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Clubic teste, mesure, écoute et juge l'offre "qualité CD" de Qobuz: Erreur système !

Ou comment une étude mal menée génère elle même les défauts qu'elle dénonce ...

Janvier 2013: en parcourant diverses discussions sur le net, nous arrive sous le nez un article présentant une étude comparative, une évaluation de l'offre de téléchargement qualité CD proposée par Qobuz. L'article se clôt avec des conclusions pour le moins sévères pour ce nouvel acteur de la musique en France, fournisseur de musiques, que nous suivons de très près depuis pas mal de temps.

-L'article du blog Clubic
-La réaction de l'équipe Qobuz, réfutations argumentées

Louable intention initiale: l'auteur, Aurélien Audy, annonce son intention de tester l'offre "qualité CD" proposée par la plateforme Qobuz, et de la comparer avec l'offre Spotify 320 kbps, vainqueur de Deezer lors d'une précédente confrontation.
Le rédacteur semble s'être donné la peine de rédiger une étude assez poussée, sans concession, avec le but affirmé de renseigner utilement le lecteur et les auditeurs potentiels de ces offres.
Que faut-il penser de cette étude, et de ses conclusions ? L'offre Qobuz est-elle conforme à ce que semble conclure l'article ?

Voyons de plus près, afin de re-situer un peu l'église dans le village, avec un peu de sens de l'orientation, et en prenant les bons repères:
L'auteur nous convie à évaluer la réalité, et l'intérêt de l'offre "CD" de Qobuz, comparée à l'offre MP3 de Spotify; l'article débute par la présentation de la plateforme Qobuz, description plutôt positive des fonctionnalités, ainsi que du contenu éditorial et rédactionnel, très fourni (c'est une réalité, le contenu éditorial de Qobuz est remarquable).

Des propos et expressions peu amènes

A la lecture de l'article, ça et là, on ne peut pas ne pas relever quelques expressions, piques, visions et appréciations peu "gentilles" envers le fournisseur français, quand ça ne dérive pas à plusieurs reprises en "coups de pied de l'âne" (piques et attaques rapides et sournoises assénées au détour de propos à l'allure neutre).

Quand le testeur place l'étude hors du champ qu'il entend explorer

Autre écueil: en préambule, le rédacteur positionne son étude, déclarant la cadrer dans des conditions d'écoute jugées par lui communes, et partagées par un grand nombre d'auditeurs: un système d'écoute légèrement obsolète, et peu performant.
Premier hiatus, quand on a annoncé vouloir jauger la réalité de la qualité proposée par l'offre; irait-on faire emprunter un chemin cahoteux pour juger de la qualité d'un comportement sur route d'une berline? D'emblée, le "testeur" se place dans des conditions d'expérimentation qui sortent de son cadre d'étude, en envisageant juger la qualité d'écoute de fichiers CD sur un système d'écoute qui par essence ne peut produire cette qualité.
Les problèmes ne s'arrêtent malheureusement pas là:

Erreur d'outils et de process, qui créent les défauts dénoncés par la suite

Les matériels et process utilisés pour la récupération et l'utilisation des fichiers non seulement ne garantissent pas la préservation des qualités initiales des fichiers, mais au delà, il est certain, au vu des indications fournies, que ces fichiers ont subi des dégradations qualitatives, du fait des outils et procédures choisies. Le rédacteur se défend, suite à la réaction de Qobuz, en indiquant que les autres fichiers ont eux aussi subi cette dégradation. Mais comment envisage-t-il que les éléments les plus qualitatifs puissent préserver leurs spécificités avec ces bidouilles ?

Courbes alarmistes, mais pas forcément dans le sens démontré

Le propos (la qualité annoncée ne serait pas là au vu des mesures comparatives) est appuyé par la présentation de courbes (1 seul type, quand les performances qualitatives se jugent en réalité sur de très nombreux aspects et mesures), faisant au premier abord lire que les fichiers Qualité CD de Qobuz (en format Flac) sont quasi au même niveau que les fichiers MP3, loin des fichiers repères Wav. Et ces différences étonnantes ne semblent pas avoir alerté le rédacteur, alors qu'elles sont justement le signe que quelque chose ne va pas dans l'évaluation.
Par ailleurs, il apparait que certaines différences de courbes non seulement peuvent être des artefacts des bidouilles subies par les fichiers lors des process de l'étude, mais certaines des différences les plus marquantes ne sont pas en rapport avec la qualité du rendu musical pour certains aspects pointés (phénomènes techniques situés hors du champ audible). La mise au point technique de Qobuz est assez éclairante sur ce fait.

Culture de la qualité ?

Si on met de coté le ratage de la mise en oeuvre des acquisitions de fichiers, et des mesures et de leur interprétation, on ne peut s'empêcher de se poser la question de la sensibilisation de l'auteur à la qualité de retranscription musicale, qui est, rappelons le, son axe d'étude sur l'offre Qobuz:
-matériel d'écoute semblant peu propice à la manifestation de qualité,
-process d'acquisition des fichiers ne garantissant pas la préservation des fichiers, et même occasionnant les pertes de qualité reprochées par la suite,
-méconnaissance des apports d'un fichier qualité CD sur un fichier MP3.
La question de départ aurait pu être: "l'utilisateur moyen, avec un système basique, peut-il profiter de la qualité CD", l'axe d'étude, sa partie non ratée en tout cas, aurait pu être valide. Mais cet axe n'est vraiment souligné qu'à la suite de la juste réaction et de la réponse de Qobuz. Le terme du départ était bien de vérifier la supériorité qualitative annoncée de l'offre Qobuz, et sur ce point, l'étude n'a pas été menée de manière adéquate, puisqu'elle a elle même détruit ce qu'elle devait évaluer. Et sa conclusion est logiquement à l'inverse de ce qu'aurait produit une étude correctement menée.

Et au delà, la problématique proposée par le rédacteur, telle qu'envisagée, est clairement antinomique: comment envisager un contenu qualitatif, dans un environnement, un état d'esprit, un comportement qui ne semblent pas s'intéresser à cet aspect ? La démarche qualitative est obligatoirement une démarche globale, impliquant matériel et conditions d'écoute, fichiers musicaux, et musiques même. Sortir de cette notion globale ne peut mener qu'à l'échec, c'est ce que cette étude semblait ignorer. Une étude d'évaluation sur une offre qualitative n'a de sens que dans un contexte qui vise à la qualité, avec la démarche et les moyens adéquats (avant tout techniques).

La qualité, une vision élitiste et un phénomène de classe ?

On pense inévitablement à la question ou à l'aspect du coût du matériel d'écoute (tout comme le rédacteur l'a fait pour partie, ainsi que les réactions de lecteurs des articles);
Tout comme pour le prix des musiques et des fichiers musicaux, cet argument de prix des systèmes est présenté parfois comme une limite, réservé à une population réduite, de niche, de caste, de classe, de moyens d'achat, voire d'élitisme.
Mais je peux témoigner que la qualité est avant tout un problème de choix, et de priorité.
Point besoin de systèmes obligatoirement onéreux, dispendieux, hors d'atteinte à l'utilisateur lambda. Une qualité déjà bien appréciable est à portée d'une majorité, qui pour l'heure consacre ses moyens et efforts à d'autres centres d'intérêts (on peut trouver des appareils d'écoute peu onéreux, mais bien choisis, du matériel d'occasion soigneusement sélectionné, ... de nombreuses pistes sont possibles), et idem pour la qualité des fichiers musicaux. On peut décider d'acquérir, parmi les nombreuses offres de qualité à bas prix, voire gratuits (même chez Qobuz), des fichiers de qualité, les acquérir en moins grand nombre si nécessaire, mais de qualité ! On peut choisir de posséder 200 bons disques, plutôt que des milliers de qualité "perfectible". A coût égal, manger moins de viande, mais privilégier une meilleure qualité, c'est possible aussi en musique.

Qobuz innove, en mettant la qualité à portée de chacun

Qobuz se positionne résolument dans une démarche de reconquête de qualité musicale, et il y aurait plutôt lieu de constater, et d'encourager, plutôt que de contester ce fait et ce projet. Qobuz fait passer la consommation musicale du MP3 au CD, et au delà même avec l'offre d'enregistrements en qualité Master.
C'est un beau projet, une merveilleuse nouvelle pour qui aime la musique. Et Qobuz ouvre largement l'offre musicale, par les téléchargements de qualité, et par l'offre d'accès à son catalogue en streaming illimité. Une opportunité dont bénéficient au premier chef les musiciens et les acteurs du secteur (les acteurs "classique" (musiciens, ...) sont rémunérés 5 fois plus que la "normale" par certaines offres Classique Qobuz).
C'est pourquoi l'article de Clubic est injuste, diffamatoire, contre-productif: il entend explicitement jouer en faveur de l'utilisateur, alors que les termes descriptifs parfois employés, et les mauvaises méthodes d'analyse, nient les qualités et spécificités réelles de la plateforme, et sont de nature à détourner de l'offre des utilisateurs potentiels qui pourraient avoir intérêt et bénéfice à s'intéresser à ces propositions.
Qobuz est une grade réussite d'une entreprise française, qui bouscule les habitudes, les pratiques, les standards de vente et de consommation de musique, lutte avec énergie pour tenter de parvenir à proposer cette démarche d'augmentation qualitative. Sa démarche, ses offres qualitatives (streaming en qualité CD) sont une première dans le monde.
Les écueils, obstacles, oppositions sont nombreux. Mais Qobuz réussit peu à peu à faire exister son projet, et contribue efficacement à faire évoluer qualitativement l'offre d'édition musicale.

A qui profite le crime ?

J'ai un léger doute sur la position des responsables de Clubic: Clubic est un site de presse en ligne sur l'informatique et le multimédia grand public, dépendant du groupe M6, et acteur important dans la consommation de musique de masse.
Je peux envisager l'erreur, et/ou le manque de savoir-faire et de connaissances d'un rédacteur sur un sujet technique. Mais le caractère potentiellement dommageable de l'article sur la nature exacte de l'offre Qobuz est loin d'être négligeable.

On jugera ce point sur la suite donnée par Clubic au traitement de cette affaire. Peut-être s'agit-il simplement de la liberté d'un rédacteur, sans intervention ni active ni passive du support qui l'emploie, mais on ne peut écarter totalement l'idée que les reproches non fondés faits à l'offre Qobuz par cet article puissent arranger les affaires de certains. Raisons pour lesquelles une remise en cause des conclusions erronées de l'article sur le site Clubic semble à tout le moins souhaitable.

Enceintes et Musiques pour Qobuz !

Pour ma part, il est évident que la démarche de Qobuz doit être encouragée et soutenue, cette recherche de la qualité et de soutien actif à la musique vivante constituant une sphère d'intérêts communs à tous les amateurs de musique de qualité. Qualité technique de l'édition des enregistrements proposés, qualité éditoriale remarquable, très diversifiée et ouverte, et je veux signaler aussi l'existence des membres de l'équipe Qobuz, humains (dans le bon sens du terme), et attachés à faire vivre et progresser cette belle aventure, pour notre plus grand profit d'amateurs de musiques.
Nous envisageons d'ailleurs de ranimer et de renforcer les "ponts" entre Qobuz et Enceintes et Musiques, au travers de présentation de CD, essais et tests de qualité haute définition, et autres projets à l'étude.

La qualité CD de l'offre Qobuz est une bonne nouvelle (et encore une fois une première mondiale), et pas comme tentait de le démontrer l'article de la poudre aux yeux dont on peinerait à cerner l'utilité, sortis des systèmes d'écoute hors d'atteinte à la majorité des utilisateurs.

Qobuz vient d'ailleurs de renforcer ce positionnement militant, en stoppant son offre de téléchargement en qualité MP3 dès ce 1° février 2013. Positionnement dont les motivations sont pour une belle part cette volonté de redonner à la musique ce goût de vrai que l'on peut obtenir lors des concerts vivants, prenant résolument du champ avec une standardisation qui imposait à la masse des sons de moins en moins musicaux, moins sensibles, moins subtiles, avec une pale figure d'énergie, bourrine et abêtissante.

"La musique est de retour"

Cette nouvelle ligne éditoriale et ce chant de ralliement témoignent d'une volonté claire, dont nous partageons les motivations, et le projet:
La qualité est un moyen incontournable, quand la musique est le but.