Ca faisait pas mal de temps qu'on suivait à distance le développement de ce lecteur réseau, optimisation poussée du Nano Transport, dont nous entretenait son concepteur Charles-Henry Delaleu. Nous avons prudemment et sagement attendu d'avoir l'appareil en mains pour dévoiler son existence, et aussi attendu de le mettre en oeuvre et l'écouter pour rendre compte de ses performances.
Fiche produit du Nano Transport Signature
Le lecteur réseau, pour ceux qui prennent l'aventure en cours de route, c'est l'appareil Hi-Fi objet d'un juste engouement depuis 1 à 2 ans, qui permet de récupérer des musiques via un réseau informatique (le banal réseau Ethernet et WiFi présent maintenant dans un nombre croissant d'intérieurs domestiqués).
Quel intérêt, diront les curieux ? un CD, ou un ordi branché directement à la chaîne, ça marche déjà plutôt bien, non ?
Et bien oui, et non: La lecture réseau bien faite permet de gagner en fonctionnalités pas mineures, et en qualité sonore pas mineure elle aussi, à coût maîtrisé quand on compare avec les sources habituelles leur qualité sonore et leur prix.
-en fonctionnalités, on récupère la possibilité d'avoir accès à des bibliothèques musicales personnelles situées n'importe où dans la maison si raccordées au réseau (ordis, disque dur réseau), et à l'extérieur (abonnements au streaming musical, l'équivalent musical d'une mise à disposition de la Bibliothèque Nationale, avec les perles historiques et les dernières nouveautés en disponibilité immédiate et à toute heure, chez soi). Pas rien donc.
-en qualité: la lecture réseau bien faite (spécification d'importance), c'est le meilleur de la qualité aujourd'hui, à un prix ratatiné si on compare à ce qu'il faudrait engager pour obtenir l'équivalent à partir des sources traditionnelles, et même plus, ne cherchez pas, les sources traditionnelles sont larguées de très loin.
Un bon lecteur réseau, c'est de moins de 1000 € (en qualité moyenne, ou en bonne qualité en Do It Yourself pour les compétents), à 1500 à 3500 € en appareils tout prêts pour aller tutoyer la perfection, si on choisit bien sa cible (et il y a bien plus cher, pas forcément mieux). C'est le prix d'un lecteur CD moyenne gamme, incapable de produire la même qualité sonore, et/ou les mêmes fonctionnalités.
Le Nano Transport Signature est précisément un de ces appareils qui approchent la perfection.
Extérieurement, le Nano Transport Signature de 3D Lab ressemble à un Nano Transport (voir ce mot, comme dirait M. Larousse). Quelques menus détails indiquent au fin connaisseur à quel appareil ils ont réellement à faire:
Nano Transport, Nano Transport Signature ? Pilule rouge, pilule bleue ?
Et c'est pas l'arrière qui va vous éclairer beaucoup plus, il est strictement identique:
Je voudrais pas faire mon St Ex, mais comme vous pouvez le constater, l'essentiel est quasi invisible pour les yeux - tant qu'on n'a pas ouvert la boite du mouton. Car c'est bien à l'intérieur, et à l'oreille, qu'on différencie sans souci le nouveau Transport Signature de son prédécesseur.
A l'intérieur, CH Delaleu a expérimenté avec succès la radicalisation poussée de l'horloge et de son alim, et autres menus détails. A l'extérieur, quand même, le boitier a été singulièrement renforcé par des matériaux plus massifs, et des assemblages plus "fermes", pour limiter les effets des pollutions mécaniques (toujours le travail sur le hard et le soft, et sur la partie mécanique).
Bon, cet extérieur n'est pas un monstre de design d'objet électronique, loin s'en faut. C'est vraiment pas l'esthétique matérielle de l'objet qu'il faut rechercher sur cet appareil, au delà de sa façade sobre, et de son très simple (simpliste ?) coffret, et sa face arrière très basique, strictement fonctionnels; on sera plus en attente d'une grande efficacité fonctionnelle sonore, heureusement réelle et bien perceptible.
Pour connaître les éléments techniques, propres à comprendre en quoi consistent les avancées techniques, et leur résultat sur la retranscription, voir l'article:
3D Lab Nano Transport Signature: la technique expliquée à l'usager
Résultat électrique: un taux de jitter et des "bruits numériques", déjà d'un niveau de réduction étonnant sur le Transport, réduits en poussière sur le modèle Signature.
Résultat sonore: immédiatement perceptible, une densité musicale, et en même temps plus d'aération, de légèreté, de puissance des moindres évocations, un déstressage des univers sonores et musicaux, qu'ils soient évènements sonores ponctuels, ou complexes. Une dynamique (expression des écarts de niveau sonore) encore plus fouillée, et c'est bien ce qui réjouit à l'écoute.
Comme souvent avec les montées en qualité sonore d'appareils de cette gamme, on remarque aussi que les moindres sons, et l'acoustique générale des enregistrements (avec l'acoustique propre aux salles d'enregistrements de chaque pièce musicale) se distinguent sur un fond général plus silencieux.
On a mis en place l'appareil très facilement: raccordement de la prise Ethernet, du cordon secteur, du cable AES-EBU pour aller vers notre DAC Meitner, ou le HDMI pour filer vers le Nano DAC de 3D Lab (optique et RCA SPdif aussi disponibles), allumage, ouverture de l'appli Plug Player sur l'iPad, et c'est parti pour les premières écoutes.
Schéma d'un installation Hi-Fi en lecture réseau. La liaison entre le Nano Transport et le DAc se fait par une seule connexion, à choisir entre RCA num, optique, AES-EBU (à privilégier), ou HDMI si votre DAC est un 3D Lab de récente génération.
Ecoutes: autant l'avouer d'emblée: malgré le manque de rodage à la mise en route (se manifestant par certaines duretés passagères sur certains sons, attaques de notes de piano notamment -on sait que c'est caractéristique du rodage des parties électroniques et numériques, et que dans quelques jours, tout ça sera revenu à sa place, avec le juste équilibre et la finesse requises), le gain qualitatif d'écoute m'a sauté littéralement à la figure, je n'ai pas pu décrocher des écoutes durant 1h30 (alors que pendant ce temps, le boulot n'avance pas tout seul).
A l'écoute du Nano Transport, on a peine à imaginer dans quel sens l'amélioration de cette source numérique peut évoluer. L'écoute du Transport Signature vous le fait comprendre en quelques secondes, et ensuite, on se délecte de cette fraîcheur gagnée, et faisant défiler les enregistrements les plus variés, pour en découvrir toutes les tournures. C'est un signe qui ne trompe pas !
On poursuit le rodage de l'appareil, pour voir jusqu'où va progresser la maturation. Ecoutes possibles dès maintenant si l'acquisition de ce type de matériel vous tente pour de bon (et il y aurait des bonnes raisons à cette décision !)