Vous avez conservé l'usage de vos anciens disques vinyles, ou pire, vous avez fait la démarche de vous équiper après l'avènement du CD et de la musique dématérialisée.
Vous faites bien !
Soyons clairs: objectivement, et techniquement, dans le principe, le vinyl est à la ramasse sur bien des critères qualitatifs de restitution par rapport aux supports numériques actuels. Le CD et les fichiers numériques peuvent potentiellement contenir notamment plus de dynamique (la possibilité d'écart entre les sons les plus faibles et ténus, et les pics de dynamique de niveau sonore élevé) et de bande passante (l'étendue des fréquences, du plus grave au plus aigu), et par ailleurs ils ne souffrent pas ou infiniment moins des défauts physiques liés à l'état matériel du disque. Et je ne parle pas de l'ergonomie (durée des disques, commande des morceaux, manipulation des supports, transmission et duplication, longévité, robustesse, ...)
Mais le vinyl conserve techniquement, malgré tout, quelques avantages:
Principalement, c'est un support analogique, qui offre une "continuité sonore", une fluidité que cherche à atteindre le CD, fichier numérique qui lui procède par "découpage" temporel; découpage que les formats haute définition minimisent à l'envie, du MP3, en passant par le format CD (16 bits 44 kHz) jusqu'aux fichiers numériques haute définition (24 bits, et 98 et 192 kHz). Le DSD représentant le format le plus "mimo-analogique" des formats numériques, cumulant les avantages qualitatifs du meilleur du numérique, s'approchant de la spécificité qualitative de l'analogique.
Aujourd'hui, l'autre avantage du support vinyl, et le principal, tient non pas à ses caractéristiques techniques, mais de façon indirecte aux pratiques marketing actuelles opérées sur le CD et la musique en fichiers numériques. Ces pratiques sont liées (appliquées) à certains types de musiques et d'enregistrements. Dans bien des styles musicaux, essentiellement sur la musique dite "populaire", électro-acoustique (les sons musicaux sont issus d'instruments et dispositifs électriques et électronique, par opposition aux instruments acoustiques), pop, rock, variété, ..., les labels pratiquent sur les enregistrements une compression de dynamique très destructive, qui obère fortement la qualité de restitution. Les musiques acoustiques, le Classique et une grande partie du Jazz sont globalement épargnés par ces pratiques.
Les raisons de cette réduction quasi totale parfois de dynamique ont été expliquées par ailleurs (lien à venir). Et s'appliquent aux musiques actuelles, mais aussi quasi systématiquement aux rééditions (et surtout aux "remasterisations" des musiques de ce type préexistantes en vinyl.
Et qu'est-ce que les soucis de compression de dynamique des fichiers numériques ont à voir avec le vinyl ?
Et bien tout simplement qu'à la grande et longue époque du vinyl, pré-période CD et numérique, ces compressions de dynamique pour raisons marketing n'existaient pas, ou pas à ce point. Et donc, nombre d'oeuvres de certaines musiques gravées en vinyl contiennent bien plus de dynamique que leur version CD ou fichier numérique. Il ressort ainsi (et c'est très facilement illustrable par une simple écoute) que pour écouter Queen ou Led Zeppelin, il est infiniment plus profitable de le faire à partir d'un disque vinyl qu'à partir de CD ou de fichier numérique. La version numérique apparaitra immanquablement plus fade et ennuyeuse que l'écoute vinyl.
Et c'est ainsi qu'à tort, un certain nombre de personnes pensent que le vinyl est qualitativement supérieur au CD. A moitié à tort seulement, car ce n'est pas forcément le support vinyl qui est plus qualitatif, mais certaines musiques inscrites en CD et en fichiers numériques qui sont moins qualitatives. Ce n'est pas la technique vinyl qui est supérieure, mais l'usage qui en est fait avec certaines musiques.
Et donc, pour la musique électro, pop, variété des riches heures du vinyl, il est souvent préférable de se tourner vers le support et la technologie vinyl pour obtenir le meilleur de ces musiques, avec un rendu qui offre une dynamique beaucoup plus intéressante que les mêmes oeuvres remasterisées pour le numérique. Même les fichiers haute définition, "Master" et autres n'ont pas l'intérêt du vinyl sur ces enregistrements, sauf éditions spéciales (et très rares) préservant la dynamique originelle.
Enceintes et Musiques propose un choix de platines, cellules, accessoires, et préamplis phono de qualité, pour profiter au mieux de la technologie vinyl.
Vous me direz (je vous entends ! ) qu'un des soucis rencontrés, c'est que les vinyls encore accessibles sont souvent en piètre état, ce qui gâche (et brouille) l'écoute, avec ces craquements, et bruits de fond.
Je vous réponds: il faut faire un peu de nettoyage, et c'est le sujet de l'article suivant: la réalisation d'une laveuse de vinyls accessible, réalisation illustrée et documentée.