Les enceintes Orféo Suprême du fabricant Jean Marie Renaud viennent de bénéficier de modifications et d'optimisations. Jean Claude Reynaud a retravaillé l'Orféo pour leur faire profiter d'évolutions, notamment celles utilisés dans le modèle JMR Abscisse. Enceintes et Musiques vous présente ces nouvelles venues, dans leur version rubber noire.
Fiche produit des Orféo Suprême V2 finitions rubber et laques
Fiche produit des Orféo Suprême V2 bois
Cet article fait suite à l'annonce de l'arrivée de ces enceintes il y a quelques jours
Pour changer, je vous présente ces enceintes directement en pieds, on fait le déballage ensuite.
Voilà. Une enceinte plus "condensée, plus "unitaire" que la version précédente, par le simple encastrement partiel de l'ogive du tweeter. On note une fois de plus que la version rubber tend lui aussi à en faire un objet moins "présent", plus design. Cette finition rubber a aussi un intérêt acoustique; cette enceinte Suprême V2 reste proposée en finition bois. Une esthétique très proche du modèle Abscisse, pour moi une réussite.
Bon, voyons comment on reçoit et on met en ordre de marche ces Orféo:
Au commencement sont les cartons.
C'est pas léger-léger, mais vu l'importance du critère, il faut mieux avoir à souffrir un peu pour bénéficier de constituants au top (panneaux d'ébénisterie bien rigides et inertes, aimants de haut-parleurs de belle dimension, ...).
Les habitués des Orféo actuelles remarqueront qu'il n'y a plus le 3° carton renfermant les ogives des tweeters et les accessoires. Simplificationem bonum est !, comme on dit en Latinie.
La signalétique des cartons. C'est pas des JMR Folia (au cas où il y aurait doute), c'est la toute dernière version des Orféo, en finition clâaasse: le rubber, ici en noir (c'est possible de l'avoir en blanc, très chic lui aussi).
Ouverture des cartons. Calages, protections. Les Orféo sont couchées sur le coté, l'ogive est bien calée. A gauche le long de l'enceinte, on aperçoit à peine le socle démonté, emballé à part dans de la mousse.
On dégage les blocs de calage, on récupère les accessoires: cache de tweeter (dont il n'est pas utile de se servir), notice/fiche de garantie, et sac de visserie, contenant 8 boulons poêliers pour fixer le socle à l'enceinte, 8 pointes et contrepointes, et 2 bouchons de cavité de sablage. (Oui, ceux qui ne savent pas pour le "sablage" doivent être un tantinet perplexes. La technique acoustique recèle bien des surprises ...).
On extrait l'enceinte du carton. Attention, opération délicate: il s'agit d'attraper l'enceinte par des prises non dangereuses pour les HP (sous le cache), sans la prendre par la tête, ni forcer sur les borniers. Quand on connait l'enceinte et la manip, ça se fait sans souci (à 2 de préférence). Pour ceux pour lesquels c'est une première, il faut "deviner" les prises à éviter. Avant l'extraction, pensez aussi à préparer l'endroit où vous allez poser l'enceinte (du tendre, qu'il leur faut), et la poser sur le coté, à cause des borniers à l'arrière. La finition rubber est protégée par une simple feuille de papier blanc.
Je décolle délicatement les scotchs pour préserver la feuille de protection, pour remballage ultérieur. Vue sur l'évent en bas de l'enceinte, coté face, juste sous le logo JMR. Cet évent décompresse la charge (le volume d'enceinte situé en arrière des haut-parleurs), architecturée de manière spécifique. La maîtrise des technologies, conformations et réglages des charges est une des clés de la réussite et des performances techniques -et surtout musicales- des enceintes. Les Reynaud (les modèles, la marque, et en définitive leurs concepteurs, Jean Marie, et maintenant Jean Claude) sont justement réputés, notamment pour leur capacité à gérer cet aspect incontournable et essentiel des enceintes utilisant une ébénisterie à volume de charge.
Et voilà la machine à son, sortie de sa gangue protectrice.
Le cache des haut-parleurs est désolidarisé par une feuille de mousse, pour protéger le revêtement des frottements de secousses de transport. On retire le "Tesa" des caches, et celui qui protège les tweeters des poussières de transport. je les colle dans les cartons, pour utilisation future là aussi.
Et voilà ... la Venus Noire, étendue sur le canapé; Orfeu Negro sur couche blanche. Espérons qu'elle chante bien !
La tête: ogive débafflée, mais pas comme la version précédente. L'ogive est ici solidaire de l'ébénisterie, comme pour les enceintes Abscisse. Intérêt esthétique, mais acoustique aussi. On reviendra sur ce point.
Les pieds: socle mis en place à l'aide de 4 boulons poêliers, et aux 4 angles les inserts des pointes.
Sans le cache HP. On découvre les 2 haut-parleurs médium/grave (au milieu) et grave (à gauche). Cette enceinte est une 2 voies et demi à 3 haut-parleurs.
La partie basse de l'arrière de l'enceinte: en haut, le bouchon en plastique de la cavité de sablage mis en place, au dessus de la plaque d'identification.
Les borniers: double bornier, pour bicablage ou biamplification. Pour un raccordement en monocablage, les straps de liaison sont fournis posés. L'intérêt est qu'ils sont identiques au cablage interne de l'enceinte. On a donc une continuité de type de liaison, aucun risque de modification d'équilibre tel que voulu et prévu (mesuré et évalué) par le fabricant. Et plus besoin de s'interroger sur l'opportunité d'acquisition de straps, parfois proposés à prix prohibitifs. Les connecteurs sont de type WBT, c'est à dire sans métal à nu, limitant les risques de court-circuits de manipulation, parfois fatals aux amplis.
Comme pour les Concorde rubber blanc présentées il y a peu, on voit ici les caches des boulons de serrage des tiges axiales de traction des HP médium-grave et grave. (oui, les petit capuchons noirs, c'est ça).
Déballage fait, voyons les enceintes en pieds:
L'Orféo Suprême est une enceinte à 2 voies et demi en 3 haut-parleurs.
Le tweeter dans l'ogive, en haut de l'enceinte, pour les fréquences aigües, grâce au tweeter à double ruban que JMR utilise pour toutes ses enceintes haut de gamme, dès le modèle Abscisse. Le HP du milieu retranscrit le reste du spectre, les médiums et les graves, et le haut parleur du bas "dit" les graves en doublon avec le médium. L'intérêt est que les graves sont dits par une surface double de HP, permettant d'exprimer plus d'énergie.
Ces HP médium-grave et grave sont des 16 cm (correction postérieure ultérieure à la rédaction de l'article: j'avais indiqué une dimension totale suspension incluse; le cône seul (la partie "active") a un diamètre de 16 cm). Ces HP produisent des sons qui descendent très bas (grâce aussi à la charge sur lesquels ils s'appuient). Contrairement à une idée fausse trop répandue, il n'est pas nécessaire d'avoir des HP de très grande taille pour descendre dans les fréquences graves. La taille est juste nécessaire pour exprimer de l'énergie, mais pas nécessairement pour "descendre" dans les fréquences. S'il était besoin d'exemple concret, pensez aux écouteurs intra-auriculaires: les plus sérieux retranscrivent correctement les graves les plus bas (orgue, basse électrique, ...) avec des HP de 2 mm de diamètre ...
Revenons à nos Orféo avec HP de 16 cm ...
L'enceinte avec son cache aimanté; de préférence, les retirer pour les écoutes. Ce cache protège les HP dans les environnements à risques (enfants curieux, chats, ...), les écoutes les plus "efficaces" se font sans les caches.
L'arrière de l'enceinte. Le bornier, et au dessous, la cavité de sablage, avec son bouchon. On peut verser du sable sec dans la cavité, afin d'asseoir un peu plus l'enceinte, et optimiser le rendu. Rien de révolutionnaire, mais un petit plus quand même sur les graves, avec un poil d'effet aussi sur les médiums.
La finition rubber noir, avec son revêtement de gomme mat, doux, beau.
Les 2 HP médium-grave et grave: même base technique. Le HP médium-grave est équipé d'une ogive qui "traite" les accidents acoustiques de fond de cône.
La nouvelle disposition du tweeter a des avantages pas seulement esthétiques: le rapprochement des HP facilite aussi la reconstruction des sons; un instrument est "dit" par plusieurs HP à la fois, il faut que l'ensemble des sons retrouve une cohérence globale. Le phasage des HP et le filtrage sont essentiels à la justesse et à la rigueur des timbres et des sons. La proximité des HP, donc, facilite cette restructuration à partir des différentes voies de l'enceinte. C'est moins sensible dans les graves, moins directifs, et plus sensible dans la moitié haute du spectre. 
Voilà, il reste maintenant à mettre ces enceintes en rodage, tout en écoutant leurs évolutions progressives, en découvrant peu à peu leur possibilités, leurs "performances" sonores et musicales.
Pour "causer" de ces nouvelles Orféo, c'est par ici, sur la discussion du forum Enceintes et Musiques (lien).
Photos Enceintes et Musiques