Ca y est: depuis le 21 juin 2014, certaines régions sont "arrosées" par la RNT, la Radio Numérique Terrestre, le fameux serpent de mer dont la mise en route est différée depuis des décennies.
Et c'est peut-être déjà trop tard: à trop avoir attendu, le projet a perdu singulièrement de son intérêt, et ce type de radio, originellement prévue pour être le pendant de la TNT, son équivalent en télévision, nait sous des auspices guère engageants.
Ce qui vient de démarrer, c'est la diffusion numérique (en format DAB + principalement) des programmes de quelques radios (parmi les plus connues (!): Radio FG, Latina, Voltage, Ouï FM, TSF Jazz, Nova, Sud Radio, MFM, Radio Notre Dame, Skyrock, ...), dans quelques villes test: Paris, Marseille et Nice (d’autres villes devraient êtres ouvertes d’ici 2015, dont Lille, Strasbourg, Bordeaux, Grenoble, Toulouse, Rennes, Toulon, ...).
Pour recevoir ces radios, il faut des appareils équipés en réception numérique DAB + (le "+" est indispensable pour recevoir ce format, non compatible avec les appareils DAB de génération précédente). Certains amplis AV, certains tuners FM et numériques, et certains autoradios sont déjà prééquipés pour recevoir ce format.
Cette radio numérique offre l'avantage d'une meilleure couverture potentielle, et d'informations accessibles (données des programmes et playlists, ...).
Mais les écueils faisant douter de la réussite de ce projet/programme sont nombreux:
D'abord certains acteurs essentiels ne se bousculent pas pour se lancer dans l'aventure: la majorité des grandes radios privées, et tout le groupe Radio France, ne se sont pas joints à cette mise en route. Leurs arguments: le coût des infrastructures, le faible taux d'équipement des utilisateurs, et la "concurrence" de l'accès aux radios numériques directement par le Web. S'ajoute à cela le non succès des pays étrangers qui se sont lancé depuis longtemps dans l'aventure.
Bref, manque d'unanimité, modèle économique incertain, grands acteurs absents, beaucoup ne donnent pas cher de la survie à long terme de ce projet, et certains même ne le souhaitent pas.
A suivre donc, plus par curiosité dans un premier temps, les offres ouvertes aujourd'hui restant anecdotiques (notamment pour la qualité des programmes musicaux et éditoriaux, qui ne permettent pas d'envisager de se passer des modes de réception actuels pour continuer à recevoir les programmes des acteurs principaux et qualitatifs, je pense notamment au groupe Radio France).