Le rodage des PEL Maestral dernièrement arrivées dans nos locaux est suffisamment avancé pour entamer enfin les écoutes sérieuses d'évaluation.
Fiche produit des enceintes PEL Maestral
Mise en place du système d'évaluation: Enceintes Pierre Etienne Leon Maestral donc, ampli The Gryphon (modèles Atilla, puis Diablo), convertisseur EMM Labs DAC 2X, cable USB Audioquest Diamond, Mac.
Assez attendu, Musique !
Musiques même, au pluriel, pour investiguer de nombreux critères de restitution. J'attaque en vrac, à l'estime, le doigt (la souris même) sur la playlist en streaming par Qobuz, ou farfouillant dans les CD et SACD disponibles près de la platine lectrice.
C'est parti ...
Avertissement préambulesque: les musiques proposées ici sont en écoute en MP3 à 320 kbps. Les évaluations sont faites sur les musiques en qualité CD, bien supérieure; n'hésitez pas à vous reporter à ces fichiers plus qualitatifs (en streaming qualité CD pour les abonnés Qobuz, et en disques ou en fichiers téléchargés au minimum en 16/44), et à raccorder votre ordinateur à votre système d'écoute Hi-Fi via un convertisseur de qualité, pour ne rien perdre de ces enregistrements plutôt bien faits.
Chamber Music - Balake Sissoko et Vincent Segal - Kora et violoncelle:
Sentiments, ressentis très agréables: la musique est immédiatement là, très présente, avec un sentiment de douceur bienveillante, qui ne semble rien enlever aux sons de leur mordant de cordes, dans les piqués de Kora, ou les pizzicati plus "tendres" sur le violoncelle. En prenant un peu de recul, c'est la douceur, le coté paisible de ces musiques que l'on prend pour ce qu'il est donné par les musiciens. Car en analysant les sons, on constate que ces Maestral proposent un niveau de détails et de micro-informations, qui donnent une grande place au naturel des timbres, à leurs richesses harmoniques. (l'enregistrement est de très bonne qualité).
Pour poursuivre, un peu de symphonique, du bien piqué (dans le sens du "grain" des sons, avec précision et dynamique):
Pulcinella, par Boulez et le Chicago Symphonie Orchestra:
Très bon enregistrement. (Pulcinella commence à la plage 8).
Les instruments (plage 11) sont vifs, pleins, les vents (les instruments, on reste concentrés sur le sujet) sont parfaitement définis, comme les masses de cordes (violoncelles et contrebasses (voire notamment la place 27, Vivo). Je suis curieux d'entendre ce que donne la version SACD de ce disque.
Kevin Seddiki and Bijan Chemirani
Piste 8: Bâzi. Percussions acoustiques
C'est tactile, profond: grande profondeur de la percussion grave (acoustique, c'est à dire le son naturel de l'instrument, sans amplification électrique), se déployant dans une belle salle qui ne transmet pas tout à fait sa nature exacte, mais qui laisse toute la scène aux instruments; placement physique spatial de certains instruments, tandis que d'autres sont résolument dans les enceintes (prise de son fidèlement transcrite et respectée dans sa conformation, distinguant bien les natures de prise de son), quelques bribes discrètes d'instrument à vent, quelques pincées de balais.
C'est puissant et nuancé à la fois.
Pour donner la pleine mesure de ces sons acoustiques très libres, je suis passé de l'amplification Atilla au modèle supérieur Diablo du fabricant The Gryphon. Dans les 2 cas, le volume a un volume général élevé sur l'ampli, mais reste raisonnable et "domestique" (ce qui signe un enregistrement de musique à faible niveau, permettant de donner une dynamique plus large et réaliste). Cette progression de quantité et de qualité d'amplification donne un résultat heureusement conforme aux attentes: la montée en gamme se traduit bien à l'écoute, et le rendu musical et sonore des Maestral est passé plus loin, est plus abouti. Le naturel, la puissance des sons (pas leur volume sonore, mais leur emprise dans la réalité, leur réalisme) s'en trouve renforcé.
John Dowland, sa musique vue de 3 angles différents, 3 éclairages distincts:
La gaillarde du Roi du Danemark (The King of Denmarke) de John Dowland (piste 4).
La "gaillarde" n'est pas la personne leste et preste, mais la danse de couple à 3 temps des XV° et XVI° siècles.
Pour cette version de Thomas Dunford,
chez Alpha (il s'agit ici d'une interprétation au luth seul). La scène sonore est précise, les timbres sont clairs et déliés, l'acoustique de salle est bien définie, avec une belle réverbération naturelle de grande salle vide (sans public).
Je me rend compte (il se confirme) que les Maestral sont sensibles au placement de l'auditeur. En se déplaçant de part et d'autre du point équidistant des enceintes (à droite et à gauche du point d'écoute central), la scène sonore et les sources sonores centrales se déplacent assez vite de même.
On passe à une autre proposition de la même pièce musicale de Dowland, la version de Jordi Savall:
Jordi Saval, John Dowland, Lachrimae
-Piste 16. Version poly instrumentale. C'est dru, ça rape de l'archet, c'est bien présent. C'est plus dansant, mais je reconnais bien là les "limites" des enregistrements Aliavox (le label de Jordi Savall): l'écoute en version CD (fichier qualité CD ici en streaming chez Qobuz) présente très souvent des limites qualitatives liées aux choix d'édition, conséquences de recherche de certaines qualités. D'une part on n'est pas en haute définition de l'enregistrement original avec ce fichier Qobuz (on devrait passer non seulement en version StudioMaster 24/96, disponible en achat de téléchargement, mais encore plus en version disque physique, disponible en SACD (avec fichier DSD donc, le top du top des fichiers musicaux numériques), et plus encore en multicanal, puisque ce disque est enregistré originellement en version multicanale. J'ai pu vérifier à plusieurs reprises ce gain qualitatif très net obtenu en passant en multicanal les disques "enregistrés pour". Bien sûr, la version stéréo (qualité CD, Master ou SACD) contient toutes les informations sonores, mais "compactées", rassemblées sur 2 canaux.
Oserais-je le dire, l'affirmer ? ça brouille l'écoute, ça fait une sorte de soupe sonore (sommation des informations de phase captées à des endroits distants) que seule la différenciation des canaux vient "ouvrir", aérer, mettre en place de manière satisfaisante.
Mais alors, me direz vous, quel intérêt pour cette écoute ? Et bien simplement celui de signifier que le système d'écoute (ordinateur - cable USB Audioquest Diamond - DAC EMM Labs - ampli Diablo - enceintes PEL Maestral) rend parfaitement compte des moindres inflexions musicales, des moindres différentes propositions sonores, d'enregistrements, de musiques.
On tente une toute autre version: le John Dowland de Sting
(piste 7),
On a un son un peu moins moins ouvert, légèrement moins abouti, moins précis que sur le 1° album, même s'il conserve une belle présence. Un peu moins de nuances et de profondeur. Cet enregistrement propose un instrument avec son musicien, quand celui de Dunford propose plus un instrument dans un contexte sonore. Attention, ce sont des nuances, pas des jugements de valeur.
Les Maestral, avec les appareils associés, donnent à entendre, à percevoir ces nuances.
Voyons ce qu'elles ont dans le moteur:
Larry Carlton, The Paris Concert
De la basse électrique puissante, aux attaques vives, au son dense. La basse électrique dite par les Maestral a une belle énergie, sans perdre de la fluidité et des détails des autres sons musicaux. C'est très foot-taping, ça traduit bien le trainage des HP de grave de la basse, sans obérer les attaques précises des cordes.
Un peu de piano, avec Martha Argerich, et ses amis, au festival de Lugano.
Plein de douceurs (dans le sens de pâtisseries et mets intenses):
Goûtez notamment la piste 1 du 2° disque, la variation sur un thème de Haydn, pour 2 pianos. C'est riche, mais n'ayez pas de craintes: ça fait pas grossir !
Je suis obligé de me forcer à revenir aux enceintes, tellement je suis pris par la musique.
Les Maestral donnent ici une vraie densité du piano, et ses infinies variations de nuances.
Les Maestral présentent la musique avec une empathie, avec une certaine douceur, de la nuance, et des "chevaux" quand il faut parfois. Ce sont de belles grandes enceintes françaises, pour les amateurs de musiques qui ne craignent pas d'aller chercher très loin le contenu des enregistrements. Il leur faut une belle salle (j'entends pas trop petite), un ampli d'une puissance suffisante pour aller chercher toutes ces nuances (mais un ampli modeste permettra de les entendre sans frustration particulière), et qui ne cache rien des nuances, de la dynamique et des richesses des musiques proposées. Les Maestral traduiront les moindres évolutions de maillons associés. Ce sont des enceintes "de garde", de celles qu'on n'envisage pas de changer avant des années, et que l'on peut bichonner peu à peu en parfaisant les électroniques avec lesquelles elles travailleront pour vous, en se faisant oublier, signant là la réussite de leur mission.
Merci à Pierre-Etienne Leon pour la réalisation de ce modèle: les écoutes et évaluations menées ces derniers jours confirment les impressions plutôt positives développées à l'écoute du modèle qu'un ami possède depuis quelque temps, et à la découverte de la dernière version optimisée lors du récent salon Haute Fidélité de l'automne 2013. Je suis heureux d'avoir ce modèle à disposition en écoute permanente, avec plusieurs propositions d'amplis de convertisseurs et de sources, permettant plusieurs options d'association avec ces matériels.
Pierre-Etienne Leon Kantor S3 et Maestral
N'hésitez pas à passer les écouter si vous avez un projet de constitution de système haut de gamme.