0Produit(s)

Il n'y a aucun objet dans votre panier.

Product was successfully added to your shopping cart.

Salon Musicora 2012

Le salon Musicora s'est tenu à Paris, au palais Brongniard, du 11 au 13 mai.

Nous sommes allé y jeter un oeil, et nous nous proposons de suivre notre découverte.

Le salon Musicora est le salon de la musique classique. Il propose au visiteur instruments, oeuvres enregistrées, manifestations musicales, concerts, formations, édition musicale, nouveaux services numériques (abonnements Vidéo à la Demande de concerts et manifestations musicales, aides à la pratique musicale en ligne, offres de musique en ligne), et des animations: concerts, ateliers, émissions en direct (Radio Classique), exposition thématique, rencontres, ...

Ce salon, qui se tenait ces dernières années au Carrousel du Louvre, a pris cette année ses quartiers au Palais Brongniard, lieu central et symbolique de la bourse jusque vers la fin du siècle dernier. Ce lieu semble d'ailleurs en "lien familier"  avec un des partenaires du salon, Radio Classique, dont les programmes extra musicaux (informations, publicités) sont souvent attachés à ce monde financier (mélange congénital de genres, pas nécessairement plébiscité par les auditeurs).

Sous la colonnade, des labels de disques (Naïve, Naxos, ...) présentent des sélections d'enregistrements, de bonnes affaires à faire dans des éditions accessibles, et des prix parfois très attractifs.

Entrée dans la salle principale :

Le hall principal par lequel on entre propose droit devant des éditeurs de musique (partitions, méthodes), sur la gauche un studio public pour des émissions de Radio Classique, et sur la droite les revues musicales classiques. Brouhaha, duquel surnagent de nombreux sons musicaux

Attiré comme un merle affamé oyant au loin de bourdonnants insectes, je me guide à l'oreille.

 A droite, à 10 heures toute, vers les sons de violons, pianos, et des grondements d'orgues, inattendus en ce lieu. Dès les bas coté de la salle, et plus loin, dans la salle qui longe la rue, se trouvent présentés dans une joyeuse juxtaposition: des orgues donc (façon modèles d'église), mais numériques, impressionnants (enthousiasme sur le buffet de claviers, réserves sur la transcription sonore mettant en oeuvre des enceintes acoustiques), un facteur de clavecins ...

Des loges de présentation (et ateliers d'expertise ? ) d'instruments à cordes, de flûtes

des reproductions d'instruments anciens (notamment un ensemble très varié d'instruments à cordes, présenté par un facteur Italien)

Dans la salle du fond, plaisir des yeux: présentation, dans une vaste salle très lumineuse, de la production de la fine fleur de la lutherie Française: violons, violoncelles, archets.

Les photographies murales de ces luthiers et facteurs étonnent, par la jeunesse de la grande majorité d'entre eux.

Des violons alignés en 2 grandes tablées :

Des archets efficacement présentés, sur les faces des cabines destinées aux facteurs et musiciens

Des violoncelles appétissants

Dans la même salle, des écrins de luxe à la mesure de ces précieux instruments

Et puis des restaurateurs (avec outillage)

En déambulant, on se fait happer avec plaisir par le son d'instruments variés testés par les musiciens, ou présentés par leurs créateurs, centrant des discussions animées

Belles présentations, mises en scène simples et efficaces

Un facteur de pianos, préparant un petit atelier en prévision du passage de classes d'écoles le lendemain, pendant qu'à proximité, un pianiste profite de l'instrument mis à disposition

son ambiant avec piano

Dans une salle au fond, un bel orgue positif, et quelques belles marques de piano; parmi elles, ce magnifique piano décoré d'une laque reproduisant le célèbre "baiser" de Gustave Klimt. Ca aurait pu "donner" kitch, c'est en réalité un rendu superbe, une belle trouvaille et une réalisation de qualité

Sur un coté, exposition de divers enregistrements de Pierre et le Loup, avec quelques pochettes de disques. En voici une des plus emblématiques, par son inoubliable (et incontournable) récitant

Une salle dédiée aux instruments à vent (cuivres, bois), avec organisation d'ateliers de découverte

Qobuz, fournisseur de musique en ligne de qualité (en formats CD et HD, streaming en qualité CD) vous rafraîchit et vous désaltère à son grand bar, à disposition du public, et évidemment présente ses services, avec démonstrations, écoutes. Petit plaisir à découvrir en action le convertisseur Atoll DAC 200, que nous connaissons et apprécions (il est en écoute permanente dans notre salle).

Echanges avec la toujours sympathique équipe Qobuz, qui fait un remarquable travail de mise à disposition d'un catalogue toujours plus complet, et promeut la qualité technique et le format non destructeur des fichiers musicaux, accessibles partout et à tout moment avec une simple connexion internet.

Plus loin, propositions de divers fournisseurs de contenu web: concerts, vidéo musicale à la demande, et ici aides à la pratique musicale: mise à disposition d'outils numériques: bibiliothèques didactiques, oeuvres et structures d'accompagnement (instruments, orchestres, ...) à disposition des musiciens, partage et échanges, créations mutualisées, ...

 Puis des offres de concerts, de stages musicaux de tous niveaux de diverses régions, des groupements de musiciens, ...

En montant à l'étage: salle de colloque et de concerts (pendant toute la durée du salon, programme de qualité avec des interprètes de premier plan), et plus loin découverte extra salon d'une partie "musée" du palais: la fameuse corbeille, et le tableau de cotation, figé avec les cours et valeurs du dernier jour de cotation "manuelle", avant passage à la cotation numérique en continu.

Le bâtiment héberge en permanence un vivier de start-ups, nommé "le Camping". J'ai suivi les flèches proposant leur découverte, et malgré l'heure tardive, il y avait plusieurs groupes en plein travail. Que des jeunes, mais au moment de mon passage, discours et activités quelque peu déroutantes et dérangeantes, et en même temps convenues: le peu entendu, centré exclusivement sur la communication, et l'utilisation de leviers technologiques et médias (réseaux sociaux), pour développer non les produits, mais les modes de communication, la recherche de moyens pour forcer des images de marques et des reconnaissances par des artifices, sans que ne soit posée la question que les produits soient en eux même dignes d'intérêt (il n'était d'ailleurs jamais question des produits, juste de la manière de les rendre plus visibles. Travail de com', ne considérant (pour donner une illustration) que l'image de la Pipe de Magritte, à diffuser coûte que coûte, négligeant complètement l'intérêt (ou non) de la pipe en elle même). Quel contraste avec l'activité de l'étage au dessous.

Redescente salvatrice, dernier petit tour de salon, quelques photos supplémentaires, imprégnation de ces bruissements musicaux, telle une promenade en forêt, ou dans un zoo: une bande son non organisée, peuplée d'évènements ponctuels aléatoires, non corrélés, mais qui étonnamment gardent une cohérence naturelle.

Rosace d'un des instruments proposés par le facteur Italien

Décidément, je préfère ces bruissement sonores musicaux, et la vue de ces instruments beaux, pensés, issus de réels savoir-faire et d'évaluations sensibles, évocateurs de moments émotionnellement forts, aux gesticulations de jeunes loups avides de s'insérer dans un mouvement futile et obsessionnellement mercantile, où l'immatériel, et l'abstraction de la communication aux concepts hautement élaborés, s'affairent autour d'objets ou de services oubliables et bien moins essentiels.