daphile

L'’intérêt de ce petit OS dédié audio est de pouvoir être installé au choix sur un disque dur, ou de manière plus versatile sur une simple clé USB, qui servira à démarrer (« booter ») le pc de lecture.

Cependant, pour contrôler cette lecture et les différentes possibilités de réglage de Daphile, il faudra une autre unité informatique (autre PC, tablette, téléphone portable…) reliée au même réseau, en filaire ou en WIFI que le pc tournant sous Daphile. Ce réseau peut être tout simplement celui utilisé avec la box internet familiale, ou encore mieux, peut être un réseau monté spécifiquement pour l’'audio.

L'’utilisation des matériels informatiques pour l’'audio va par ailleurs faire intervenir de nombreuses alimentations à découpage, sources de perturbations électriques nuisibles à la qualité de rendu. Il est fortement conseillé d'’utiliser des alimentations linéaires de bonne qualité pour les PC de lecture, et éventuels switchs réseau.

On peut ainsi se concevoir une unité de lecture silencieuse et performante en utilisant un mini PC de type Intel Nuc, avec un boitier silencieux en aluminium et une alimentation linéaire HDPLEX 12 ou 19v, tournant sous Daphile. Le coût d’'un tel équipement doit bien sûr être pesé par rapport aux améliorations de rendu souhaitées.

Le Maestro 3 est tout à fait utilisable avec un PC ou un Mac "classiques", son entrée USB étant d'’excellente qualité et très bien implémentée.

Il est également possible de se tourner vers des solutions réseau/USB clé en main (Etalon USB, Auralic Ariès, Lumin U1, Aurender etc…). Chacun pourra donc utiliser en USB de multiples solutions de lecture. Dans tous les cas les fichiers musicaux dématérialisés devront être stockés sur disque dur interne, ou externes reliés en USB, ou encore sur disque dur accessible en réseau (NAS).

Certains NAS offrent d'’ailleurs la possibilité d'’être utilisés comme de véritables PC sous OS propriétaire, dérivé le plus souvent de Linux. Ceux possédant une sortie USB pourront également être utilisés comme source de lecture pour le Maestro 3, grâce aux logiciels audio fournis par le fabriquant. Dans un tel cas on ne peut que conseiller vivement d’utiliser un switch réseau (éventuellement Wifi et faisant routeur) qui sera réservé à la connexion du PC de lecture, du Nas et de la tablette.

En USB, La qualité de rendu dépendra de 3 facteurs :

  • La source informatique et le programme de décodage utilisé avec des perturbations de l’OS ou des alimentations électriques
  • Le câble de liaison USB utilisé : un câble de qualité est hautement recommandé
  • Les horloges et circuits de traitement du récepteur USB chargés de re-cadencer les flux avant leur mise en forme pour envoi aux puces de conversion analogique.

On peut noter ici que Denis Clarisse a veillé à intégrer au mieux l’'excellente carte USB Amanéro en optimisant son alimentation électrique, et en améliorant les performances des horloges de celle-ci grâce au circuit de réduction de jitter (PLL). Une entrée USB revue et corrigée "façon Audiomat".

Et en réseau ?
Le Maestro 3, doté en série d’'une entrée USB, peut en option supplémentaire être équipé d'’une carte réseau ultra performante, qui le transforme en véritable lecteur réseau intégré.
Pour une telle utilisation, nous allons retrouver les préconisations précédentes :

  • Un réseau domestique, si possible avec un switch ou routeur wifi dédié
  • Des fichiers stockés sur disques avec possibilité d’'utiliser un NAS relié au réseau local
  • Une unité informatique (PC, Mac ou NAS) permettant de faire tourner un programme média serveur réseau
  • Une tablette, facultative, pour un plus grand confort d'’utilisation à distance

Un certain vocabulaire de la dématérialisation en réseau peut ici être présenté et expliqué :

  • Media server : c’'est le programme utilisé pour indexer et mettre à disposition les fichiers musicaux sur le réseau; il peut tourner sous MacOs, Windows, Linux, sur le NAS.
  • Média Renderer : c'’est le lecteur réseau; il s'’agit ici de la carte réseau Audio Renderer du Maestro 3.
  • Control Point : c’'est un petit programme tournant en général sur tablette ou smartphone, permettant d’'établir la liaison entre média Server et Média Renderer; par exemple Jremote ; BubbleUPNP,… et de contrôler la lecture. Il a un vrai rôle de « télécommande » réseau : choix des pistes, listes de lecture, etc.…

Certains programmes comme Jriver ou Foobar peuvent faire office à la fois de média server ET de Control point, car ils sont capables de contrôler le lecteur réseau (lecture, constitution des Playlists etc..).

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On peut citer en exemple également AssetUPNPMinimserver est une autre possibilité.
Jremote est la « télécommande » réseau pour tablette et smartphone iOS ou Androïd, permettant une utilisation très confortable et ergonomique du logiciel Jriver. Elle nécessite toutefois que Jriver tourne sur un PC ou Mac connecté au réseau local.

Jremote pour Jriver en action :
Un lecteur réseau est ainsi finalement assez proche de la conception d’un lecteur CD. On remplace la mécanique de lecture du CD par une carte de traitement réseau.

Différences entre réseau et USB :
Les modes de lecture USB et en réseau présentent des différences de logique de fonctionnement.

En USB, le décodage et la lecture de fichiers musicaux sont assurés par une unité informatique et un programme spécifique extérieurs au convertisseur. La liaison USB Audio 2 va acheminer, vers l'’entrée USB du convertisseur, des données décodées et ordonnées mais non cadencées. C'’est le système d’'horloges intégrées au convertisseur qui va, pour être moins sensible aux perturbations informatiques de la source, reconstruire un flux correctement cadencé en fonction de la fréquence d’échantillonnage du flux.

En lecture réseau, le programme média serveur ne décode rien. Son rôle consiste « seulement » à mettre à disposition, sur le réseau, une bibliothèque de fichiers pouvant être envoyés au lecteur réseau.

Toutes les opérations de lecture, décodage etc.… vont être effectuées au niveau de la carte de lecture réseau du convertisseur, avant la conversion numérique/analogique. Un lecteur réseau est ainsi finalement assez proche de la conception d’'un lecteur CD. On remplace la mécanique de lecture du CD par une carte de traitement réseau.

La carte de réception et traitement réseau mise en oeuvre dans le Maestro 3 provient de la société suisse Enginerreed. On peut trouver les firmwares nécessaires à sa mise à jour sur le site de son fabriquant. Cette carte est reconnue pour ses très grandes qualités de traitement, et a, par ailleurs, été utilisée chez d’'autres fabricants. Son efficacité est notamment liée à l’'utilisation d’un circuit DSP très performant.

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Denis Clarisse ne s'’est cependant pas contenté d'’intégrer cette carte. Il en a soigné l’'alimentation électrique, et a effectué un travail important concernant les horloges. Ceci permet une très nette réduction de la gigue numérique, et améliore radicalement la précision et la fluidité du rendu.

La photo interne montre que seul le module de traitement NMR (en rouge) avec son DSP a été utilisé, et non la carte complète « tout-en-un » proposée par Enginereed.
En bas en noir, sont soudés les câbles d’'alimentation en provenance de la capacité au polypropylène de fabrication spéciale de 220 µF /250v, spécialement installée avec l'’option réseau.

Voilà donc une entrée réseau revue et optimisée à la sauce « Audiomat » ! Les connaisseurs devraient déjà saliver… et ils ont raison.

Pour aller plus loin :
Comme pour la lecture USB, les passionnés pourront déployer quelques optimisations :

  • Alimentations linéaires des switchs/routeurs réseau, Nas…
  • Câbles réseau de qualité
  • Filtres réseau pour éviter les pollutions électriques en provenance du réseau
  • Pont Optique entre le Maestro 3 et le switch réseau

Cette dernière technique utilise 2 petits convertisseurs RJ45/Fibre optique selon ce schéma :

Switch réseau -----câble RJ45-----convertisseur 1====fibre optique====convertisseur 2 -----câble RJ45----Maestro 3

La fibre optique permet de « bloquer » toute pollution électrique vers le maestro.
Les plus acharnés utiliseront des alimentations linéaires pour ces 2 petits convertisseurs RJ45/optique.

Attention, je le rappelle encore une fois: toutes ces idées d’optimisation n’'ont rien d’'obligatoire, mais permettront d’'aller encore plus loin pour profiter des avantages de la lecture dématérialisée.

SECONDE PARTIE : LES RÉSULTATS D'’ÉCOUTES

Les écoutes se sont déroulées sur le système suivant :

  • Enceintes Jean Marie Reynaud Orféo
  • Amplificateur intégré Audiomat Opéra Référence
  • Câbles HP, modulation, et numérique MPC Audio Absolute
  • Lecteur réseau 3DLab Nano Transport pour le test des entrées numériques AES/SPDIF.
  • Drive CD CEC TL3N VM, également en AES
  • Logiciel Media Serveur Jriver pour les écoutes dématérialisées
  • BubleUPNP pour les essais Qobuz en réseau, Daphile pour l’'USB
  • Pour l’'entrée USB : utilisation d’'un NUC à base d’'Intel I5, RAM 8go, SSD, avec alimentation linéaire 13A.
  • Câbles USB Esprit Eterna et Wireworld Platinum
  • Nas Synology DS412+
  • Alimentation linéaire des éléments du réseau, et protection par système RJ45/optique
  • Salle d’écoute de 4,30 x 8 mètres.

Pistes sélectionnées  et comparaison des entrées.

Les pistes
J’'ai eu la chance de tester le Maestro 3 pendant un mois, et j’'ai pu ainsi « faire défiler » les albums. En général, j'’ai privilégié les titres correctement enregistrés, et mixés avec une bonne dynamique.
Pour le DSD, j’'ai veillé à utiliser principalement des albums issus de labels enregistrant nativement en DSD, tel que Channel Classics.
Les essais ont porté sur des morceaux de musiques dites « classique », jazz, électro, chanson française et pop-rock.

Comparaison des entrées, écoute en streaming
Mes expériences passées en USB m’'avaient laissé un avis « réservé » pour ce type de lecture. Toutefois j’'avais pu me rendre compte sur certains matériels qu'’une écoute de qualité pouvait être obtenue.

Ecoute distante : le streaming QOBUZ
Autant commencer directement par une écoute d’'actualité. Le site français QOBUZ offre des possibilités d’'abonnement en streaming permettant l’'écoute de fichiers sans perte au format PCM 16/44.1 (qualité CD). L'’abonnement Sublime permet même de streamer en qualité HD 24 bits les fichiers achetés dans ce format.

L’'OS audiophile USB Daphile permet d'’installer un petit plug-in spécifique permettant de choisir Qobuz comme source d’'écoute. Le morceau va être traité comme s'’il était écouté en local. Sur l’'entrée réseau, l’'application Android BubbleUPNP permet également de choisir Qobuz comme source de fichier. Là encore le fichier va être traité comme s'’il était écouté localement.

Arthur_H_Soleil_dedansArthur H : Soleil Dedans Remaster 2015
J'’ai choisi cette version 2015 studio et live, car elle bénéficie d’'une dynamique bien plus élevée que la version d'’origine pourtant sortie au format HD 24 bits. Les différences entre écoute locale et sous Qobuz (réseau ou USB) sont vraiment très faibles concernant la quantité de micro informations et de détails perceptibles. Le résultat est vraiment à la hauteur du matériel. Un tout petit peu plus d’'ampleur s'’entend avec l’'écoute locale, surtout en réseau. La voix particulière d'’Arthur H, les sonorités de claviers sont, à chaque fois, fidèlement rendues avec un positionnement dans l’'espace permettant de bien simuler la scène sonore, sur les morceaux live en particulier. Le meilleur étagement sonore avec le plus de présence et de profondeur a été atteint en écoute par l'’entrée réseau, la qualité atteinte en USB est déjà tout à fait convaincante.

Mezzanine_Massive_AttackMassiv Attack : Mezzanine : Angel
Ce morceau permet surtout de mesurer la réponse, la profondeur et la lisibilité dans le registre extrême grave dès le début de la piste. Toutes les écoutes ont montré une excellente articulation dans ce registre. L’'écoute apporte une grande quantité d'informations et de modulations dans les instruments électriques ou électroniques mis en œoeuvre ici. Les nappes synthétiques sont très richement restituées avec une réelle énergie digne de ce morceau d'’anthologie du trip-hop. Les graves sont « abyssaux »…

Bach_Suites_pour_violoncelle_seulBach : Suites pour violoncelle Jean Guihen Queyras – prélude suite n°1
C'’est un morceau très connu dont j'’apprécie la très grande lisibilité du jeu de l'’interprète et les timbres magnifiques de l'’instrument utilisé.
La tessiture relativement descendante du violoncelle est vraiment bien restituée ici, mais surtout l’'impression de « vie » dans le jeu est assez sidérante. L’'auditeur perçoit, dans toutes les écoutes, une articulation quasi visuelle des mouvements d’'archets. En terme de présence, encore un avantage constaté à l'’écoute par entrée réseau. Les extinctions de notes et les résonances de caisse de l'’instrument sont superbes.

Grieg_Dans_le_hall_du_roi_de_la_montagneGrieg : Peer Gynt Paavo Järvi – Dans le hall du roi de la montagne
Un « gros » morceau de bravoure orchestrale parfaitement dirigé par Paavo Järvi, tous les pupitres sont à chaque fois parfaitement placés et situables dans l’'espace. La précision permet, par exemple, de percevoir très distinctement le basson et de pointer du doigt son positionnement dans l’'espace scénique. L’'énergie déployée sur le final permet de mesurer les capacités dynamiques de chaque type d’écoute. Les violons sont très modulés, la micro dynamique est très présente. L'’écoute est remarquable sur toutes les entrées avec, une fois encore, un surcroît de présence en mode réseau.

Finalement… la « démat » avec un tel matériel cela vaut le détour… !!!

D’'autres pièces ont permis d’établir une certaine hiérarchie des entrées et écoutes dématérialisées :

L'’utilisation de l’'entrée USB sous Windows avec les pilotes ASIO fournis par Amanéro donne déjà d’'excellents résultats sans frustration. L'’articulation et la lisibilité sont excellentes. La scène sonore est très cohérente dans l'’espace. Les timbres des instruments et des voix sont respectés. Le niveau atteint en USB ici m’'a vraiment surpris et a réhabilité, pour ma part, ce mode d'’écoute.

L'’utilisation d’'un système dédié, tel Daphile ou autre dérivé de Linux, va permettre d’'aller plus loin encore en matière de quantité d’'informations et micro-détails retranscrits. Cet apport se réalise sans perdre en fluidité, ce qui en USB est vraiment remarquable.

L'’écoute par l’'entrée réseau permet d’'améliorer encore la présence de la restitution, avec un très grand naturel et une écoute extrêmement facile, évidente, permettant d’'entrer pleinement dans la musique et d’'oublier le matériel.

Il est bluffant de constater qu'’avec un abonnement Qobuz HiFi ou Sublime et une source aussi efficace que le Maestro 3, on a accès à une quantité prodigieuse d'’albums écoutables avec un très haut niveau de qualité. Le streaming HDG sur du matériel aussi musical prend ici tout son sens et son intérêt.

Écoutes PCM et DSD, qualités sonores
Il s'’agit ici de déterminer les qualités sonores propres au Maestro 3. Les résultats présentés ici sont, pour l'’essentiel, valables quelque soit le mode d’'écoute choisi.

Quelques écoutes de morceaux classiques

johann-sebastian-bach-concerts-avec-plusieurs-inst-copie-1Bach : Concerto pour 4 clavecins en ré mineur 1 ouverture Café Zimmermann 24/88.2
Quelle majesté dans le jeu des musiciens ! Le Maestro 3 vous permet d'’assister à un concert fabuleux. C’'est un déluge d’'énergie, et les timbres d’'instruments d'’époque sont ici réellement mis en valeur.
Aussi bien les vents, dans les registres aigus ou les graves, que les nappes de clavecins sont ici finement restitués. Beaucoup de rythme et d’'articulation est communiqué à l'’auditeur ce qui, pour un compositeur comme Bach, maître du temps, est absolument essentiel. Toutes les attaques sont vives sans jamais agresser. Impossible de s'’ennuyer une seule seconde, l’'accroche est immédiate, facilitée par un tempo parfaitement retranscrit.

Les_quatre_saisons_Amandine_Beyer_Gli_IncognitiVivaldi : Les quatre saisons Amandine Beyer Gli Incogniti 24/96 L’estate Presto
Là encore il est impossible de rester de marbre devant cette prestation enjouée. C’'est un morceau plein de fougue dont l'’enregistrement du violon, montant parfois très haut, a déjà pu mettre certains matériels en défaut. Le Maestro 3 pare le piège : dynamisme, précision sont présents avec un registre aigu filant très haut, sans ce petit « blanc » numérique colorant désagréablement le timbre du violon sur les systèmes moins pointus . Certains ont pu décrier sur le net cet enregistrement comme étant trop « dur ». C’'est faux, il s'’agit juste d'avoir le bon matériel. Il a permis, en fait, de démontrer les qualités de lisibilité, de précision et de maîtrise de ce convertisseur. Les résonances d'’instruments sont ici remarquables, avec des extinctions de notes dignes des instruments utilisés.

SchubertSonateArpeggioneRostropovichBrittenSchubert Sonate Arpeggione Rostropovich Britten versions PCM 16/44 et DSD64
Un grand classique que cette magnifique interprétation ! Elle a bénéficié d’'une nouvelle édition DSD en 2010. Le silence de fonctionnement du Maestro fait la part belle aux deux instruments et à leur dialogue tout en finesse. Les musiciens sont dans la salle, et on les écoute à quelques mètres. La respiration dans le jeu et les intentions des interprètes sont aisément perceptibles. Les moindres inflexions et vibratos dans le jeu de Rostropovich sont évidents. Quelle richesse dans les timbres! On perçoit très nettement tout le soin mis dans le jeu délicat du piano, et l'’équilibre ainsi obtenu. Là encore tous les registres sont à l'’honneur, sans grave invasif ou brouillon qui viendrait gâcher la scène sonore. Préférence à la version DSD, plus riche, « silencieuse » et dynamique.

Ivan_Fischer_Budapest_Festival_Orchestra_DSD64Beethoven – Symphonie n°7 Allegretto Ivan Fischer Budapest Festival Orchestra DSD64
«Channel Classics »  est un des rares labels commercialisant des enregistrements réalisés nativement en DSD. Sur le site Channel, on peut trouver les caractéristiques de matériels utilisés lors de la prise de son et du mastering.
Les échanges entre violons et vents en arrière plan sont ici parfaitement lisibles, avec une présentation scénique très réaliste, tridimensionnelle. Très réaliste également est le rendu des timbres des divers instruments concernés. Aucune faiblesse sur les transitoires, aucun tassement ni aucune crispation, l’'écoute est vraiment franche et libérée. L’'interprétation du BFO est ici retranscrite tout en finesse et en dynamique musicale.

EstroArmonicoRachelPodgerBreconBaroqueVivaldi - L'Estro Armonico Rachel Podger Brecon Baroque DSD64 Channel Classics
Voilà encore un enregistrement en DSD natif de Channel. Place, cette fois, à une formation plus restreinte et notamment au violon baroque de R. Podger, parfaitement mis en valeur ici et dont le timbre est bien reconnaissable. La restitution permet à la fois de différencier chaque instrument, et de profiter du jeu dynamique des artistes. C’'est vivant, très modulé et surtout d’'une richesse harmonique digne des efforts déployés par ce label.
L’'ensemble des micro-informations audibles permet également de très nettement restituer l’'ambiance du Crystal Palace de Londres où a été effectué l'’enregistrement.

AidaHarterosKaufmannPappanoVerdi : Aïda Harteros Kaufmann Pappano PCM 24/96
Je n'’ai pas pu m’empêcher d’'écouter la Marche Triomphale. Le rendu des trompettes est bien mis en valeur, non pas comme une masse de bruits métalliques, mais bien comme un ensemble différencié de plusieurs instruments. On bénéficie de la grande capacité du Maestro 3 à retranscrire les timbres et leurs caractéristiques propres. De même la réponse en grave permet de parfaitement restituer le jeu des contrebasses en soutènement grave. Là encore, le suivi rythmique et dynamique est d'’une franchise et d'’une évidence ne permettant aucune critique, et donnant tout son sens au terme « Triomphale ».

ToccataetFuguesAlesBartaBach : Toccata et Fugues Alès Barta DSD
Un essai du maestro 3 valait bien de se replonger dans ce morceau archi connu….
La tessiture de l’orgue est impressionnante et ses capacités en grave mettent à rude épreuve les systèmes audiophiles. Le Maestro 3 permet ici de parfaitement saisir l'’articulation du jeu de Barta, et là encore c'’est un festival concernant les timbres et les différents registres de l'’orgue. Aucune bride ne se fait sentir sur la dynamique ou sur la sensation d'’ampleur, bien au contraire.

SymphonyNo3 avecorgueKansasCitySymphonyMichaelSternSaint-Saëns : Symphony No. 3 avec orgue Kansas City Symphony Michael Stern PCM24/176 Référence Recordings
Voilà un enregistrement d’'orchestre faisant montre d’'une très grande dynamique technique et artistique. L’'écoute transmet une excellente focalisation des différents pupitres dans l’'espace sonore et toutes ses dimensions. On retrouve une très grande richesse concernant les timbres et les micro-informations permettant de rendre vivante la restitution. Macro et micro-dynamique sont à l'’honneur sur les transitoires très franches et l’'ensemble des modulations perceptibles.
L'’écoute est très cohérente dans tous les registres, sans aucune fatigue, malgré l’'énergie impressionnante déployée lors du final avec orgue. L’'occasion pour le Maestro 3 d’'exprimer toute sa fougue et sa maîtrise !

Sextetpourpianoet ventsop100LesVentsFrançaisPoulenc : Sextet pour piano et vents op. 100 Les Vents Français PCM 24/44.
Sur cet enregistrement, on retrouve quelques « pointures » de l’'école française des vents. Quel plaisir de pouvoir profiter du jeu et des timbres propres à chaque musicien et à leur instrument. Un basson français ne sonne pas comme un fagott et cela doit s’'entendre. Et quand on a pu écouter réellement les instruments et musiciens enregistrés ici, il est aisé de se rendre compte du degré de fidélité qu'’apporte le Maestro 3 sur leur restitution.
Le jeu très vif, clair et parfaitement articulé des artistes est totalement mis en valeur avec une écoute réellement jubilatoire et impliquante.

CarminaBuranaJosVanImmerseelAnimaEternaCarl Orff : Carmina Burana Jos Van Immerseel Anima Eterna PCM 24/96
Enfin une relecture de l'oeœuvre de C. Orff qui ne retombe pas dans les débordements passés et qui fait la part belle à une vision plus proche de l’œ'oeuvre et de son auteur. L'’écoute par le Maestro 3 permet de comprendre l’'intention musicale, plus spirituelle que démonstrative, d'’Immerseel. L'’approche plus chambriste, ici respectée, permet de révéler davantage de couleurs, de timbres de voix comme d'’instruments. La focalisation et l’'organisation spatiale sont une fois de plus d'’une grande aide dans la lisibilité générale de l'’écoute. L'oe’œuvre ainsi restituée respire et déborde de dynamique, sans ostentation inutile. Le matériel s’'efface devant la musique,… c'’est ce qu'’on attend de lui.

Autres genres musicaux

Deodato2CTILabelDéodato : Deodato 2 CTI Label remastérisation PCM 24/192 et DSD e-onkyo
Les ingénieurs nippons ont pu bénéficier de masters analogiques originaux parfaitement conservés pour réaliser deux numérisations distinctes en PCM et en DSD. L’'une n'’est donc absolument pas la conversion de l'’autre. Voilà qui est intéressant à écouter et comparer. Quarante albums du légendaire label jazz-funk ont ainsi été remastérises dans un grand souci de qualité technique. Sur ce type de musique, les micro-détails, la richesse des informations sonores ne suffisent pas à procurer le plaisir d'’écoute…, il faut en plus de la fluidité, de l'’entrain, de l’'énergie, du « foot-tapping ». Pari gagné pour le Maestro 3 ! Le rythme, la densité, la profondeur de champs déployés sur cette piste sont au service d'’une dynamique musicale sans faille pour l’'ensemble des instruments électriques et acoustiques utilisés. L'’écoute est d'’une grande présence physique, avec une excellente focalisation des instruments. Les 2 versions sont superbes et le Maestro 3 s’'est montré aussi efficace sur l’'une que sur l’'autre.

TheDarkSideOfTheMoonTimeversionsPink Floyd : The Dark Side Of The Moon Time versions DSD et PCM 24/88 (issue du DVD-A).
L'’introduction de ce morceau est composée de sons de cloches et de sonneries de réveil. Le Maestro 3 n’'apporte aucune coloration artificielle en « jaunissant » ou en « cuivrant » les timbres métalliques, comme cela est arrivé sur certaines écoutes malheureuses. On bénéficie, au contraire, d’'une très grande définition avec une belle ampleur de ces sonorités spécifiques. Le son des guitares, basses, synthétiseurs est tout à la fois très richement modulé et physique. Aucune faiblesse n'’est perçue sur les cymbales comme c’'est parfois le cas. On observe également une excellente séparation et focalisation dans l'’espace. Parfois assez hargneux, le jeu des guitares est très bien restitué. Quelle énergie ! Finalement ce fut un très grand plaisir malgré le nombre d'’écoutes, de ma part, de ce morceau : ce n'’était pas gagné d’'avance ! Avantage ici à la version DSD.

JeffBuckleyGraceAllelujahJeff Buckley : Grâce – Allelujah DSD
Cette excellente version est bien plus dynamique que d'’autres versions numériques. On observe une très belle présence de la guitare et de la voix de Buckley, avec un rendu très physique. Certains diraient « analogique ». En réalité on obtient ici beaucoup de grain dans le timbre de voix, ce qui la rend très naturelle et crédible. Les silences permettent de nettement restituer l’'ambiance et l’'émotion du morceau du chanteur défunt. On bénéficie toujours d’'une focalisation précise et d’une grande vie dans l’'écoute, à la façon d’un live. La technique est ici au service de l’'émotion.

TheDoorsLAWomanThe Doors : LA Woman – Riders in the storm Versions PCM 24/96 et DSD
Deux versions différentes avec, en PCM, la version « Perception Box Set » de 2006. La version DSD est à mon sens un peu plus fluide. On bénéficie dans les 2 cas d’une belle présence et focalisation spatiale des instruments. Par exemple les fouets sur la batterie dont on peut facilement « visualiser » les mouvements d’'un tom ou d'’une cymbale à l’'autre. L'’impression dégagée est très réaliste, tant la précision de placement est ici importante. Là encore le morceau est rendu avec une énergie sans faille et une dynamique permettant de profiter de la moindre intonation ou vibration d'’instrument ou de voix.
Le tonnerre gronde vraiment!

BlissTheyMadeHistoryBliss : They made History - Unanswered Letters PCM 16/44
A l’'instar de « Angel » de Massiv Attack, ce morceau d’'électro, tendance Trip-Hop, permet de tester la précision du convertisseur dans le registre grave. Cependant la quantité d’informations, de bruits électroniques de voix d’'enfants permet d'’aller au delà. Ainsi les petits crépitements qui débutent le morceau sont très riches en micro-informations. Les graves, bien que synthétiques, forment une extension qui se prolonge en descendant de façon parfaitement audible dans les hertz, de plus en plus bas et en longueur. J'’ai redécouvert ce morceau avec l'’impressionnante quantité de pièces du puzzle électronique et acoustique qui le constituent. Une vraie claque !

BojanZXenophéniaBojanZ : Xenophénia – Ashes to ashes PCM 16/44.1
Si la dynamique de cet album est parfois trop compressée sur certains morceaux, ce n’'est pas le cas de celui-ci. On peut ainsi profiter des capacités de présentation spatiale du Maestro 3. Le jeu du « xénophone » est ici bien mis en évidence avec ses effets particuliers, mais il laisse aussi s'’exprimer les autres instruments comme le piano et la contrebasse acoustique très vive et présente de R. Pignolo, avec de belles et profondes résonances graves. C’'est un morceau piège car l’'écoute peut parfois devenir décousue et perdre son unité. Le Maestro 3 s’'en sort haut la main.
Avec le décès de David Bowie, ce morceau prend aujourd’hui’ prend un sens différent. Un bel hommage à l'’une des meilleures compositions du musicien disparu.

Synthèse sonore

Registre aigu :
Toutes les écoutes, dans tous les genres musicaux, ont montré une très grande aisance à reproduire ce registre tout en finesse et en précision, quelque soit l’'instrument acoustique, électrique ou électronique. Sur les instruments acoustiques, c’'est un vrai plaisir d’'avoir une telle palette de couleurs dans ce registre pourtant difficile et exigeant et de pouvoir, par exemple, obtenir de telles différences d’'un violon à l’autre. Les capacités micro-dynamiques permettent de saisir toutes les inflexions et vibratos, même ultimes. En électro, c'’est un fourmillement de micro-détails qui permettent de revisiter, de redécouvrir ses albums. Sur de longues séances d’'écoute, aucune agressivité n'’a été ressentie malgré les tweeters à ruban très sensibles des JMR Orféo : le Maestro 3 apporte réellement beaucoup de précisions et d’'informations, mais aucune perte de contrôle qui pourrait amener une fatigue auditive. Cette précision est au service, bien sûr, d’'un étagement en profondeur de la scène sonore.

Registre médium :
Quel plaisir ! Sur les instruments à cordes, comme sur les voix, l’'auditeur bénéficie de beaucoup de grain, de présence, de matière. Cette plénitude participe au grand réalisme de l’'écoute. Sans être mis en avant de façon caricaturale, ce registre offre, au contraire, énormément de petites modulations permettant, par exemple, de visualiser le mouvement d’'un archer sur un violoncelle. Les morceaux de guitares, de harpes, les différents types de claviers, piano, piano forte etc bénéficient d'’une excellente exploration de ce registre dans toute l’'étendue de sa palette tonale. Là encore, cette qualité participe à la construction d’'une scène sonore tridimensionnelle. La précision obtenue par le PLL, l’'excellente puce AKM et la grande qualité des sorties analogiques du Maestro 3 permettent de retranscrire des très fines inflexions et vibrations dans les jeux de cordes ou mouvements de voix. Ceci concourt à rendre l’'écoute éminemment musicale.

Registre grave :
Orgues, contrebasses, contrebassons, synthétiseurs, boites à rythmes etc,… la liste est relativement longue des instruments capables de descendre très bas et d'’être restitués à la manière d’'une « bouillie illisible » par les matériels limités. C'’est tout le contraire ici. Le Maestro 3 est une source capable de restituer des graves et infra-graves à la fois très profonds, mais également très articulés et structurés. Cette qualité permet de suivre de façon naturelle les lignes de basses de toute nature, et de retirer le maximum des enceintes qui seront utilisées. Le Maestro 3 ne sera pas le facteur limitant dans ce domaine. Au contraire, il permettra d’'exploiter pleinement son matériel sur tous les types de musiques.

On sait l'’importance du registre grave pour donner assise et cohérence à la scène sonore, c’'est encore plus évident à l’'écoute du Maestro 3 et, là encore, cela participe d’'une écoute spatiale. L’'énergie transmise ici est littéralement « palpable », elle apporte une grande vivacité, et en définitive un grand réalisme à l’'écoute. Les sorties analogiques du Maestro 3, dignes d’'un vrai pré-ampli, font montre de toute leur force, de leur maîtrise et de leur capacité à restituer de façon très intelligible des passages parfois complexes.

Quels styles de musiques privilégier ? ABSOLUMENT AUCUN !
Le Maestro 3 est totalement polyvalent, et s'’adresse à tous les amateurs de musique en général : baroque, classique, romantique, jazz, funk, soul, électro, rock… tout passe avec brio. Ce convertisseur est à l’'aise aussi bien sur petites formations de type trio, quatuor etc,… que sur des captations d’'orchestres de chambre, ou symphoniques. Les très nombreux ’albums écoutés lors de ce test de plus d'’un mois ont permis d'’établir cette totale polyvalence musicale.

Quelle entrée privilégier ?
Toutes les entrées du Maestro 3 étant soumises au contrôle du PLL à faible jitter, chacun pourra donc utiliser la ou les entrées correspondant à ses habitudes, en bénéficiant de toutes les améliorations apportées dans cet appareil. Ainsi, l’'écoute de pistes CD à partir d'’un Transport CEC en AES a montré le surcroît d'’informations, de précision et de dynamique fine par rapport à l’'ancienne génération.
Si j’'ai été très satisfait des écoutes en USB sous Daphile et, encore davantage des écoutes par l’'entrée réseau, je pense pouvoir affirmer, suite aux nombreux essais menés, que toutes les entrées sont en réalité très performantes.

APPRÉCIATION FINALE

Denis Clarisse, avec son nouveau Maestro 3, a su trouver les moyens de renouveler et d’'améliorer sa gamme de convertisseurs. L'’appareil, avec ses nouvelles entrées, est ouvert aux différents types d’'écoutes audiophiles : CD, USB, réseau, streaming.
Voilà en définitive un matériel haut de gamme audiophile très complet, pensé pour durer et destiné aux mélomanes exigeants.

Un travail minutieux a été mené sur la réduction de gigue, le choix des composants et la conception des sorties analogiques. Ces efforts du fabriquant permettent d’'obtenir des qualités sonores très élevées, et font du Maestro 3 un appareil exceptionnel de musicalité. C’'est tout simplement le matériel le plus musical et polyvalent qui soit passé sur mon système depuis 2 ans, et la liste est pourtant assez longue…

Le Maestro 3 est un convertisseur moderne construit très solidement, véritablement efficace et réellement musical, à même d'’apporter des années de très grand plaisir à son propriétaire; il saura enchanter tous les audiophiles, sur tout type de musique, en leur donnant accès à une grande variété d'’usages.

Audiomat Maestro 3

Une vraie réussite, et en définitive, un coup de « maestro » !

Le rendu sonore

  • Très grande précision et musicalité
  • Quantité importante de micro-informations
  • Neutralité et respect des timbres
  • Grande richesse harmonique
  • Ecoute dynamique, très vivante, très modulée
  • Présence et scène sonore spatiale et profonde
  • Energie et fluidité dans tous les registres
  • Polyvalence concernant les styles de musique

La technique

  • Grande capacités de décodage, PCM et DSD
  • Diversité des entrées numériques
  • Circuit PLL très efficace sur toutes les entrées
  • Jitter ultra réduit sur toutes les entrées
  • Entrées USB et réseau soignées et optimisées
  • Les alimentations, une spécialité Audiomat
  • Très grande qualité des sorties analogiques dignes d’'un vrai pré-ampli

Nous remercions M. Denis Clarisse AUDIOMAT pour ce fabuleux Maestro 3 Réseau.